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La fièvre monte à el Pao

Publié le 27 septembre 2010 par Ruminances

fillon.jpgNe sentez-vous pas une odeur putride s’élever du fond de la Sarkozie ? A l’origine de l’odeur, la gouvernance du pays par le Fréné-à-tics – tout le monde sait ça – mais, aussi, par la perspective d’un remaniement ministériel qu’on annonce imminent et qui flanque le mouron au chef comme aux subalternes.

Au Chef, parce qu’il ne sait pas qui nommer à la tête du nouveau gouvernement. Entre ceux qui sont capables mais pas chauds pour aller au casse-pipe et ceux qui en rêvent mais qui n’ont pas la carrure, la marge de manœuvre est des plus infime.

Ayant joué au gentil flic pendant sa mandature, François Fillon – aussi méchant que le méchant flic, ne soyons pas dupes – s’arrange pour glisser à l’oreille de l’opinion que le méchant est vraiment trop méchant. Mine de rien, pervers, il ajoute – au cas où le doute persisterait – que Le Mínimo n’a jamais été sa tasse de thé, qu’en matière de Mentor il y a beaucoup mieux sur le marché de la pensée politique et de la pensée tout court. Bref, le méchant flic qui faisait semblant d’être gentil se décide à devenir méchant pour de bon et tire, l’air de rien,  à la balle dum-dum sur son allié.  Quand le navire prend l’eau…

En douceur, sous la forme du baiser qui vous condamne, il déclare dans une interview diffusée sur France 2 dimanche, relayée par la presse : « avec Nicolas Sarkozy notre histoire c’est l’histoire d’une alliance ». Ce néo tonton flingueur, à l’allure irréprochable, la morgue en plus, ruine un peu plus la tranquillité dont a besoin Le Mínimo pour constituer une équipe compétitive capable de tenir la corde d’ici à 2012.

Comment expliquer ce changement d’attitude de la part du Premier ministre, alors qu’il y a une quinzaine, comme le rapportait le Canard Enchaîné dans son édition du 15 septembre, il déclarait à des « visiteurs » surpris par le bordel qui règne en Sarkozie : « il faut avouer que nous creusons notre tombe avec une certaine énergie. Pour ma part, je refuse d’ajouter ma pelleté de terre. » ?  Parole de gentil flic !

Ayant réfléchi depuis, il a peu-être pris conscience et s’est dit que participer à une œuvre de salubrité publique était au fond un devoir citoyen. A moins que d’autres idées, moins altruistes, aient germées dans son esprit. Comment savoir avec ce flingueur tranquille ?

Si Fillon a l’air soulagé de quitter sa fonction, en revanche, pour d’autres la chose est plus douloureuse, voire carrément néfaste. Pourtant, en bons séides, ces futurs ex-ministres, n’ont pas démérité. Ils ont appliqué au pied de la lettre et au pas de marche les consignes du Mínimo. Consignes et politique que l’opinion réprouve de sondage en sondage. Que la rue dégueule de manif en manif. Que vont-ils devenir sans la lumière des projecteurs ? Sans cette fonction qui leur donne la sensation d’être des gens d’importance, qui leur permet de briller ailleurs que dans un cagibi ministériel au service d’un supérieur mal embouché ?

Ah, cruel anonymat ! Certes, on continuera à leur donner du « monsieur le ministre » dans les futures réceptions ou à l’occasion d’un plateau télé négocié au rabais. Bien sûr, ils continueront à toucher leurs salaires de ministres. Mais tout de même qu’est-ce cela en rapport avec l’ivresse du pouvoir ? Cette sensation de grandeur qu’on éprouve à se faire obéir en faisant trembler plus petit que soi ?  Que vont-ils devenir ces obscurs larbins ?  Ces renégats ? Ces sans scrupules qui pour une fonction, pour une pacotille, pour un petit bout de célébrité, pour assouvir une obscure ambition, certains ont trahi des hommes et des idées ?

Pour garder cette parcelle de néant médiocre au sein du prochain gouvernement, surenchère, coups bas et léchage de bottes sont désormais à l’ordre du jour au sein d’une équipe divisée dont la devise est : chacun pour soi !


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