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Haruki Murakami, Après le tremblement de terre

Par Grazyel

Apres-le-tremblement-de-terre.jpg Résumé : Japon, 1995. Un terrible tremblement de terre survient à Kobe. Cette catastrophe, comme un écho des séismes intérieurs de chacun, est le lien qui unit les personnages de tous âges, de toutes conditions, toujours attachants, décrits ici par Haruki Murakami. Qu'advient-il d'eux, après le chaos ? Séparations, retrouvailles, découverte de soi, prise de conscience de la nécessité de vivre dans l'instant. Les réactions sont diverses, imprévisibles, parfois burlesques... Reste que l'art de Murakami est de montrer, avec modernité et délicatesse, la part d'ombre existant derrière les choses et les êtres, invitant le lecteur à y déceler le reflet de ce qu'il porte en lui-même. Reconnu comme l'un des plus grands auteurs japonais contemporains, Haruki Murakami est traduit dans de nombreux pays. Aujourd'hui, la critique, unanime, s'accorde à voir en lui un futur lauréat du prix Nobel de littérature.

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Ce livre contient six nouvelles qui ont toutes pour points communs le tremblement de terre qui a lieu à Kobe durant un mois de février. Pour tout dire, j’ai autant aimé ce recueil que Le Passage de la nuit : c’est-à-dire que c’est lisible, agréable, prenant et poétique. Bref, ça réunit des ingrédients qui donne envie de prolonger l’aventure Murikami encore plus loin !! (c’est pour ça que j’ai Les Amants du Spoutnik & Saules aveugles, femme endormie dans ma PAL maintenant XD).
Pour répondre à une « critique » plus ou moins construite et bien, je vais découper mon article en six (logique, hein).
Un ovni a atterri à Kushiro : Cette première nouvelle est celle que j’ai le moins aimée, même si elle est pleine de romantisme, l’action est simple, trop métaphorique à mon goût, si bien que dans un train entre Meaux et Paris, et bien, parfois, je m’y perdais dans la lecture (j’ai lu la majorité des nouvelles dans mes allés-retours vers la capitale). Cependant, elle permet de nous montrer que même en quelques pages, Murakami sait créer des personnages attachants, profonds et surtout, avec une véritable histoire derrière eux.
Paysage avec fer : Le ton est déjà différent, bien plus sombre aussi, et lié au tremblement de terre, bien sûr. Cette nouvelle m’a beaucoup plus touchée, peut-être parce que certains des personnages ont à peu près mon âge et que donc, je pouvais les ressentir. J’ai beaucoup aimé la fin aussi, assez déprimante malgré tout, et puis surtout, je l’ai lu au calme, ce qui donnait une toute autre dimension au texte. L’écriture de Murakami est vraiment posée, toujours dans le même style, avec parfois des mots crus, mais tout de même passables. Du moins, c’est ce que je suppose avec la traduction…Cet auteur doit être passionnant à lire en VO.
Tous les enfants de Dieu savent danser : Coup de cœur et dégoût total en une nouvelle. Je l’adore, mais déteste les pensées qui y sont transmises, si bien que, comme le héros de l’histoire, je me perds sur ce que peut réellement penser Murakami. En fait, le thème abordé est encré dans la secte évangéliste, et j’ai eu du mal à accepter certains paragraphes. Dieu par-ci et par-là, j’ai tendance à m’arracher les cheveux, c’est mon côté athée qui veut ça, donc forcément, même si la nouvelle est magnifique, bien tracée, et précise, et bien, mon cerveau actionnait le mode « rejet » sans arrêt. Je m’empêcherai de spoiler pour développer mes objections, mais le clavier me démange…
Thaïlande : Celle-ci est plus lente que les autres, peut-être moins intrigantes, mais certains éléments m’ont plu. L’histoire centrée sur le docteur et Nimit m’a touché. Cependant, il n’y a pas grand-chose à dire sur cette nouvelle, je pense qu’il faut la lire pour comprendre ce que l’on peut ressentir : du calme. Et le message final est subtil, reposant. Je pense qu’il cible le désir de ne pas regretter et ne pas avancer en trainant avec soi des éléments qui empêchent l’évolution. Son évolution intérieur.
Crapaudin sauve Tokyo : Le genre est un peu plus… fantastique dans cette nouvelle. Un homme simple, sans histoire, rencontre une grenouille de deux mètres qui lui annonce qu’il doit l’aider à sauver Tokyo. Je ne peux pas dire grand-chose sur cette histoire parce que ce serait comme la raconter entièrement en quelques phrases (un affront pour elle…), mais elle est très agréable à dire et assez inquiétante parfois. Un passage m’a fait détourné les yeux du livre aussi, comme si c’était un film avec une image immonde à l’écran… J’ai adoré cette nouvelle.
Galette au miel : Elle est coupée en deux parties et est ma favorite, la meilleure, celle qui m’a le plus touchée et que j’ai aimé lire tout à l’heure. Les personnages principaux sont trois amis extrêmement proche, dont une fille. C’est une histoire sur le temps, l’amitié, l’amour, la passion, et sur les choix que nous avons à faire dans notre vie. Les choix qui comptent. Dedans, on y retrouve l’histoire d’un jeune homme qui veut devenir à tout pris écrivain et qui vit, en fait, à travers ses romans plutôt que dans sa vraie vie. J’ai vaguement supposé que les sentiments placés en évidence étaient autobiographique… Peut-être parce qu’il s’agissait de l’histoire d’un auteur et aussi parce que les émotions, les actes y sont si bien décrits, si clairs qu’on dirait qu’ils ressortent d’un vécu. Après, c’est une supposition… On peut être n’importe qui dans un roman ou une nouvelle. On peut même être tout le monde.
Aussi, dans cette nouvelle, la comparaison avec l’histoire des ours est juste adorable, touchante et m’a obligatoirement plu. Beaucoup de mes ingrédients favoris sont dans cette histoire, dont l’innocence.
Pour conclure, je dirais qu’Après le tremblement de terre est à lire, pas forcément dans un train pour Paris, mais à lire quand même. Je pense que ce livre fait parti de ceux que l’on peut dévorer avec plaisir, sans mettre trop de temps à le terminer et à l’assimiler.


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