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“Le Royaume de Ga’Hoole – La légende des gardiens” de Zack Snyder

Publié le 30 octobre 2010 par Boustoune

Soren est fasciné par les légendes que lui racontait son père, et notamment par le récit d’une bataille épique ayant opposé Lyze de Kiel et les mythiques Gardiens de Ga’Hoole aux forces du maléfique Bec d’acier.
Un jour, Kludd, son frère aîné, et lui sont enlevés et emmenés dans le repaire d’un groupe de conspirateurs en train de lever une armée pour imposer la suprématie de la race des tytos et régner sans partage sur le monde. Soren et Kludd sont des tytos et ont donc le choix entre devenir soldats au service de cette cause belliqueuse ou esclaves assignés aux tâche les plus pénibles. Kludd décide de rejoindre les soldats, totalement séduit par les idéaux défendus. Soren, lui, refuse et est envoyé travailler dans la mine, en attendant de pouvoir s’échapper et essayer de prévenir les fameux Gardiens de Ga’Hoole…

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Prenez une bonne dose d’héroïc-fantasy façon Le Seigneur des anneaux (une longue quête héroïque bouclée par un combat programmé entre les forces du bien et du mal, dans une mine sombre et dangereuse…), ajoutez une pincée de Star Wars (des combats aériens et un méchant dont le visage défiguré est dissimulé par un masque…), un zeste de Harry Potter (les héros sont des jeunes apprenant les rudiments du combat). Remplacez les humains et les orcs par des… chouettes et vous obtiendrez Le Royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens, adaptation cinématographique des histoires nées de la plume (euh…) de l’australienne Kathryn Lasky (1).

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Ce film a été entièrement réalisé en images de synthèse – et en 3D – par les petits prodiges australiens d’Animal Logic, déjà responsables de Happy Feet en 2006 et c’est Zack Snyder qui s’est chargé de la mise en scène.
Le bonhomme doit faire une fixation sur les gardiens et les rapaces nocturnes strigidés, puisque son film précédent, Watchmen, était sous-titré “Les gardiens” et mettait en vedette un personnage appelé “Le hibou de nuit”…
Mais bon, cela ne nous regarde pas…
Ce qui nous importe, c’est que Snyder est loin d’être maladroit derrière une caméra et qu’il a indéniablement le sens du spectacle.

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Niveau visuel, c’est sûr qu’on ne se fiche absolument de notre ga’’hoole (hum…) : le design et l’animation des volatils sont extrêmement réalistes, même si les techniciens d’Animal logic ont également su conférer à leurs héros emplumés des expressions “humaines” faisant passer l’émotion, les décors sont absolument sublimes – paysages naturels enchanteurs ou terrifiants, des profondeurs d’une mine obscure et sordide à un arbre majestueux entouré d’eau et de brume…
Et là, contrairement à 300, il n’y a pas de bodybuilder surexcité en pagne rouge pour venir nous gâcher le plaisir du spectacle…

On suit avec grand plaisir les tribulations de cette chouette bande de chouettes, et on admire les séquences aériennes assez virtuoses, magnifiées par une utilisation de la 3D un peu plus efficace que de coutume. Le relief permet en effet d’augmenter la profondeur de champ, donc de mettre en valeur la beauté des décors, et de faire foncer les rapaces directement sur le public, pour des effets spectaculaires…

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Maintenant, même si ce Royaume de Ga’Hoole est plutôt une bonne surprise, capable de satisfaire un large public, il y a aussi du déchet…
Dans la pelote de réjection de Zack Snyder, on trouve pêle-mêle des personnages qui ne servent à rien, des tentatives d’humour qui tombent à plat – les chansons de la chouette Twillight – et un scénario qui n’exploite pas complètement ses thématiques les plus sombres, pourtant plus intéressantes que le reste de ce récit d’aventures assez basiques.

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On apprécie pourtant que le cinéaste continue, même avec ce film moins adulte, à traiter des grands thèmes récurrents de son oeuvre – le danger du totalitarisme et les velléités guerrières des peuples.
En effet, les projets du Grand Tyto / Bec d’acier qui cherche à privilégier l’espèce des effraies, seule à être de “sang pur”, évoquent les projets eugénistes de l’Allemagne nazie, et, plus globalement, les dangers des politiques “va-t-en-guerre” forcément destructrices et néfastes aux peuples…
Alors que le discours antimilitariste de Snyder avait été mal interprété dans le très ambigu 300, il est cette fois parfaitement limpide…
Et comme le film s’adresse à un jeune public, il insiste bien sur les notions de tolérance, de différence – ici montrée comme une force – et de respect.

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Bref, Le Royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens est globalement une réussite. Une de plus à mettre à l’actif de Zack Snyder et des animateurs d’Animal Logic. On attend maintenant la suite des aventures de ces animaux nyctalopes (2), que semble induire la fin, où survit un des méchants…

(1) : “Les Gardiens de Ga’hoole” de Kathryn Lasky – 15 tomes – 11 traduits en français pour le moment – éd. Pocket Jeunesse
(2) : Hé, toi-même ! Ah pardon, ce n’est pas une insulte, juste un terme pour dire qu’ils possèdent une vision nocturne…

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Le royaume de Ga'Hoole
Le Royaume de Ga’Hoole – la légende des gardiens
Legend Of The Guardians – The Owls of Ga’Hoole

Réalisateur : Zack Snyder
Avec les voix de : Jim Sturgess, Helen Mirren, Geoffrey Rush, Emily Barclay, Abbie Cornish, Hugo Weaving Origine : Etats-Unis, Australie
Genre : chouette film façon héroïc-fantasy
Durée : 1h39
Date de sortie France : 27/10/2010
Note pour ce film :

contrepoint critique chez :  Les Inrockuptibles

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