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The Hole 3D de Joe Dante

Par Geouf

The Hole 3D de Joe DanteRésumé: Une mère célibataire et ses deux fils s’installent dans une nouvelle maison. Les deux enfants ne tardent pas à explorer les lieux et découvrent dans la cave une mystérieuse trappe donnant apparemment sur un trou sans fond. Alors qu’ils tentent avec l’aide de leur voisine de comprendre ce phénomène défiant toute logique, d’étranges événements commencent à se produire dans la maison…

Il aura fallu 7 ans à Joe Dante pour retrouver le chemin des écrans de cinéma, après le peu mémorable Les Looney Tunes passent à l’Action. Sept longues années pendant lesquelles le papa des gremlins n’a pas été inactif, réalisant notamment deux des meilleurs épisodes de la série Masters of Horror. Et pour son grand retour au cinéma, il s’attelle à ce qu’il fait de mieux, un film d’horreur familial. Mais qui dit film d’horreur pour gosses, ne dit pas film d’horreur au rabais entre les mains de Joe Dante, ceux qui ont été traumatisés dans leur enfance  par Gremlins pourront en témoigner…

Contrairement à ce que sa bande-annonce laisse présager, The Hole est donc un vrai film d’horreur, une de ces bonnes bandes horrifiques qui provoquent la peur en jouant sur la suggestion et l’ambiance plutôt que sur les effets gores. Malgré l’utilisation de figures horrifiques classiques (le pantin en forme de clown, la petite fille fantôme), Joe Dante réussit à mettre en place très rapidement un excellent suspense et une atmosphère vite étouffante. La petite maison de banlieue devient sous sa caméra un lieu inquiétant dans lequel le danger rôde constamment. L’utilisation très judicieuse de la 3D permet au réalisateur d’ajouter de la profondeur à son image, isolant ainsi d’autant plus ses personnages dans le cadre, donnant l’impression que le danger peut surgir de n’importe où. Etonnant, surtout qu’on aurait pu penser que Joe Dante utiliserait cette technique plutôt pour faire de son film une attraction foraine, à l’image des bandes qu’il dévorait enfant. Mais non, la 3D trouve ici une de ses plus intéressantes illustrations, se fait souvent discrète mais en même temps renforce l’immersion du spectateur. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’elle est anecdotique, puisque certaines scènes sont clairement pensées en fonction de ce processus, comme les contre-plongées inquiétantes à l’intérieur de la trappe, l’escalade vertigineuse d’un grand huit désaffecté, une effrayante attaque dans une piscine, ou encore l’excellent final dans un monde parallèle.

The Hole 3D de Joe Dante

Comme d’habitude, en plus d’être un très bon technicien, Joe Dante est un excellent directeur d’acteurs, réussissant à créer des personnages attachants et jamais agaçants. Pourtant il y avait de nombreux pièges à éviter, comme de coller un romance bateau entre le frère ainé et la jolie voisine, ou encore tomber dans l’excès avec le personnage du « petit frère débrouillard » qui aurait très vite pu devenir insupportable. Mais non, les trois acteurs principaux sont parfaits, réussissant à faire croire à leur histoire et à leur relation, apportant fraicheur et dynamisme à leurs rôles (voire la très rigolote scène dans laquelle ils surveillent la trappe, engoncés dans des protections de paint-ball)

Mais ce qui constitue peut-être le plus grand plaisir du film, c’est qu’il ressemble souvent à un cadeau pour les fans, un véritable best of de la carrière du réalisateur. Les héros enfants ou tout juste ados (Explorers, Small Soldiers), la petite maison de banlieue cachant un terrible secret (Les Banlieusards), un pantin clownesque qui fait furieusement penser à un gremlin, une attaque dans une piscine rappelant Piranhas, et un final renvoyant au sketch It’s a good Life de la 4e Dimension, sans oublier bien entendu l’habituel cameo de son ami Dick Miller ! Mais pour autant, ces clins d’œil et références s’intègrent harmonieusement à un récit n’hésitant pas à s’attaquer à des sujets peu abordés dans les films dits « familiaux » : la mort d’un enfant, la maltraitance d’un père abusif. Même le thème de l’histoire (il faut combattre ses peurs pour ne pas se laisser dévorer par elles) est assez originalement exploité, surtout que le film se garde bien de tout expliciter (notamment l’origine du trou).

Pour son grand retour au cinéma, Joe Dante démontre qu’il n’a rien perdu de sa maitrise, tant technique que narrative, et signe un excellent train fantome qui fera autant plaisir aux fans endurcis qu’aux nouveaux venus.

Note : 8/10


USA, 2010
Réalisation : Joe Dante
Scénario : Mark L. Smith
Avec : Chris Massoglia, Haley Bennett, Nathan Gamble

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