Je suis un cyborg

Une oeuvre terriblement drôle et belle amputée par un problème de rythme

Young- Goon (Lim Soo-Jung) n’est pas une fille comme les autres. Déjà, sa famille n’est pas ordinaire : sa grand mère est persuadée d’être une souris et passe son temps à manger des navets. Un problème puisque ces derniers ne sentent pas bon du tout. La mère de Young – Goon décide donc d’envoyer Mamie à l’hospice par surprise et ne lui laisse même pas le temps de prendre avec elle son dentier. Young – Goon ne vit alors plus que pour rendre à sa grand mère ses dents artificielles et surtout trouver une réponse à la question qui l’obsède : à quoi sert-elle ? Car lorsque sa grand mère est partie , elle a entamé mais pas finit cette phrase : « ta raison d’être… »

Young – Goon est donc une jeune fille traumatisée et cela n’est pas tout : elle est persuadée d’être une cyborg. Ainsi, alors qu’un énième jour de travail à la chaine se déroule, elle pense que la voix qui lui dicte les tâches à effectuer pour élaborer son produit lui dicte comment elle doit être…et elle s’enfonce des fils dans les poignets et se branche à une prise électrique !

Quelques jours plus tard elle est internée dans un hôpital psychiatrique où elle va croiser le chemin d’autres personnages dont chacun témoigné d' une sorte de folie aussi cocasse que touchante. Parmi eux on trouve II Soon (Jung Ji-Hoon) qui a le pouvoir de voler aux gens leurs qualités et qui va être de plus en plus ému par la personnalité de Young Goon qui passe son temps à lécher des piles au lieu de manger, persuadée qu’elle va se régénérer. Reverra-t-elle sa grand mère ? Pourra-t-elle échapper à la folie grâce à l'amour ?

Park Chan-Wook a créé avec ce film un véritable univers , coloré et plein de poésie. Tous les personnages ont un potentiel comique et émotionnel et la première heure est un véritable régal. C'est complètement barré, il n'y a pas de limites à l'absurdité. On est alors plutôt déçu que sur sa deuxième partie le film perde en rythme. Si l'émotion et la poésie prennent le dessus sur les gags avec brio, les scènes inutiles ont en effet un peu trop tendance à s'accumuler. Je suis un cyborg, en tant que comédie romantique, se devait d'être particulièrement divertissante. Le contrat n'est qu'à moitié rempli mais le film est tellement original, spontané et bien fichu qu'il mérite tout de même votre attention. Brillant pour les thrillers nouvelles générations, Park Chan-Wook doit encore grandir pour être à l'aise dans tous les registres.

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