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Massage à la tronçonneuse

Publié le 23 août 2010 par Melaniepiqpiq

Après le massage chinois prodigué par une Coréenne en Australie sur le Night Market de Cairns (cf post 44), je n'allais pas m'arrêter dans ma lancée.
Je vais vous livrer une petite étude comparative (absolument dénuée de fondement scientifique) des différents types de massages que j'ai testés depuis.
A Koh Chang, Thaïlande: j'ai expérimenté le massage thaï prodigué par une Thaïlandaise. Tristement banal, mais efficace quand même (vous noterez que je ne suis pas allée jusqu'à dire « agréable ». Le traitement est vigoureux. J'ai accepté sans rechigner qu'on m'enfonce des coudes dans le dos avant de me le faire violemment craquer.. Mais quand j'ai reçu une vieille claque sur la cuisse, j'ai commencé à m'inquiéter... Punition pour un faux-pas dont je ne me serais même pas rendue compte? Viril signe d'affection ? (peu probable venant d'une frêle Thaïlandaise) La justification de la masseuse désolée a éclairé ma lanterne: « sorry, mosquito, mosquito! ».
Si vous payez un supplément, on vous fait le massage à l'huile de coco. La gentillesse et le sourire, par contre, sont inclus dans le prix.
A Phnom Penh, Cambodge, je me suis fait masser les pieds par... des petits poissons friands de peaux mortes. Depuis le temps qu'on voyait les enseignes et les aquariums parfois même directement sur le trottoir...
Vous n'allez pas me croire: après avoir sauté sans problème de 4000m d'altitude, plongé sans rechigner dans une eau infestée de dauphins, bravé des cascades dans des grottes sombres, escaladé des glaciers... … … j'ai failli me dégonfler au moment de tremper mes petits petons (OK, mes péniches) dans l'aquarium. J'ai pris mon courage à deux pieds et me suis soumise à une séance de chatouillage presque insoutenable au début.
75. Massage à la tronçonneuse
Je vous raconte pas comme ça gloussait. Nous avons fini par nous habituer et nous détendre, la binouse gratuite aidant (ça fait partie de la formule habituelle: 3$ les 20 minutes si mes souvenirs sont bons, bière ou coca compris, et comme on aime pas le coca...). Bon, ça ne valait pas un râpage de corne traditionnel, mais ce n'est pas pour le service de pédicure qu'on confie ses pieds aux petits poissons: c'est pour le massage, plutôt agréable une fois passées les 3 premières minutes.
En tout cas, ils sont malins, les Thaï et les Cambodgiens. Ils sont tombée sur une mine d'or avec ces petits poissons qui leur fournissent un main d'œuvre gratuite et docile. Même s'ils pouvaient parler, ils ne pourraient pas trop se plaindre car ils sont nourris et logés, quand même...
Mais qui sait, peut-être se révolteront-ils un jour... (bon sujet de film d'horreur, pour les réalisateurs en mal d'inspiration)
A Phnom Penh encore, intriguée par l'enseigne « seing japanese massage by blind person », j'ai poussé la porte, façon de parler car elle était déjà ouverte. Je me suis retrouvée dans un « salon » très propre, aseptisé, professionnel. Avec Cairns, c'était le seul endroit équipé d'une véritable table (je bégaie) de massage avec un trou pour la tête (en Thaïlande, on doit en général se contenter d'une paillasse vaguement rembourrée). Un contact direct avec la peau devait être considéré comme déplacé puisqu'on m'a fait enfiler une espèce de pyjama d'hôpital très fin à peu près 4 fois trop grand pour moi.
C'était parti pour une heure de massage par une Cambodgienne aveugle. Privée de la faculté de voir, certes, mais dotée d'un 6e sens (ou plutôt un 5e sens de substitution) lui permettant de repérer sans tâtonner les différentes parties de mon corps. Impressionnant.
Elle m'a tiré les lobes, joué du tam tam dans le dos (que ça a réveillé ma toux latente), donné une fessée, chatouillé les cuisses que je me tordais de rire et gigotais dans tous les sens (presque pire que les petits poissons), tiré les doigts de pieds...
Je crois que c'est tout.
A Hoi An, Vietnam, j'ai testé pour vous le massage vietnamien par une Vietnamienne. Ennuyeux par rapport au reste? Détrompez-vous, ce fut le plus haut en couleurs. Informel est un des adjectifs qui me vient à l'esprit pour le décrire. Dès le recrutement, en plein marché. Une femme m'a tannée jusqu'à ce que je dise oui, m'attendant une demi-heure jusqu'à ce que j'aie terminé mes emplettes écharpesques (sinon j'aurais mis quoi avec mes nouvelles robes?!), cédant à mon dernier prix (mais finalement c'est moi qui me suis fait avoir -bien sûr- car elle a raccourci le massage d'un quart).
En pénétrant dans son « salon  de massage», j'ai compris pourquoi elle traque la cliente dans la rue: aucun signe extérieur n'en indique l'existence. Peut-être un vague panneau, que je n'ai même pas vu. Elle pousse un rideau et nous entrons dans une arrière-cuisine dans le coin de laquelle traîne une table recouverte d'un drap. Elle me fait signe de m'y allonger et me fout en slip sans autre forme de procès. Bon d'accord. Je ne suis pas pudique et je préfère les francs massages (et non pas maçons) à même la peau, ça tombe bien. Sauf que 1) je me suis aperçue après coup que j'avais mis ma culotte à l'envers, la te-hon (couture et étiquette apparentes), 2) nous avions un public!
3 des copines de la masseuse et sa petite fille étaient attroupée autour de moi. Ce ne fut pas triste. Comme tout le monde, elles se sont extasiées devant le chapeau que j'ai eu pour à peu près un euro en Thaïlande. Puis quand elles ont vu la montre-bague que j'avais autour du doigt, on aurait dit des gamines devant un nouveau jouet. Non sans fierté, je leur ai raconté que je l'avais eue pour un dollar (américain) à Hong Kong, m'embrouillant un peu avec toutes ces monnaies. En fait, elle m'avait coûté le triple, me suis-je souvenu plus tard. L'une me l'enlève du doigt, l'essaie, et me propose de me la racheter pour 2 dollars!!Amusée, je dis yes (j'en avais acheté plusieurs et comptais les offrir aux gens qui m'en feraient des compliments). C'est là que la 2e copine fait monter les enchères: 3 dollars, 3 dollars!! Chacune y allait de sa technique pour me corrompre: l'une me massait le bras (alors que la masseuse officielle s'occupait de mes pieds), l'autre me donnait des petites tapes sur les fesses tout en me proposant un bout de son odieux sandwich. J'aurais pu faire fortune mais je suis trop loyale pour être une bonne commerçante: j'avais donné ma parole à la première, c'est donc elle qui a eu la bague-montre, pour 2 dollars.
Cependant sa copine n'est pas sortie perdante je lui ai acheté pour 5 dollars de bijoux en noix de coco (j'avais cédé à son injonction de « have a look at my shop after the massage »)
Revenons-en au massage à proprement parler... je ne suis pas une experte, mais je dirais que le pétrissage était dominant, alors qu'en Thaïlande on procède surtout par pression. La masseuse m'a enduite de baume du tigre, cette pommade qui fait tant de miracles...
75. Massage à la tronçonneusesi l'on en croit le mode d'emploi, ça soigne tous les maux. Si vous ne comprenez pas l'English, regardez-donc les illustrations...
75. Massage à la tronçonneusej'en ai ramené un petit pot à la maison
mais qui chauffe sacrément! Elle m'en a même fichu sur le cuir chevelu après m'avoir appuyé très fort sur les tempes: si c'était censé me soulager c'était raté, ça n'a fait que me graisser les cheveux.
Conclusion de tout cela? Osez le massage en Asie!! Vous en ressortirez certainement surpris, probablement détendu, peut-être un peu meurtri, mais en tout cas pas déçu.
Vous n'avez pas grand-chose à perdre, avec un prix moyen (je parle pour la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam) de 5 dollars de l'heure (et/ou du heurt, dépendant du style de massage), tant que vous n'allez pas dans les salons de luxe spécial touristes.


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