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KICK-ASS : le film qui fait tache !

Par Tom

Kick-Ass en DVD et Blu-Ray82273178227317822732182273218227321

Avec ce "Kick-Ass", nous sommes bien loin des parodies salaces et ironiques façon "Super Héros Movie" (2008)… Ce serait mal connaître le parcours du réalisateur Matthew Vaughn qui a souvent donné dans le "carnage" (producteur sur "Snatche" et "Carton rouge", réalisateur sur "Layer Cake") avant de dépoussiérer, avec cœur, le genre Heroic Fantasy en nous offrant avec son "Stardust" une compilation mi-boiteuse mi-excitante de tout ce que cette veine a pu nous donner en terme d’œuvres cinématographiques. Mais pour l’heure, Vaughn range ses sorcières, pirates, fées et autres preux chevaliers, pour s’attaquer à un autre thème que le cinéma exploite, pour le moment, avec une ardeur peu conventionnelle : les films de supers héros.

Aaron Johnson

En n’omettant pas le "Watchmen" de Zack Snyder qui, c’est vrai, a offert une nouvelle dimension à ce genre de divertissement, le "Kick-Ass" de Matthew Vaughn, dans sa formulation, s’attarde sur un angle d’approche très peu exploité jusqu’ici… Si de nombreuses adaptations de bandes dessinées ‘ricaines, à l’image des "Spider-Man" & Cie., se sont perpétuellement amusées à tenter de vulnérabiliser leurs super héros indestructibles dans le but de leur offrir quotidiennement de nouveaux challenges propices à soigner toujours un peu plus leur virtuosité, "Kick-Ass" suit cette trame en tranchant pourtant allégrement dans le vif ! Il n’est en effet ici pas question de suivre les mésaventures de prodiges chimériques boostés aux manipulations génétiques ou aux phénomènes paranormaux.

Nicolas Cage

Le film presque inclassable de Vaughn s’attarde plutôt sur le trip déjanté d’ados (plus que) vulnérables qui vont se prendre pour des super héros invulnérables ! Le résultat est sans aucun compromis à l’image d’une émission de cuisine animée par Hannibal Lecter. Matthew Vaughn, associé au scénariste Jane Goldman ("Stardust"), suit copieusement la ligne de conduite tracée par Mark Miller et John Romita Jr., les auteurs du Comic Book original dont s’inspire le film. "Kick-Ass" nous dépeint ainsi la poussée d’hormone de jeunes américains biberonnés, avec une trop grande assiduité, aux grandes valeurs, gadgets et épopées salvatrices véhiculés par les Comics.

Christopher Mintz-Plasse & Mark Strong

Tout en fantasmant sur les protubérances mammaires du corps enseignant de son école, en s’adonnant à la masturbation ainsi qu’aux pires humiliations lui permettant tout simplement de passer quelques moments privilégiés avec la fille de ses rêves, Dave Lizewski (Aaron Johson) décide de s’embarquer dans le trip super héros en devenant Kick-Ass. Malheureusement, plus que le goût de la justice et des victoires sur les crapules du quartier, notre jeune ami collectionne les coups de couteau dans l’abdomen et les ecchymoses à gogo. Reste que progressivement - par un tour de passe-passe plutôt invraisemblable - les inspirations vengeresques de Dave vont rencontrer celles de Damon Macready (Nicolas Cage) et de sa petite fille Mindy (Chloe Moretz). Les Macready ont en effet un compte à régler avec le truand Frank D’Amico (Mark Strong) qui, de son côté, élève dans le luxe un fils, Christopher (Christopher Mintz-Plasse), qui ne demande qu’à entrer dans le business "de papa" et si possible en arborant le super costume moulant d’un personnage tout droit sorti de l’imagination de l’illustre Stan Lee avec, en prime, la rutilantes bagnoles qui flashe bien !

Chloe Moretz

C’est certain : "Kick-Ass" porte une critique assez éclairée sur la fascination qu’exerce les supers héros sur les ados américain (et ceux du monde entier !?) ; fascination bien entendu garantie et alimentée par notre chère société de surconsommation à l’occidentale. Toutefois, l’élan sociologique de ce long-métrage reste méchamment contrebalancé par un traitement plutôt mièvre et souvent dérangeant. Mièvre car les plans de Matthew Vaughn se mordent un peu la queue en ne réussissant pas à éviter, à plusieurs reprises, les (gros) clichés du genre Comics. Dérangeant car le petit Padawan Matthew, orchestrant ses premiers pas dans ce monde de capes et de héros, choisit d’embarquer son récit - à l’image d’un Zack Snyder - dans l’ultra réalité en n’épargnant pas aux spectateurs répliques crues et quelques belles scènes sanguinolentes flirtant parfois carrément avec le Gore.

Nicolas Cage et Chloe Moretz

Si ce traitement passe encore sur des planches de B.D., sur pellicule, ce n’est peut-être pas gagné ! Restent cerise sur le gâteau du mauvais goût, les personnages de Damon et Mindy Macready, respectivement interprétés par Nicolas Cage et Chloe Moretz… Assurément le couple père/fille le plus percutant et dérangeant de cette dernière décennie cinématographique : ou quand un père, fasciné par les armes, tire volontairement sur sa fille pour parfaire son éducation d’héroïne en cape courte, ou quand cette dernière trucide Bimbos et truands à coup d’arme de poing et de sabre sanguinolent. Et ça vous fait rire tout ça ? Moi pas !

Matthew Vaughn, Aaron Johnson et Chloe Moretz sur le tournage de Kick-Ass

Bien que ce "Kick-Ass" se vendra en DVD comme un film de supers héros, le résultat obtenu démontre que cette aventure n’est pas de cette trempe ! Caricatural sans être éblouissant, taquin sans être hilarant (bien au contraire), "Kick-Ass" demeure incisif et percutant… mais peut être justement dans le mauvais sens du terme en glorifiant notamment une violence gratuite et nauséabonde. En terme de pure réalisation, par contre, le dernier "bébé" de Matthew Vaughn n’a certainement pas à faire rougir de honte son paternel ! C’est déjà ça !

Chloe Moretz

La bande-annonce…


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