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Le Grand Sommeil

Publié le 15 août 2010 par Olivier Walmacq

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Genre : Film noir/policier

Année : 1946

Durée : 115min

L'histoire : Le détective privé Philip Marlowe est mandaté par un général à la retraite, Sternwood, pour rechercher des photos très compromettantes de l'une de ses deux filles, Carmen, une jeune femme assez délurée. Il découvre que Carmen semble la proie d'un chantage, et fait la connaissance de l'autre fille du général, Vivian, dont le mari a subitement et mystérieusement disparu, et qui côtoie des truands locaux...

La critique de ClashDoherty :

Réalisé en 1946 par Howard Hawks (un des maîtres de son époque), Le Grand Sommeil (The Big Sleep) est tout simplement un classique absolu du film noir et du cinéma hollywoodien de son époque. C'est l'adaptation d'un fameux roman de Raymond Chandler (au demeurant, son premier roman), portant le même titre, et qui fut l'occasion, pour Chandler, de créer son mythique personnage de détective privé, Philip Marlowe. Marlowe est, avec le Sam Spade de l'écrivain Dashiell Hammett (Le Faucon Maltais), la référence absolue en matière de privé et de roman/film noir. Ici, Marlowe est incarné par Humphrey Bogart, star incontestée du cinéma hollywoodien des années 40 (Casablanca, Le Faucon Maltais...). Bogart n'est probablement pas l'acteur le plus proche du Marlowe des romans de Raymond Chandler, mais il assure quand même un max, comme à son habitude, et offre ici une de ses meilleures prestations, face à la magnifique et elle aussi toujours parfaite Lauren the look Bacall. On y trouve aussi Martha Vickers, Elisha Cook Jr, Dorothy Malone, Charles Waldron, Regis Toomey et Louis Jean Heydt.

Si le personnage de Marlowe sera nettement mieux représenté, en 1973, par Elliott Gould dans Le Privé d'Altman (adaptation du roman de Chandler The Long Goodbye), qui l'interprétera avec toute l'insolence, l'audace, la légèreté, l'humour cynique et la décontraction requises, Bogart, donc, n'en demeure pas moins un Marlowe anthologique, car le premier cinématographiquement parlant. Et puis, cet acteur avait une telle prestance qu'il irradiait littéralement les films dans lesquels il jouait. Le film est une excellente adaptation, par Leigh Brackett, Jules Furthman et William Faulkner (oui, le fameux poète/romancier) du roman de Chandler, qui a légèrement collaboré à l'adaptation, par ailleurs. D'ailleurs, anecdote amusante, l'intrigue du film est d'une complexité telle que Hawks demandera son avis à Chandler au sujet de la mort d'un des personnages secondaires, pour savoir s'il a été tué ou s'il s'est suicidé. Chandler reconnaîtra humblement n'en avoir aucune idée !!

Le Grand Sommeil offre, il est vrai, une intrigue profondément nébuleuse (c'est le cas du roman), une intrigue recherchée et fouillée, mais aussi très complexe, il faut lire le roman plusieurs fois (et/ou voir le film à plusieurs reprises) pour comprendre toute l'histoire. Coups bas, personnages troubles, ambiance poisseuse, et ce grand sommeil (la mort, car le grand sommeil, on ne s'en réveille pas) qui rythme tout. Comme tout film noir qui se respecte, il possède tous les codes du genre, ceux que je viens de citer, y compris son intrigue à tiroirs. Pour l'auteur même du roman, pour Chandler en personne, ce film était tout simplement le sommet incontesté du film noir (et en version romanesque, c'est le cas de son livre). C'est, en effet, un chef d'oeuvre du cinéma, et pas seulement noir !

Note : 20/20

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