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Tabou # 72

Publié le 25 octobre 2010 par Martinpetit

Ceci est une extension philosophico-mocheton de mon show qui compte 70 tabous, j’explore ici d’autres délicats sujets en marge du Micro de feu.

# 72 : La colère

Être en colère est devenu très difficile.  Jeune, il me semble que tout le monde avait le droit de piquer une colère sans subir l’opprobre de tous.

Maintenant la colère est devenu un symbole de faiblesse, ce qui est une fascinante façon de servir le pouvoir déjà en place. Bon c’est vieux comme le monde, mais c’est particulièrement pervers dans des sociétés où la liberté d’expression fait loi.

Les femmes se fâchent, elle deviennent aussitôt des hystériques, un classique.  Les artistes se mobilisent, aucune crédibilité, se sont des « émotifs ».  Les pauvres se fâchent? Au premier qui crie un si-j’arais on passe à l’autre nouvelle.  Les québécois se fâchent contre l’apparence de plus en plus forte de magouille mafieuse dans les affaires de l’état, mais quel cliché, faut pas généraliser, du calme pon-pon, respire par le nez homme de la rue dit le chroniqueur du journal crédible.  L’homme dénonce les religions? Mais faut se rappeler les bons professeurs de leur enfance si gentils si doux, donc ferme là.

Patrick Huard en a fait son premier numéro célèbre, ferme ta yeule  Tchuuuut. Ta yeule.

Peu importe ce sera toujours ferme ta yeule.  La colère c’est trop proche de la rébellion.  On vit dans une monde où le look rebelle vend mais le discours rebelle effraie. Pourtant c’est ce qui nous a toujours sauvé.  Dire NON a toujours été le moteur de nos plus grands actes de libération.  Voilà pourquoi la colère est suspecte. On devrait l’enseigner, l’histoire de la colère.

En humour particulièrement, une bonne montée de lait ça crée des effets vraiment spectaculaire, pourquoi? Parce c’est devenu tellement rare, tellement peu commun, que ça nous étonne, il y a transgression des codes de conduite. On est brusqué par si peu, et on s’étonne que rien ne bouge.  Falardeau dans les dernières années était constamment mis de côté sur la forme et rarement sur le fond, sa colère qui fut sa muse était devenue sa marâtre.

À quand le spectacle Coléria au cirque du Soleil? un hommage à cette émotion disparue…

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L’acquiescement éclaire le visage. Le refus lui donne la beauté.
René Char


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