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Avec "Stand Up", Sibleyras livre une comédie confuse...

Publié le 21 août 2010 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Première hier soir au Tristan Bernard de la nouvelle pièce de Gérald Sibleyras, "Stand Up", mise en scène par Jean-Luc Moreau.

Servie par une distribution sans fausse note, fort bien dirigée, d'une qualité et d'une subtilité qui font plaisir à voir (excellents Grégoire Bonnet, Gilles Gaston-Dreyfus, Philippe Uchan et Anne-Sophie Germanaz), la pièce se révèle bancale, malheureusement...

L'auteur s'englue dans un pitch de départ qui n'est visiblement pas le propos principal de son oeuvre. Un tueur à gages désireux de se reconvertir dans le show biz contraint un humoriste, revolver sur la tempe, à lui écrire un spectacle. Ils partiront tous deux au "Festival Du Rire De Morlaix" où ils trouveront le metteur en scène idéal en la personne du directeur de la manifestation.

Gerald Sibleyras a voulu faire de cette histoire une parabole sur le spectacle, la vie d'artiste, la médiocrité et le pathétisme parfois terrible de certains d'entre eux et de ceux qui voudraient en être. Il y parvient parfois, il passe à côté souvent. Sa peinture du "Festival du Rire De Morlaix" s'avère tout à la fois grinçante et à hurler de rire, le personnage du directeur, looser de première qui se la raconte, est fort bien trouvé, de même que celui de l'humoriste qui vire dépressif. Il aurait du se focaliser là dessus.

Mais c'est écrit trop rapidement. Des pans entiers de texte sont à revoir ou carrément à supprimer car n'étant d'aucune utilité. Sibleyras ne fait pas grand-chose de son tueur à gages, pas plus que du personnage de la soeur du tueur dont je ne vous ai même pas parlé tant c'est une coquille vide. Il n'y a pas de fin à l'histoire. C'est souvent trop réaliste alors que l'on sent bien l'envie d'aller vers quelque chose de plus absurde, barré ou métaphorique. On oscille entre la comédie pure, un humour plus grinçant, et une véritable réflexion sur le monde du spectacle. Tout cela se révèle confus.

Alors pour quelques passages très drôles, parfois réellement jouissifs, l'ensemble se traîne péniblement durant une heure quarante cinq. Sauvé par ses interprètes, la pièce aura cependant beaucoup de mal selon moi à passer l'automne... Quand la précédente ("Une Comédie Romantique" avec Stéphane Freiss) n'avait déjà pas passé l'hiver !

Il serait peut-être temps de vous ressaisir, monsieur Sibleyras, car vous êtes capable du meilleur, nous le savons.



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