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Critiques en vrac 30: Infectés – Paranormal Activity 2 – Saw 3D

Par Geouf

Infectés (Carriers)

Critiques en vrac 30: Infectés – Paranormal Activity 2 – Saw 3D
Résumé: Quatre personnes sillonnent les routes quasi désertes des Etats-Unis. Le pays, comme toute la planète, a été dévasté par une épidémie mortelle. Ils espèrent s’en sortir en suivant des règles strictes, et arriver à un éden préservé…

Premier long métrage des frères Pastor, Infectés est une bonne surprise. Le film suit le voyage de deux frères, accompagnés pour l’un de sa copine et pour l’autre d’une amie, et qui tentent d’échapper à une terrible épidémie mortelle. Leur but : rejoindre l’hôtel dans lequel ils passaient leurs vacances enfants, dans l’espoir que celui-ci soit préservé de la maladie.

Malgré ce que son titre laisse penser, Infectés n’est pas une nouvelle variation sur le thème du zombie, puisque la maladie décrite dans le film est un virus « classique » qui tue ses victimes. On est ici plus proche de l’univers post-apocalyptique de La Route que d’un The Crazies par exemple. Les quatre héros du film suivent donc des règles précises et scrupuleuses pour tenter de survivre, dont la plus importante est de n’avoir absolument aucun contact avec les infectés, quitte à les abandonner sur le bord de la route. Bien entendu, le scénario des frères Pastor se fera un malin plaisir à les confronter à des choix cornéliens. Le bon point, c’est que le film ne cède pas à la facilité, les frères Pastor n’hésitant pas à rendre ses héros quasiment antipathiques lors de plusieurs scènes éprouvantes (notamment lorsqu’ils abandonnent un père et sa petite fille infectée dans une ville déserte et sans ressources). Le défaut, c’est qu’on sent pas mal l’influence d’autres films du même genre : La Route bien sûr, dans la déshumanisation progressive des protagonistes, mais aussi 28 Jours plus tard lorsque les personnages doivent affronter des militaires décidés à garder les filles du groupe pour eux, ou encore Le Fléau de Stephen King dans les symptômes de la maladie.

Mais l’efficacité du film et la bonne tenue de l’interprétation (le quatuor est composé de jeunes acteurs de la génération montante, dont Chris Pine, le capitaine Kirk du dernier Star Trek) font que le film ne laisse pas indifférent. Gageons que leur prochain film transformera l’essai, à condition que les frangins se libèrent de leurs influences (pas mauvaises au demeurant).

Note : 7/10

USA, 2009
Réalisation : Alex et David Pastor
Scénario : Alex et David Pastor
Avec : Chris Pine, Piper Perabo, Lou Taylor Pucci, Emily VanCamp, Christopher Meloni

Paranormal Activity 2

Critiques en vrac 30: Infectés – Paranormal Activity 2 – Saw 3D
Résumé: Fraîchement installés dans leur nouvelle maison, les membres de la famille Rey ne tardent pas à être victimes d’étranges phénomènes gravitant autour de leur tout jeune rejeton, Hunter.

Je dois l’avouer, lorsque j’ai appris la nouvelle de la mise en chantier d’un Paranormal Activity 2, je me suis dit que je n’irais pas le voir, le premier représentant pour moi le pire du cinéma d’horreur, l’arnaque de 2009. Mais la curiosité (et un ami persuasif) aidant, j’ai fini par me rendre au cinéma pour retenter l’expérience. Et la surprise fut de taille.

Soyons clair, Paranormal Activity 2 ne marquera toujours pas les annales du cinéma d’horreur, mais ce serait faire preuve de beaucoup de mauvaise foi que de ne pas remarquer le saut qualitatif entre les deux films. Evidemment, le budget plus conséquent n’est pas étranger à ce fait. Car qui dit plus d’argent dit plus de personnages, et surtout plus de manifestations du démon farceur. Celui-ci ne se contente plus seulement de taper dans les murs et tirer sur le drap des héros pendant la nuit, mais attaque beaucoup plus directement les personnages (les placards s’ouvrent brusquement, le chien de la famille se fait attaquer, le bébé extraire de son lit, etc). En clair, contrairement au premier film, il se passe réellement des choses dans Paranormal Activity 2. Mais surtout, le script est cette fois plus cohérent, et les personnages moins crétins et donc plus attachants. Le père de famille rationnalise les événements comme Mika dans le premier, mais la différence est que cette fois il n’en est pas directement témoin. De même, la montée en puissance du démon est plus impressionnante et plus crédible, celui-ci semblant cette fois avoir un réel but. Sa présence est cette fois palpable, et on a enfin l’impression qu’il peut frapper n’importe quand (et notamment pendant la journée). Le script assez malin lie plutôt bien cette préquelle à son prédécesseur, en étendant de façon astucieuse la mythologie mise en place dans le premier film. Au niveau mise en scène, c’est aussi un peu mieux, avec l’introduction de multiples caméras de surveillance, et d’un caméscope utilisé par la fille adolescente de la famille, ce qui donne un peu plus de dynamisme au film. Le hors champ est lui aussi mieux exploité, par exemple avec la bonne idée de ne pas mettre de caméra dans la cave (logique), ce qui crée un peu d’angoisse lorsque les personnages rentrent dans celle-ci. Et surtout on n’a plus droit à ces horripilants faux-raccords lors des scènes dialoguées fixes.

Cependant, cela ne suffit pas à produire un summum de l’épouvante, car comme le premier film, cette suite manque énormément d’originalité, et la plupart des rebondissements restent extrêmement prévisibles. D’autant plus que le film repompe sans vergogne les succès récent (ou moins) du genre, et notamment le terrifiant climax de REC, quasiment intégralement recopié (on troque juste le grenier contre la cave). Enfin, certaines scènes versent malheureusement dans le comique involontaire (la scène de la casserole), ce qui a légèrement tendance à ruiner la tension. Et puis l’utilisation du caméscope fait parfois tomber le film dans le travers agaçant du « mais pourquoi ils ont ce besoin compulsif de toujours avoir un caméscope à la main ? ».

Bref, Paranormal Activity 2 surpasse sans problème son modèle, et s’avère même parfois assez fun, mais manque tout de même beaucoup trop d’originalité et d’inventivité pour pleinement convaincre. Peut-être que le (très) probable troisième épisode arrivera enfin à se hisser à un niveau correct ?

Note : 5/10


USA, 2010
Réalisation : Tod Williams
Scénario : Michael R. Perry, Christopher B. Landon, Tom Pabst
Avec: Brian Boland, Molly Ephraim, Katie Featherston, Sprague Grayden

Saw 3D

Critiques en vrac 30: Infectés – Paranormal Activity 2 – Saw 3D
Résumé : Hoffman, le remplaçant de Jigsaw, a survécu au piège tendu par la veuve de Jigsaw. Alors qu’il cherche à mettre la main sur celle-ci pour se venger, il met en route un nouveau jeu impliquant un usurpateur se faisant passer pour une ancienne victime de Jigsaw. Pendant ce temps, la police est à ses trousses, et l’étau se resserre. Le règne du nouveau Jigsaw touche à sa fin…

Si toutes les bonnes choses ont une fin, les mauvaises aussi, même si elles durent parfois plus longtemps que conseillé, comme la saga Saw. C’est donc avec ce septième épisode, tourné en 3D pour l’occasion, que se conclue la saga horrifique des années 2000. Après 7 ans de tortures, de meurtres gores, d’intrigues alambiquées et de flashbacks tortueux, le puzzle est enfin complet. Et à l’heure où Lionsgate prévoit déjà un reboot dans quelques années (vive l’opportunisme), reste à savoir si c’est un départ en fanfare pour Jigsaw ou un petit pétard mouillé. En fait, un peu des deux…

Car contrairement à ce qu’on aurait pu attendre d’un chapitre de clôture, Saw 7 ne ressemble en fait qu’à un épisode de plus dans la saga, ni plus, ni moins. Les fans ne seront pas décontenancés, mais ils risquent d’être un peu déçus par le manque d’ampleur de ce final. On retrouve donc le schéma classique de tous les épisodes : une intro reprenant la suite du final du film précédent, un piège isolé en guise de prologue, une histoire alternant entre le calvaire des nouvelles victimes et les agissements du tueur (assortis évidemment de flaschbacks explicatifs « bouche trous »), et l’inévitable twist final. Rien de bien neuf donc sous le soleil du torture porn, si ce n’est que l’épisode est en 3D. Une 3D de fête foraine, à l’image de celle du remake de My Bloody Valentine, où tout est prétexte pour jeter à la figure du public des gerbes de sang, morceaux de chairs, scies circulaires, et autres joyeusetés gores. Exactement ce qu’on attendait du film, en clair, si ce n’est que le « style Saw », avec son image sombre et volontairement « sale » a parfois du mal à s’accommoder des besoins la 3D (l’image est parfois un peu floue).

Reste que cet épisode est pour une fois étonnamment trépidant (et extrêmement gore) et se suit avec un certain plaisir, même s’il est tout de même extrêmement prévisible. Les pièges sont assez inventifs et funs (et pour une fois les victimes ont de réelles chances de s’en sortir), avec une mention spéciale pour le calvaire subi par le chanteur de Linkin Park, ici en nazillon collé au siège d’une voiture à la super glue. On regrettera cependant que les scénaristes nous refassent encore une fois le coup du « complice caché de Jigsaw qui est en fait une de ses anciennes victimes » (ça fait tout de même trois fois, à croire que toutes les personnes qui survivent à ses jeux deviennent obligatoirement fêlés). Même si cette ultime révélation permet de boucher pas mal de trous béants des précédents épisodes, on ne peut que soupirer indulgemment devant cette facilité scénaristiques.

Bref, ce n’est pas un enterrement en grandes pompes, mais c’est certainement plus fun que n’importe quel Paranormal Activity

Note : 6/10

USA, 2010
Réalisation : Kevin Greutert
Scénario : Patrick Melton, Marcus Dunstan
Avec: Tobin Bell, Costas Mandylor, Betsy Russell, Cary Elwes, Sean Patrick Flanery

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