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Impressions de voyage : 29 janvier 2010 : Liège, le temps des gares

Par Memoiredeurope @echternach

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On va dire qu’il s’agit d’un hasard. Et pourtant, en égrenant les milliers de photographies qui sont rentrées aujourd’hui dans mes mémoires virtuelles, je tombe au hasard, une fois de plus, sur le vingt-neuvième jour d’un mois.

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Janvier, celui-là, après un rendez-vous à la RTBF, la gare de Liège devient un des nombreux lieux d’attente qui ont rempli les trop pleins de mes routes. Une petite heure à espérer le Thalys en provenance de Cologne qui a dû franchir l’assaut de la neige et du gel avec quelques difficultés. Des minutes à lire “Noir Toscan” de Anna Luisa Pignatelli dans un café où l’on sert des gaufres.

Je finis par me rendre sur le quai où se croisent les trains pour Verviers ou Waremme, Ostende et Aix-la-Chapelle. Je reste étonné par le nombre d’étudiants ou de lycéens, ployant sous le poids de sacs à dos volumineux, dont ils se débarrassent l’un après l’autre et  qui viennent s’amonceler par masses autour d’eux. Ils montent dans le train comme s’ils se rendaient en expédition. Pourtant les vacances de carnaval ne commencent que dans quinze jours. Mais il est vrai, nous sommes un vendredi et les randonnées pluvieuses sur les côtes ostendaises constitueront un plaisir masochiste pour des scouts vaillants.

Il fait froid et humide. La lumière basse de ce milieu de journée semble être passée au cirage. Et pourtant cette attente constitue une expérience de l’espace. Je me trouve en effet sous le dôme de la nouvelle gare inaugurée en novembre dernier et dessinée par Santiago Calatrava Valls. Une étrange impression d’éternité dans la vacuité pourtant me gagne. Un sentiment d’animalité, de carapace translucide qui me couvre, de pont jeté sur une Jérusalem céleste.

J’exagère sans doute un peu ! Et pourtant, l’image qui m’englobe est récurrente. Je ressens la même impression biologique d’évidence que lors de ma visite il y a trente ans dans l’atelier de Frei Otto.

Je ne suis pourtant pas immédiatement conscient que cette voûte lumineuse me fait songer à un autre lieu d’attente : la gare de l’aéroport Saint Exupéry à Lyon Satolas où, le dimanche 13 septembre 2009 j’attends de me rendre en voiture à Cluny. J’ai passé une nuit courte à l’hôtel Méridien, dans un confort luxueux et froid, à l’issue d’un long périple en train depuis l’Emilie-Romagne. Je suis impatient d’aller découvrir les vignes et les habitants rassemblés par couleurs dans la Fête qui lance le 1100e anniversaire de l’Ordre.

C’est cette autre image de grand papillon de nuit aux nervures noires, dont le corps de chenille accueille l’humanité mouvante, que j’ai gardée en page d’accueil de mon i-phone depuis que j’y suis passé. Bientôt un an. Le même architecte espagnol a marqué d’une enceinte le croisement des communications modernes. Le même encore à Lisbonne.

Ainsi les gares se mêlent. Et ces deux là sont devenues tout autant clichés, ou icônes, que la Gare Saint Lazare de mon enfance où les locomotives à vapeurs empestaient de noirceur déprimante les départs ouvriers vers la banlieue et exaltaient d’espoir les départs huppés vers Le Havre et l’Amérique.

Photographies: gare de Liège et en  vertical la  confrontation des deux gares conçues par Calatrava Valls, Liège et Saint Exupéry à Lyon. 

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