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Ramadan et football

Publié le 25 août 2010 par Rouabas

Ramadan et le football


En Europe, les avis sont partagés quant à la capacité des jeûneurs à endurer des séances d’entraînement intenses et un calendrier de matches particulièrement chargé. Cette année n’a pas fait exception à la règle et la presse a fait ses choux gras de cette polémique. Les joueurs peuvent-ils décemment observer le jeûne à l’heure où les championnats reprennent ? FIFA.com met en lumière quelques exemples où des joueurs ont su concilier privation et succès sportifs avec leur club.


De nombreuses difficultés
Bien que le ramadan implique une privation de nourriture et d’eau pour de longues heures, l’attaquant malien du FC Séville Frédéric Kanouté s’est toujours estimé capable de jeûner sans que cela affecte ses capacités : « C’est toujours difficile de jeûner ici, dans le sud de l’Espagne, où il fait très chaud. Mais j’arrive à m’adapter ». L’attaquant malien, qui a inscrit un but contre Osasuna pendant le ramadan la saison dernière, ajoute : « Pendant ce mois, je donne tout ce que j’ai au club. Je fais en sorte de ne pas laisser tomber mes coéquipiers et le public. Tout le monde ici se comporte bien avec moi. Ils comprennent ». Un autre Malien qui évolue en Espagne s’est exprimé à ce sujet. Le Merengue Mahamadou Diarra estime lui aussi que ce n’est pas une sinécure, mais il affirme être parvenu à s’y faire : « Tous les entraîneurs ont respecté ma décision. Ce n’est pas facile. Bien sûr qu’on éprouve le besoin d’absorber de la nourriture. Mais après tout, ça ne dure qu’un mois ». Quant au capitaine de la sélection algérienne Anthar Yahia, qui évolue à Bochum en Allemagne, il a évoqué les difficultés auxquelles est confronté le joueur pratiquant : « L’année dernière, pendant le ramadan, on a joué contre la Zambie après le coucher du soleil. On a rompu le jeûne à 19 heures et le coup d’envoi était à 22 heures, soit seulement trois heures plus tard. Ça a été une véritable épreuve, mais en fin de compte, la foi te donne la force de surmonter les difficultés ».


Des clubs compréhensifs
Plusieurs exemples montrent que les clubs sont prêts à tendre la main à leurs joueurs pratiquants pendant ce mois sacré pour les musulmans.
Le cas le plus parlant est sans doute celui du PSV Eindhoven qui prévoit un régime alimentaire spécial riche en liquides pour Ibrahim Afellay, Otman Bakkal et Nordin Amrabat, afin de faciliter leur entraînement et de compenser la déperdition endurée pendant la journée. Toujours aux Pays-Bas, le jeûne ne semble pas non plus poser de problème au duo marocain de l’Ajax Amsterdam, Ismaïl Aissati et Mounir El Hamdaoui. Ce dernier a été l’artisan de la victoire du club 3:0 face au Roda JC samedi dernier en signant un doublé.En Allemagne, le jeûne du Marocain Adil Chihi et du Libanais Youssef Mohamad se passe sans encombre dans leur club, le FC Cologne, qui sait se montrer compréhensif. Le porte-parole du club, Christopher Limperopoulos, affirme : « Cela fait plusieurs années qu’ils le font. Ils connaissent la réaction de leur organisme. Ils se comportent à la fois comme des pratiquants et comme des footballeurs professionnels. » Membre du staff technique de l’écurie rhénane, Markus Rauert indique qu’il arrive à Youssef Mohamad de rompre le jeûne lorsque l’équipe est en déplacement : « Le samedi, on fait souvent de longs trajets, ce qui confère à Youssef le statut de voyageur. Ça l’autorise à se sustenter pendant la journée ».

Autorisation de casser la croûte

En fait, le Conseil Central des Musulmans d’Allemagne et les organes représentatifs des footballeurs professionnels musulmans évoluant en Allemagne ont autorisé la consommation de nourriture pendant le ramadan. Ce pas a été franchi conformément à des décisions prises par les autorités de la Mosquée Al Azhar au Caire et par le Conseil Européen de la Fatwa et de la Recherche. Le président de FSV Francfort Bernd Reisig s’est félicité de cette initiative : « Cela permet au joueur professionnel de faire son travail au plus haut niveau tout en respectant pleinement ses croyances religieuses ». En Serbie, le mufti de Belgrade a autorisé le joueur ghanéen Mohammed-Awal Issah, de l’Etoile Rouge, à s’alimenter les jours de rencontres lors du mois de ramadan. Le porte-parole du club Marko Nikolovski a déclaré que le mufti avait « autorisé Issah à se nourrir s’il se sentait faible les jours de match. Issah était un peu gêné au début, c’est un garçon pieux. Mais il a fini par se sentir à l’aise ».

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LES COMMENTAIRES (1)

Par marinomarini
posté le 04 juin à 21:32
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Si des dérogations existent, je ne vois pas pourquoi on en fait tout un plat. Est ce qu'on devrait s'écrier " Ô, les pauvres, qu'est-ce qu'ils sont braves"...!!!Chacun ses choix, basta, il faut les assumer sans gonfler les autres!

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