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J’ai essayé pour vous : le squat

Publié le 24 octobre 2010 par L12s

J’ai essayé pour vous : le squatLa fête c’est un budget et quand on ne l’a pas tout à fait il existe des astuces pour s’amuser à moindre coût. Bien moins cher que la mauvaise boîte de nuit Parisienne, bien moins tricard que l’apéro-géant et surtout bien plus chauffé que les voûtes des catacombes ; le squat offre une alternative valable aux médiums d’alcoolisation « traditionnels ». Visite guidée par Antoine Arnoux, paria en chemise de couturier.

Et d’abord le nom et l’adresse doivent rester secrets. Non que le délire soit élitiste, mais c’est une sorte d’auto-discipline que chaque participant s’impose après sa première participation. Simplement pour ne pas voir l’endroit péricliter. Pareil lorsqu’il s’agit de ramener du monde. Jamais on n’oserait incruster un type qui ne collerait pas au bordel, même si c’est votre meilleur pote. En l’occurrence, c’est quand même mon meilleur pote qui m’a incrusté. Résultat, il est parti au bout de deux heures, une vague nana à besogner. Moi je suis resté jusqu’au bout. Peu de femelles au final, hormis un sosie de Sharon Stone jeune, artiste peintre de son état qui faisait de la tempérance graphique ou je sais plus quoi. En gros, ça consistait à jeter des mottes de peinture sur des grandes bâches à même le sol.

Bref, on plante le tableau. Pas question de conneries bobo avec le « Journal d’un vieux dégueulasse » sur la table de chevet. Bukowski, Kerouac et consorts c’est bon pour les wannabe qui assument mal de travailler comme graphistes dans la pub. Là, rien de ça. Des bourgeois, il y en avait quelques uns. Un peu de drogue, pas trop, mais beaucoup de rhum. Un nazi aussi, cet hurluberlu  en costard pur SS, sosie de Lambert Wilson en crade, qui devisait gaiement avec un hippie en braies rouges et blanches. Pendant ce temps, une quinquagénaire en guêpière déblatère du Apollinaire dans un micro au son cramoisi, accompagnée à la flute traversière et à la guitare électrique saturée par trois types qui faisaient de l’impro, chacun dans leur coin.

Voilà le décor, je suis arrivé à jeun. Pas très à l’aise. Surtout lorsque l’assistance, en transe sur les riffs vaguement floydiens, simulait l’étranglement d’une mannequin (une vraie, hein, blonde comme les blés avec des jambes interminables). La meuf se relève, ils sont tous en sueur et les trois zicos rangent doucement leur matériel. La lectrice continue toute seule pendant une bonne heure encore, alors que le DJ qui s’est installé dans une pièce voisine a commencé à bien chauffer ce petit monde.

Suite des opérations, passage au deuxième étage et à un bon gramme. Pour le coup, c’est lorsque la platine hors d’âge s’est mise à jouer un vague morceau de pop polonaise que j’ai hésité à pousser encore plus haut, craignant ce que j’allais y découvrir. Alors on reste.

Du pur jus, fait de bric et de broc. Délabré, mais propre. Sur les cinq micro-onde qui peuplaient la cuisine, je me demande combien sont HS. Aucun, visiblement, selon le maitre des lieux. Dans toutes les pièces, de la tapisserie à feutrine marron et bordeaux, de l’âge de l’immeuble. Et sur la platine, « More ». Alors on danse.

Voilà, c’était samedi et ça s’appelait le sous-marin. Pas la peine de me demander l’adresse. C’était à 20 000 lieues au dessus de ce que j’avais déjà pu endurer. Ah au fait, la pop polonaise, c’était Anna Jurksztowicz.

J’ai testé pour vous… un squat

Et d’abord le nom et l’adresse doivent rester secrets. Non que le délire soit élitiste, mais c’est une sorte d’auto-discipline que chaque participant s’impose après sa première participation. Simplement pour ne pas voir l’endroit péricliter. Pareil lorsqu’il s’agit de ramener du monde. Jamais on n’oserait incruster un type qui ne collerait pas au bordel, même si c’est votre meilleur pote. En l’occurence, c’est quand même mon meilleur pote qui m’a incrusté. Résultat, il est parti au bout de 2 heures, une vague nana à besogner. Moi je suis resté jusqu’au bout. Peu de femelles au final, hormis un sosie de Sharon Stone jeune, artiste peintre de son état qui faisait de la tempérance graphique ou je sais plus quoi. En gros, ça consistait à jeter des mottes de peinture sur des grandes bâches à même le sol.

Bref, on plante le tableau. Pas question de conneries bobo avec le « Journal d’un vieux dégueulasse » sur la table de chevet. Bukowski, Kerouac et consort c’est bon pour les wannabe qui assument mal de travailler comme graphistes dans la pub. Là, rien de ça. Des bourgeois, il y en avait quelques uns. Un peu de drogue, pas trop, mais beaucoup de rhum. Un nazi aussi, cet hurluberlu  en costard pur SS, sosie de Lambert Wilson en crade, qui devisait gaiement avec un hippie en braies rouges et blanches. Pendant ce temps, une quinquagénaire en guêpière déblatère du Apollinaire dans un micro au son cramoisi, accompagnée à la flute traversière et à la guitare électrique saturée par trois types qui faisaient de l’impro, chacun dans leur coin.

Voilà le décor, je suis arrivé à jeun. Pas très à l’aise. Surtout lorsque l’assistance, en transe sur les riffs vaguement floydiens, simulait l’étranglement d’une mannequin ( une vraie, hein, blonde comme les blés avec des jambes interminables ). La meuf se relève, ils sont tous en sueur et les trois zicos rangent doucement leur matériel. La lectrice continue toute seule pendant une bonne heure encore, alors que le dj qui s’est installé dans une pièce voisine a commencé à bien chauffer ce petit monde.

Suite des opérations, passage au deuxième étage et à un bon gramme. Pour le coup, c’est lorsque la platine hors d’âge s’est mise à jouer un vague morceau de pop polonaise que j’ai hésité à pousser d’un étage, craignant ce que j’allais y découvrir. Alors on reste.

Du pur jus, fait de bric et de broc. Délabré, mais propre. Sur les 5 micro-onde qui peuplaient la cuisine, je me demande combien sont HS. Aucun, visiblement, selon le maitre des lieux. Dans toutes les pièces, de la tapisserie à feutrine marron et bordeaux, de l’âge de l’immeuble. Et sur la platine, « More ». Alors on danse.

Voilà, c’était samedi et ça s’appelait le sous-marin. Pas la peine de me demander l’adresse. C’était à 20 000 lieues au dessus de ce que j’avais déjà pu endurer. Ah au fait, la pop polonaise, ça s’appelait Anna Jurksztowicz.


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