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Le fond de la jarre, Abdellatif Laâbi

Par Wellreadkid

http://www.bibliosurf.com/IMG/arton18789.jpgTout débute lorsqu’un homme, réuni avec sa famille, devant la télévision et les images de la chute du mur de Berlin, se demande pourquoi son frère est absent, et de fil en aiguille, revisite son enfance.

C’est donc par le biais du jeune « Namouss » (moustique) que l’on découvre Fès, dans un contexte de combat pour l’indépendance, le Maroc, et ses coutumes, à travers le mariage du frère, l’oncle fantasque amateur de kif, les fastes du Ramadan.

La première chose qui frappe dans ce roman étonnant, à tiroirs, si je peux dire, c’est le style particulièrement plaisant, on sent toujours en toile de fond l’humour de l’auteur, et ses nombreuses références culturelles émaillant le récit sont toujours un plaisir pour le lecteur averti, qui sourit de voir un radis comparé à une certaine madeleine, par exemple, ou des nombreux traits d’esprit de l’auteur.

Ceci étant dit, l’on peut désormais s’intéresser à l’histoire même, celle du petit Namouss, le récit d’une enfance à Fès, parmi de nombreux frères et sœurs (dont la plupart son anonymes) et surtout entre deux figures parentales assez étonnantes, Guita et Driss. En effet, entre Guita, la mère fantasque, lunatique, à la personnalité très marquée, prompte aux lamentations, et le père, Driss, un homme calme, bon, les moments à dominante comique sont nombreux. Namouss grandit et découvre l’école, l’éducation, les luttes pour l’indépendance, le monde. Il rêve de voyage, d’aventure, comme n’importe quel enfant. C’est un personnage vivant, entier, attachant. Le lecteur est donc ravi de pouvoir lire son histoire.

Ce roman reprend donc la période houleuse de la lutte pour l’indépendance, vue par un enfant, et du côté marocain, ce qui est doublement instructif, étant donné que tout ce que nous savons de ces évènements a été appris au lycée, du côté français. Cependant, l’auteur ne semble pas porter de jugement à l’égard de la France : si plusieurs personnages s’avèrent véritablement en faveur de l’indépendance, Namouss, lui, n’a aucune animosité vis-à-vis des français, et est même fier d’apprendre le français, espérant que son maître ne sera pas inquiété par les troubles.

Lire ce livre, c’est également l’occasion de voyager : le Maroc nous apparait comme si on y était, on croirait presque voir les tajines servis par Guita, les souks et leur atmosphère, les maisons dont les terrasses se jouxtent. Ce livre est une véritable plongée dans la culture marocaine, Namouss nous fait découvrir le Ramadan, le Hammam, le mariage à la marocaine. En somme, un livre que j’ai pris énormément de plaisir à lire, et je remercie très vivement les éditions Gallimard et le forum Livraddict pour cette découverte des plus agréables.


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