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"La Yuma" : boxer le destin

Par Vierasouto


29 - 09
2010
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Pitch.
Au Nicaragua, une jeune fille élevée avec les gangs dans les quartiers défavorisés se démène pour en sortir en prenant des cours de boxe. Le hasard des vols à la tire de son ancienne bande lui fait rencontrer à étudiant en journalisme étranger à son univers...
Cela faisait 20 ans qu'il n'y avait pas eu de film produit au Nicaragua, la française Florence Jaugey, documentariste vivant sur place, s'est battue pour faire vivre son projet : un film de fiction reflétant la société d'aujourd'hui en essayant de ne rien noircir tout en demeurant réaliste. Pour des raisons matérielles, beaucoup d'acteurs sont des comédiens non professionnels à commencer par l'actrice principale qui est danseuse et beaucoup jouent leur propre rôle (policiers, entraîneurs de boxe, ex-membres des gangs en résinsertion). L'héroïne du film interprétant "La Yuma" est une jeune fille des gangs qui tente de s'en sortir avec une détermination en acier trempé, elle se bat contre tous, ses anciens amis, sa famille, son quartier, et en cela, le choix de la vocation de boxeuse symbolise bien son combat. Mais si La Yuma a été inventée, toutes les situations filmées ne doivent rien à l'imagination, elles existent au Nicaragua.
A l'occasion d'un vol de sac à dos, La Yuma tombe sur la photo d'un jeune homme qui la séduit et se met en tête de le retrouver par l'entremise d'un CD qu'elle veut lui rendre, prétendant qu'elle l'a trouvé dans la rue. Malgré la différence de condition sociale, lui, étudiant en journalisme, son père à Miami, elle habitant les quartiers les plus pauvres de la ville (de type favella au Brésil) régis par la loi des gangs, les deux jeunes gens tombent amoureux l'un de l'autre sans se préoccuper des conséquences. Peu avant, La Yuma décide de trouver un petit boulot pour payer ses cours de boxe, elle échoue dans une boutique de fringues tenue par une grosse dame coquette et sympa, un peu découragée de voir arriver une jeune fille aussi peu sexy pour vendre ses robes. Bien qu'il ait déjà une fiancée, Ernesto emmène La Yuma au bord de la mer, se montre avec elle bravant le regard moqueur, condescendant, de ses copains étudiants. Mais le chef de gang du quartier de La Yuma, déjà accablé qu'elle refuse désormais avec eux la drogue et les bagarres, ne supporte pas qu'elle sorte avec un autre...
 
Si les membres du gang ne sont pas diabolisés, montrés comme des ados plongés dans l'oisiveté et la pauvreté absolues, la famille de La Yuma, en revanche, est irrécupérable : la mère, épuisée, irresponsable, mauvaise, entretient un poivrot qui tente d'abuser de ses filles, la petite soeur de La Yuma terrifiée. Une galerie de personnages atypiques va aider La Yuma à s'en sortir, le beau mec boybuildé, vedette d'un numéro de strip-tease  en ville, présente La Yuma à un entraîneur de boxe, le voisin de quartier, travesti et prostitué, va les recueillir, la patronne de la boutique ferme les yeux sur les absences, prête de l'argent.
Un film attachant, sensible, ne cédant pas à la facilité de l'apitoiement ou de la rédemption par une histoire d'amour, bien que le scénario soit parfois un peu léger, avec une lumière solaire et une actrice en devenir très crédible. Une des bonnes surprises de la rentrée.

 

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Mots-clés : avant-Premières, cinéactuel, cinéma Nicaraguayen, , Florence Jaugey

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