Aide à Ebrahim

En Iran, un jeune iranien de 18 ans risque actuellement d'être pendu après avoir été accusé, sans doute à tort, d'homosexualité.
Menacé, son avocat, Maître Mohammad Mustafahé (généralement retranscris Mostafaei), a dû fuir l’Iran et poursuit son combat.
En Iran, l’homosexualité est punie par la peine de mort par pendaison.
Comme nombre de ses compatriotes, Ebrahim Hamidi devrait subir ce sort.
Il a été condamné le 21 juin 2010 à Tabriz, dans le Nord-ouest de l’Iran, à la peine capitale pour "homosexualité et acte de sodomie".
Aucune preuve tangible n’a avéré "l’acte anal illicite".
Cette condamnation s'est faite sans preuve, sur la base de "la connaissance du juge", une faille juridique du système iranien, basée sur un seul témoignage, retiré depuis.
L’origine de ce procès serait en fait une banale dispute entre deux familles, soldée par une accusation lancée à la va-vite, et pourtant irrémédiable.
Et Ebrahim Hamidi ne serait même pas gay.
A l’époque, en 2008, Ebrahim et trois jeunes hommes se querellent avec un cinquième.
Ce dernier les accuse de l’avoir agressé sexuellement.
Tous les quatre sont arrêtés. Ils avouent leur crime, selon la défense, sous la torture.
Ils sont condamnés à la peine de mort en première instance, mais la Cour suprême casse ces décisions, à cause d’irrégularités de procédure. Une première fois, puis une deuxième.
Les trois comparses d’Ebrahim sont finalement acquittés, mais pas lui.
La condamnation d'Ebrahim est confirmée le 21 juin 2010.
Le 7 juillet, l’accusateur se rétracte. Dans une lettre adressée à la Police, il retire sa plainte et avoue avoir menti, cédant aux pressions de ses parents.
La Cour suprême doit désormais décider de faire appliquer la sentence ou non.
Cette affaire est d’une triste banalité en République islamique d'Iran.
Cinq autres jeunes sont actuellement sous le coup de la même condamnation, portée à la connaissance du monde grâce à l’avocat d’Ebrahim Hamidi.
Ebrahim Hamidi a en effet le rare privilège d’appartenir à une famille aisée qui le défend ouvertement et peut lui payer un avocat.

Saghi Ghahraman, présidente de Iranian Queer Organisation (IRQO), l’association iranienne de défense des droits LGBT basée à Toronto au Canada, confirme dans un communiqué, "Ebrahim Hamidi est pour l’instant le seul jeune homme accusé d’acte de sodomie et condamné à mort qui a la chance d’avoir un avocat et ses parents pour le soutenir dans cette affaire".
Il précise "Nous n’avons en revanche aucune nouvelle des cinq autres jeunes qui sont actuellement sous le coup de la même condamnation dans le pays, qui sont détenus dans des conditions inconnues à Tabriz, Sardasht, Ardabil et Shiraz".
Maître Mohammad Mustafahé, spécialiste des droits de l’Homme dans son pays, est connu pour avoir sauvé de la mort plusieurs de ses clients accusés d’homosexualité ou clientes d’adultère.
Il mise justement sur cette médiatisation pour lui sauver la vie.
A coups de communiqués et de déclarations à la presse, il s’est battu pour que cette affaire soit rendue publique, comme il l’avait fait pour Sakineh Mohammad Ashtiani, une Iranienne de 43 ans, mère de deux enfants, récemment condamnée à mort par lapidation pour adultère, encore une fois sans la moindre preuve.
Cette spécialisation lui vaut une certaine notoriété mais aussi des menaces.
Le 22 juillet, des policiers ont fait éruption dans son cabinet de Téhéran, en possession d'un mandat d’arrêt contre lui. Comme il était absent, c’est sa femme, Fereshteh Halimi, qui a été arrêtée et maintenue en détention à la prison d’Evin avant d'être libérée depuis.
Suite à cela, Mohammad Mustafahé a fui son pays pour la Turquie, puis la Norvège où depuis il est en exil.
Une pétition en ligne est ouverte pour tenter d'empêcher l'exécution d'Ebrahim Hamidi : http://www.gopetition.com/petition/38289.html
Seigneur, aide nos frères et soeurs persécutés.