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À la poursuite du bonbon... (by notre spécial guest Cécile)

Publié le 15 septembre 2010 par Lifeproof @CcilLifeproof
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Basquiat, Tenor, 1985

Juillet caniculaire, quoi de mieux à faire le week-end que prendre une voiture (climatisée !) et filer à 1h30 environ de Strasbourg ? Direction Bâle, ses Suisses, ses rives du Rhin, ses musées et ses fondations privées ! Au programme, avec une amie, nous avions prévu la visite de la fondation Beyeler, du Kunstmuseum et du Schaulager... Par manque de temps (les musées ferment à 17h le samedi !), nous n'avons pas pu aller au Kunstmuseum, ce sera pour la prochaine fois !

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La fondation Beyeler, parc intérieur/ architecture de Renzo Piano Photo : C.R.


Nous étions allées à Beyeler pour Basquiat et, dès la première salle, nous sommes tombées sur un carré de bonbons au sol de Felix Gonzales-Torres !

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Felix Gonzales-Torres, untitled (Portrait of Dad), 1981(Extrait)

Photo : C.R.

Que faire ? Quelle expo voir en premier ? Jean-Michel Basquiat d'abord... Suivons la flèche...

Flèche

 

À l'occasion des cinquante ans de sa naissance, la fondation Beyeler propose un parcours à travers l'œuvre de Basquiat (1960-1988). Musicien, acteur et graffeur dans l'underground new yorkais, il entame une carrière de peintre à 19 ans. Basquiat acquière très rapidement une renommée internationale et s'intègre au mouvement américain du pop art avec notamment Andy Warhol ou encore Keith Haring.

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Basquiat, Auto-portrait, 1982


Squelettes, boxeurs, anges déchus, diables, canards, crânes, banane (utilisée pour portraiturer Warhol !), rois, reines, cuistots, ratons, etc. se mêlent dans des peintures proches de la BD qui dénoncent le racisme, la société de consommation et l'inégalité.

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Felix Gonzales-Torres, untitled (throat), 1991

Taille ideale : 16 x 16 inc. (Extrait)

Photo : C.R.


Je crois que, même si la rétrospective Basquiat est très belle, la rencontre avec le travail de Gonzalez-Torres (1957–1996) a été plus joyeuse et stimulante : moins classique, plus hétéroclite mais aussi ludique.

Étonnante, originale, culpabilisatrice aussi… la démarche de Gonzales-Torres est perturbante pour la visiteuse que je suis ! Ai-je vraiment le droit de toucher une œuvre, de passer au travers d’une autre (ça a été fait à cœur joie !), d’en prendre une, voire des bouts, et de partir avec sans risquer de me faire arrêter ? Hé bien, oui ! Nous sommes invité(e)s à prendre des bonbons, mais pas uniquement, parfois ce sont des feuilles de papier avec des inscriptions ou juste la reproduction d’une photo ! Il est bien évident que, si j’ai pris tout cela, c’est uniquement pour avoir des preuves de ce que j’écris…

 
Chez Gonzales-Torres, l'œuvre se meurt et se renouvelle constamment, il change le rapport que l’on a à elle et, ceux qu’il portraiture avec ses confiseries (son père ou son compagnon), deviennent éternels, leur souvenir passant d’une personne à l’autre. À son propriétaire ou à celui qui l’expose de renouveler le stock quand il n’y a plus de bonbons, feuilles ou autres ! Tous ces travaux ainsi que la Go-Go Dancing Platform (1991, pour cette dernière œuvre, je ne sais toujours pas si on pouvait monter et danser dessus !) jalonnent les salles consacrées à Pollock, Giacometti, Bacon, Picasso, Monet, etc. Que du bonheur !!!
Basquiat
Du 9 mai au 5 septembre 2010
Felix Gonzales-Torres
Du 22 mai au 29 août 2010
Rétrospective organisée par le Wiels Contemporary Art Centre de Bruxelles en collaboration avec la Fondation Beyeler, le Museum für Moderne Kunst de Francfort-sur-le-Main et la Felix Gonzalez-Torres Foundation de New York.
Fondation Beyeler
Baselstrasse 101, CH-4125 Riehen/Bâle
Ouvert tous les jours de 10 à 18 h, le mercredi jusqu'à 20 h

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Cécile Ripoll est née en Alsace un jour de janvier par -10° C. Assez tôt, elle dessine dans les marges de ses cahiers et commence des études d’arts plastiques qu’elle poursuit jusqu’en maîtrise/capes. Elle se rend alors compte qu’elle n’est pas faite pour être prof, artiste non plus… Suite à la visite de plusieurs expos qui ont influé sur ses intérêts artistiques, elle part à Besançon pour y suivre une formation aux métiers de l’exposition, option art contemporain. Elle y fait la connaissance de Florence qui, plus tard, lui présentera Christelle. De retour à Strasbourg, elle est assistante d’expo au Mamcs, puis médiatrice. Ensuite, elle travaille au Musée Tomi Ungerer où elle continue de collaborer à la gestion de la collection.
Elle aime être en vadrouille, apprécie les missions qui lui permettent d’apprendre et de faire de nouvelles rencontres ; multitâche, elle s’éclate dans son job parce qu’il évolue souvent et, qu’au fond, elle est workaholic. Elle a toujours aimé lire et, justement souhaitait écrire…

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