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Frank au pays des Soviets

Publié le 28 octobre 2010 par Georgesdimitrov

Frank au pays des SovietsBlackout Musique a aujourd’hui le plaisir de vous présenter une étiquette italienne récemment portée à notre connaissance, Mannequin. Conjuguant les fonctions de label et de mailorder, elle nous fait découvrir depuis 2008 les joies de la musique underground d’Italie et d’ailleurs en se spécialisant dans les genres cold wave, post-punk et autres minimal synth qui sont notre pain quotidien. Fidèles à l’esprit DIY, Mannequin nous propose des parutions au tirage ultra-limité pour collectionneurs avertis, le vinyle étant le support de prédilection.

Leur plus récente publication, disponible depuis le 10 octobre, est un album que se partagent deux formations au son complémentaire, Frank (Just Frank) et Soviet Soviet. Combinant des talents français et britanniques, les premiers nous proposent une cold wave fidèle tant à ses origines électroniques qu’à une urgence post-punk. Il s’agit d’un retour sur disque pour le groupe, qui a fait paraître plus tôt cette année un LP, The Brutal Wave, chez les habituels Wierd Records. Alors qu’une froideur à la The Cure prédominait sur ce premier essai, Frank (Just Frank) ont maintenant embrassé des sonorités sucrées plus pop qui ne sont pas sans rappeler un Étienne Daho.

Quant à Soviet Soviet, jeune groupe italien à la page, ils nous offrent un post-punk très sombre flirtant plus souvent qu’autrement avec le rock gothique. On pense évidemment à Bauhaus mais aussi aux plus expérimentaux Killing Joke : murs de guitares distortionnées et voix torturées sont à l’avenant, jointes à une section rythmique agressive. Mannequin nous ont aimablement donné la possibilité de nous entretenir avec le groupe (merci à Alessandro Adriani pour la traduction à partir de l’talien !).

Votre communiqué de presse mentionne votre goût pour le son de la new wave italienne. Que pouvez vous nous dire sur cet héritage ?

Nous aimons profondément la musique produite durant cette période, même si nous ne l’avons surement pas “vécue”, étant tous nés dans les premières années de la décennie 1980. C’est un intérêt musical qui s’est récemment développé. Soyez sûrs que quelques-uns de ces sons analogues et poussiéreux des années 1980 sont très familiers à nos oreilles, mais de vivre ces années et d’avoir être submergés par ces sonorités… c’est quelque chose de complètement différent. L’intérêt et l’amour que nous avons pour plusieurs groupes des années 1980 nous ont cependant influencés indirectement et ont sûrement été une des raisons qui nous ont poussés à écrire nos propres pistes. Nous avons grandi en écoutant toutes sortes de musiques, mais ce son est celui que nous avons adopté en jouant ensemble. Ce n’était pas un choix conscient et planifié d’avance, c’était simplement naturel pour nous d’en arriver là : nous avons commencé à écrire l’esprit libre et sans a priori.

Et que pouvez-vous nous dire de la scène underground italienne actuelle ?

Il nous semble que la situation est en pleine ébullition. De nombreux groupes de talent jouent actuellement dans notre pays, et nous avons eu l’occasion et l’honneur de partager la scène avec certains d’entre eux. Plusieurs clubs accordent aussi plus d’importance à ce qui se fait dans l’underground, ce qui est très positif pour nous. Il y a aussi une attention particulière portée à certains aspects autrefois négligés, comme les DJs sets qui font maintenant partie intégrante de la programmation des spectacles. La scène musicale actuelle est très intéressante et en perpétuelle évolution.

Frank au pays des Soviets

Les musiques punk et post-punk ont une longue tradition d’engagement politique. Vous sentez-vous appartenir à cet héritage ?

Honnêtement, il n’y a aucune connexion entre notre musique et la politique. Nous avons nos propres convictions politiques, nos idées et notre vision personnelle de l’actualité de notre pays; mais si nous sommes profondément intéressés par cet aspect des choses, nous efforçons toujours de bien distinguer politique et création. Il n’y a aucune prise de position dans nos paroles et nous ne supportons aucun parti. Soyez pourtant sûrs que nous n’en pensons pas moins et que nous ne négligeons pas non plus l’aspect critique.

Votre nom, Soviet Soviet, peut évidemment faire référence à la défunte URSS, mais également à la présence historique du communisme en Italie. Comment l’avez-vous choisi ?

Cette question revient souvent… Nous sommes bien sûr au courant de l’histoire des communismes soviétique et italiens, mais ces aspects n’ont jamais influencé notre choix de nom. Lorsque nous avons commencé à jouer ensemble, nous n’étions guidés par aucune idéologie politique. Ce nom nous est venu très spontanément, tout comme notre musique d’ailleurs. Nous aimions sa sonorité, tout simplement.

Et maintenant que vous nous avez alléchés avec cet EP, à quand un album complet ?

Merci ! Sans être sûrs de rien, nous espérons l’avoir terminé pour l’année prochaine. Nous travaillons sur du nouveau matériel et c’est un processus qui demande du temps et des efforts. Nous testons actuellement nos nouvelles compositions en studio et lors de concerts en Italie et en Europe; il nous reste cependant beaucoup de travail à faire. Nous désirons en tout cas ardemment sa parution !

L’étiquette nous donne gracieusement la possibilité de vous offrir deux pistes en écoute et en téléchargement. Quant aux fans collectionneurs de cold-wave/post-punk dernier cri, nous vous recommandons le disque disponible sur commande chez Mannequin, limité à un tirage de 500 copies en format 12″.


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