Contre l'homophobie en Afrique

Originaire d'Ouganda, Usaam Mukwaya vient de créer l'Agloah, un réseau d'information sur les actes homophobes perpétrés en
Afrique.
C'est une façon de continuer le combat depuis l'exil.

Usaam Mukwaya avait en effet affirmé au journal Tétu, que même depuis la France, où il vient d'obtenir le droit d'asile, il continuerait à militer pour les droits de ses compatriotes gays et lesbiennes resté au pays.
Usaam Mukwaya était devenu un paria dans son pays.
La presse ougandaise l’avait en effet outé, photo et nom à l’appui, sa vie était devenue un enfer.
Sa famille et ses amis l’ont rejeté, son employeur l'a renvoyé, les passants l’appellent "sodomite".
Les autorités du village où il vivait, lui avaient même dit qu’ils lui laissaient une semaine pour déménager et que, s'il ne le faisait pas, on le brûlerait avec mes affaires.
Sur un marché, il a même été battu et des Musulmans ont appelé à l’assassiner.
Quant aux forces de l’ordre, le militant LGBT et anti-sida de 25 ans déclare "La deuxième fois que la police m’a arrêté, j’ai été torturé. J’ai déposé un dossier à la Commission des droits humains d’Ouganda, et j’ai été débouté".
Le 14 février 2010, dans la capitale Kampala, Usaam Mukwaya avait rencontré Louis-Georges Tin, le président du comité IDAHO, qui touché par son histoire, avait lancé une procédure de demande d’asile, et mobilisé le consulat français en Ouganda ainsi que les ministères de l’Immigration et des Affaires étrangères. Ce qui a abouti.
Usaam Mukwaya combat le projet de loi renforçant la pénalisation de l'homosexualité en Ouganda.
En juin 2010, des Musulmans ougandais avaient déclaré "Si le projet de loi ne passe pas, nous devrons tuer les homosexuels".
Ils disaient qu’ils avaient fait des recherches, qu’ils essayaient de savoir qui est homosexuel et qu’ils avaient entrainé des gens à tuer, et que ces gens tueront.
Aujourd'hui, en France Usaam Mukwaya continue le combat puisqu'il a créé le 15 août 2010, l'African gay and lesbian organisation against homophobia (Agloah).
En attendant le lancement de son site bilingue français-anglais, le réseau panafricain d'information LGBT est présent sur Facebook : http://www.facebook.com/profile.php?id=100001598573568.
Quand on lui demande pourquoi il a créé l'Agloah, Usaam Mukwaya déclare "Je connais beaucoup d'homosexuels qui ont été arrêtés, torturés, qui ont souffert de bien des façons. Ces gens finissent par quitter leur pays, comme moi j'ai quitté le mien".
Il poursuit en disant que si tout les LGBT quittent les pays africains où ils sont persécutés, il n'y aura plus de militantisme dans ces pays.
L'Agloah a pour but de créer un réseau dans les pays africains pour que les militants fournissent des informations sur les arrestations, les actes homophobes et indiquent l'aide dont ils ont besoin.
Ces informations seront communiqués aux pays européens et aux organisations des droits humains, qui pourront décider de la marche à suivre.
L'association a actuellement des relais en Ouganda, au Kenya, en Tanzanie, au Zimbabwe, à Zanzibar, au Rwanda, au Burundi, au Cameroun, en Tunisie, au Maroc, au Mali et au Sénégal.
Espérons que cette association pourra venir en aide efficacement aux LGBT persécutés dans de nombreux pays d'Afrique.
Seigneur, aie pitié.