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Tarfaya : Port Victoria hier, port de pêche ensablé aujourd'hui

Publié le 22 août 2010 par Jean-Luc Vautravers
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Célèbre pour avoir constitué une escale importante de l’Aéropostale et avoir vu Saint-Exupéry y écrire "Courrier Sud" (voir Saint-Exupéry à Casablanca, Tarfaya, Agadir et El Jadida et Raid Courrier Sud : d'Agadir à Tarfaya), Tarfaya est aujourd'hui un port de pêche menacé d'ensablement.
Au 19e siècle, des commerçants européens tentèrent de s'y implanter pour nouer des relations directes avec les tribus berbères, en évitant Mogador (Essaouira). C'est ainsi que le comptoir du Cap Juby fut établi en 1875 par les Anglais, qui l’appelèrent Port Victoria et y aménagèrent un fortin (à gauche). Vingt ans plus tard, la North West African Company Impérial restitua Port Victoria au Maroc, moyennant dédommagement. Au centre, des marins et des soldats marocains de cette époque se rendent au poste avancé de garde maritime de Tarfaya.
L'Aéropostale construisit son aéroplace en avril 1923. En cliquant sur la photo de droite, on aperçoit trois avions.
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La carte de gauche montre les étapes du parcours marocain emprunté par l'Aéropostale pour voler jusqu'en en Amérique du Sud : Tanger, Rabat, Casablanca, Agadir, puis Cap Juby, avant de joindre Villa Cisneros (aujourd'hui Layoune). L'actuel Sahara occidental, que le Maroc considère comme sien, s'appelait alors Rio de Oro et était occupé par les Espagnols.
Cap Juby-Tarfaya connut une intense activité le 6 novembre 1975. Le roi Hassan II organisa la célèbre Marche verte destinée à démontrer de manière spectaculaire la volonté marocaine d'inscrire le Sahara occidental dans son territoire national et choisit Tarfaya comme point de rassemblement (au centre). Quelque 350'000 volontaires s'y regroupèrent de manière pacifique. Le roi décida ensuite d'y implanter un port de pêche. Mais celui-ci est victime d'un ensablement permanent. Voici à droite l'état de l'installation en 1997. Un épi d'arrêt de sable a été mis en place cette année-là. Il se révèle toutefois peu efficace.
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Entravant le développement de Tarfaya (à gauche), les sables menacent la ville tant du côté du désert que de celui de l'océan. La configuration du tracé du littoral et la présence d'un relief plat ouvert sur l'océan favorisent les alizés. Il y a peu de végétation pour retenir le sable. Résultat : une vaste étendue de dunes s'est formée. Deux murs ont été édifiés, mais en vain. Des tamaris, espèces végétales locales, ont finalement été plantés. Ces circonstances expliquent le marasme démographique qui caractérise la ville (au centre).
Du côté du port (à droite), des volumes importants de sable ont été déplacés par les forts vents (voir Energie solaire : le Maroc dévoile ses batteries et annonce cinq sites) et un courant marin littoral dynamique. Les autorités estiment qu'il faudrait édifier un wharf : des quais en eau profonde, reliés à la côte par une passerelle posée sur pieux.

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