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Ciné, musique et autres

Publié le 16 septembre 2010 par Petistspavs

J'ai retrouvé la trace d'un film que je croyais perdu. Dans mes années folles j'avais vu Le cimetière des voitures, pièce ébouriffante et volontairement provocatrice de Fernando Arrabal, ancien compagnon de route des surréalistes, créateur avec Roland Topor, Jacques Sternberg et Alejandro Jodorowsky du mouvement Panique (en référence au dieu Pan). J'avais vu également Le jardin des délices, inspiré de Jerome Bosch, du même Fernando. Quelques années plus tard, Arrabal a souhaité produire un film à partir de sa pièce (Le cimetière...). N'ayant jamais vu le film et pensant ne jamais le voir, je savais juste qu'Arrabal avait demandé à Alain Bashung d'en assurer la musique que je connaissais un peu.

C'est sur le site d'Arrabal (CLIQUER sur le Gif ci-dessous) que j'ai trouvé une trace du film et d'autres (dont Viva la Muerte, que je connaissais), site plutôt riche que je vous invite à visiter.

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Non content d'écrire et interpréter la musique, Alain Bashung s'est vu confier le rôle principal du film, sorte de Jesus Christ punk qui multiplie, non les pains, mais les hamburgers. Juliet Berto, la grande Juliet, celle de La chinoise de Godard et d'Au pays des merveilles de Juliet d'Yves Simon, est aussi de l'aventure.

Je mesure combien je prêche dans un désert plombé, mais si ça intéresse quelqu'un, Le Cimetière des voitures de F. Arrabal (1983) avec Alain Bashung et Juliet Berto, sur une musique d'Alain Bashung est disponible en DVD chez CULT Epics, une éditeur étonnant qui propose les films de cul nunuches ou SM de Tinto Brass, mais aussi tout Arrabal, mais aussi l'unique film de Jean Genet, Un chant d'amour, un film à l'esthétique rappelant le Cocteau du Sang d'un poète.

Voir la BA du Cimetière des voitures, avec un Bashung parfaitement gominé et l'onction de Bernard-Henri Levy.

Happy_few
Pas de Séance du Mercredi cette semaine (je n'ai pas retrouvé la forme), mais mon film de la semaine, celui que j'ai vraiment envie de voir,  c'est Happy Few, film français d'Antony Cordier (2010, 1h43) avec Elodie Bouchez, Marina Foïs, Roschdy Zem, Nicolas Duvauchelle. Tout me tente (je n'ose pas écrire m'excite) dans ce film qui semble vouloir illustrer la formule de Max Phüls, reprise de Maupassant, "Le bonheur n'est pas gai".

J'aime beaucoup l'image qui illustre ces propos, qui pourrait être l'image de la semaine, déjà un peu triste, en ce que les quatre amis sont devenus 3 + 1.

Quels films conseiller cette semaine ? Evidemment, Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures reste un incontournable et risque de devenir le film incontournable en raison de l'incroyable harmonie trouvée par le réalisateur entre le quotidien le plus trivial et le merveilleux. Je vois mal comment ce film de la rentrée ne deviendrait pas le film de l'année. A voir, toujours, Un poison violent pour un cinéma français sur notre belle jeunesse qui aurait, enfin, les accents acidulés du cinéma anglais (Fish tank). A revoir, deux films pour partie proches, pour grande partie antinomiques, mais qui nous disent à quel point le cinéma peut nous entraîner dans des fissures de réalités incontrôlables, Poetry et Inception.

Sur un autre plan, mon émission de radio préférée (Si bémol et fadaises, de Pierre Bouteiller, tous les matins de la semaine sur TSF avec redif in-extenso le dimanche soir) m'a appris qu'on célébrait, cette semaine (le 15) le trentième anniversaire de la mort de Bill Evans qui se trouve être (comme c'est original...) un de mes deux ou trois pianistes préférés. Trop modeste pour occuper le devant de la scène, Bill Evans se contenta longtemps d'être le sideman de luxe d'un certain nombre de stars du jazz, dont il suffira de citer Miles Davis, notamment l'historique album Kind of blue.

Tardivement, après avoir grandi à l'ombre des plus grands, Bill se lance dans une carrière menée soit en solo, soit en trio et qui est une des plus fécondes de l'histoire du jazz (une centaine de disques en vingt ans). Musicien à la couleur subtile, impressionniste, pianiste plus harmonique que percussif, Bill Evans a influencé tout ce que le jazz compte aujourd'hui de pianistes surdoués, et d'Herbie Hancock à Keith Jarrett, il y en a.

Le voici dans une vidéo non référencée, avec la coupe et la cravate très sages qu'il affectionnait avant d'épouser, de son temps, cheveux longs et barbe en bataille, dans son classique Waltz for Debby

Joyeux anniversaire, Bill.

A écouter sans modération. Bonne fin de semaine, bons films et samedi, n'oubliez pas ROCK SANS PAPIERS,
même si Jean-Louis Trintignant a dû annuler sa participation.


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