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New York New York

Publié le 03 novembre 2010 par Pascal Boutreau

Voilà, j'ai enfin un peu de temps pour actualiser ce blog. C'est qu'entre les changements de cap de mon monocoque et ceux de mon multicoque engagés dans la Régate Virtuelle de la Route du Rhum, je suis débordé... En plus, j'ai dû me sortir des côtes bretonnes où j'avais échoué mes deux bateaux dimanche après-midi.

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Faut dire aussi que dimanche, j'avais beaucoup mieux à faire que de chercher les vents portants. Car ce week-end, c'était dada à Lyon. Et ça, c'est sacré !

Lyon, c'est évidemment l'occasion de voir des dadas mais surtout de retrouver plein de gens que j'ai pris plaisir à connaître lors de ces dernières années où j'étais en charge de l'équitation à L'Equipe. Toujours sympa de voir plein de confrères. Benjamin Steen du Progrès, Daniel de Grand Prix, Damien, Jocelyne et Jean-Louis, Christelle de l’Eperon, Patrice de Cavadeos, Christian l'Alsacien, Julien from Belgium, Jean de PSV...
Des confrères mais pas seulement. Toute la bande d’Equidia emmenée par Céline, Kamel, et même Nelly, était bien entendu de la partie. Marlène et son girls band des Chouette's Maxime, ma dresseuse préférée, Marie-Amélie, Geneviève, Clémence, Pascal Renauldon et toute sa troupe de RB Presse avec Jessica et Aurélie, Sylvie Robert, la grande organisatrice de cet Equita devenu l'un des plus grands rendez-vous des sports équestres au monde, et son mari Jacques, finisher au printemps dernier du Marathon des Sables et lui aussi mordu d’ultras, Mag ma jumelle, Elise, Sabrine etc... Bref, ça m'a fait bien plaisir de revoir toutes ces personnes.

Et que dire de Marie-Charlotte et Stéphanie de l'agence Communiquez ?

Un immense merci aussi à Sophie, la docteresse qui m’a ramené parmi les vivants après une terrible crise de cruralgie. La découverte de l’existence de ce nerf crural, un nouvel ami qui je sens va bien me gonfler, fut un des temps forts de ce week-end… Je m'en serais bien passé. Put*** que ça fait mal !

Meredith MB Rolex FEI World Cup Lyon Copyright PSV Morel
Déplacement au départ perso, cela s'est transformé en reportage pour le journal qui n'avait personne sur place. Sympa de retrouver un peu de place pour le dada dans le journal. D'autant plus que l'aspect sportif fut lui aussi très plaisant avec un beau Grand Prix.

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Un Grand Prix conclu par la belle victoire de l'Allemande Meredith Michaels-Beerbaum, huit mois seulement après avoir accouché d'une petite Brianne Victoria. Les Français ont été discrets mais le meilleur d'entre eux, l'inévitable Kevin Staut, notre numéro 1 mondial a tout de même réussi à se qualifier pour le barrage et à aller chercher une sixième place. Une fois encore Kevin a su jouer placé. Je me doute que vous n'êtes pas tous ici des lecteurs assidus de L'Equipe. Alors je vous remets quelques chiffres qui expliquent en partie pourquoi Kevin est aujourd'hui le numéro un planétaire. Et que même avec beaucoup de talent, on ne peut rien réussir sans bosser.

3.- Depuis le 1er janvier, le Français n’a pris du repos que lors de trois week-ends, le dernier remontant au… 21 février. Aucun autre cavalier au monde n’a autant écumé le monde. « C’est la moindre des choses, dit-il humblement. J’ai pris un engagement auprès de Xavier Marie le propriétaire du Haras de Hus près de Nantes qui a beaucoup investi sur des chevaux d’avenir. J’ai voulu cette situation et je me dois de tenir mon rôle. » Et les vacances ? « Je ne saurai pas quoi faire », lâche cet acharné, toujours en selle le premier, aux aurores.
62000.- Approximativement, le nombre de kilomètres pour relier, à vol d’oiseau, les 38 villes réparties dans 16 pays (France, Suisse, Allemagne, Espagne, Suède, Portugal, Pays-Bas, Italie, Monte-Carlo, Angleterre, Irlande, Belgique, Brésil, Norvège, Finlande et Etats-Unis) où Staut a concouru en 2010. « J’ai pas mal de miles (points de fidélité attribués par les compagnies aériennes), plaisante-t-il. J’ai la chance de disposer de suffisamment de chevaux de grande qualité pour pouvoir tourner et ne pas trop les solliciter. Il faut que j’essaie de ne pas me mettre dans le rouge pour pouvoir continuer à faire du bon travail. Je dois aussi lutter contre la frustration d’être autant dans les transports et donc de passer moins de temps à travailler.  »
15.- Installé depuis un peu plus d’un an aux écuries d’Ecaussinnes, en Belgique, Staut dispose de quinze chevaux dans ses boxes. Un piquet fourni mais surtout de qualité avec notamment quatre chevaux de Grand Prix (Kraque Boom, son partenaire lors de son sacre européen en 2009 à Windsor, sa jument grise Silvana de Hus montée lors des Jeux Mondiaux, Le Prestige St-Lois de Hus, présent ici à Lyon et Gastronom de Hus). Dimanche dernier, à Helsinki, il a même lancé Banda de Hus, jument de seulement huit ans (9e). « J’ai trois camions pour le transport. Mes deux grooms, Séverine et Laurence, ont le permis poids lourds. J’ai aussi deux cavaliers, Frédéric Bouvard et Jean Baptiste Leroty, qui montent les chevaux en concours et à la maison et un autre, Gilles Botton qui s’occupe de la formation des jeunes chevaux au Haras de Hus. » 

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Pour en revenir à l'aspect "média" de cette histoire, je trouve tout de même inquiétant de constater que malgré un numéro 1 français loin d'être autiste et plutôt même rangé dans la case "bon client" des journalistes (et qui en plus joue le jeu des médias), et malgré une médaille mondiale aux derniers championnats du monde de Lexington, aucun média national n'avait fait le déplacement. Seule la presse régionale of course et la presse spécialisée était présente à Lyon. Pas d'AFP, pas d'Equipe (en théorie j'y étais à titre perso), pas de Figaro, pas de Monde... tout ça n'est pas très encourageant sur l'intérêt des médias pour le dada. Et ce n'est pas en ayant fait exploser la cellule comm de la Fédé que les choses vont s'améliorer. La médaille d'argent de l'équipe de France de saut a été médiatiquement inexploitée de façon incroyable. Le décalage horaire et l'éloignement n'expliquent pas tout. Contrairement à ce que certains ont l'air de penser, la comm c'est un vrai métier et ça ne s'improvise pas... La comm, ce n'est pas envoyer deux sms, trois mails et basta. Il s'agit de créer un réseau, de l'entretenir, de l'alimenter. Dans un contexte hautement concurrentiel avec des miettes à se partager entre de multiples disciplines, cela prend de l'énergie et surtout du temps. Ce qui met plusieurs mois voire années à être construit peut être détruit beaucoup plus vite. C'est ce qui se passe en ce moment avec l'équitation. Médiatiquement, ces Jeux mondiaux ont été un immense gâchis. Triste pour l'image du dada français.

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A Lyon donc, mais aussi en liaison avec Vidauban, dans le Var, où se déroulaient les finales du Championnat de France Amateur. Un immense bravo à Béné, quatrième de la finale des Championnats de France amateurs de dressage ce week-end avec sa fidèle Jivamine. Bravo les championnes, vous pouvez être fières de vous. La passion fait faire de belles choses et vous en avez une fois encore fait la preuve ce week-end.

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Bravo aussi au COTS, mon club de course d’orientation de Tours qui, grâce à Mickaël Blanchard, Franck Louvet, Martin Desplat, Stéphane Cormier, Célestin Crespin, Nicolas Filet et Benoît Peyvel, a pris la deuxième place du Critérium National par Equipes qui se déroulait dans la région de Figeac (Victoire de Besançon). Le COTS qui s’est aussi illustré dans la finale du Championnat de France sprint avec Célestin Crespin en or, Micka Blanchard, notre président, 4e et Benoît Peyvel, 5e.

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Dans la série "annonce", si vous êtes sur Paris en cette fin de semaine, direction Coubertin pour les Internationaux de France de badminton. Quelques semaines après les Mondiaux qui furent un grand succès populaire, les badistes reviennent en France pour ce Super Series. Même si les meilleurs Chinois ne seront pas là, coincés par les Jeux asiatiques, le spectacle devrait une fois encore être au rendez-vous. En espérant que notre Hongyan Pi nationale, n°7 mondiale, trace sa route le plus loin possible dans un tournoi qu'elle a déjà remporté, transcendée par le public français, chaud comme une baraque à frites ! C'est jusqu'à dimanche.

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Argent-foot
Une fois n'est pas coutume, un chapitre pour défendre... le foot. Si, si c'est possible. Souvent, les sommes versées aux joueurs et d'une façon générale toute l'économie du foot est jugée indécente. Le "trop payé" est facile. Beaucoup s'offusquent également des subventions versées par les collectivités pour les footeux. Une étude récemment publiée sur l'impact économique du foot professionnel est très intéressante. Elle montre ainsi par exemple que pour un euro de subvention versée, la collectivité en reçoit 15 au titre des recettes fiscales et sociales. Autre chiffre clé de cette étude : un joueur pro crée 22 emplois !

Evidemment, on peut toujours interpréter les chiffres comme ça nous arrange. Coluche disait par exemple pour illustrer ça que puisque 15% des accidents de la route étaient causés par des gens bourrés, cela signifiait que 85% étaient causés par des gens sobres. Et que par conséquent que les gens bourrés étaient moins dangereux.  Au-delà de cette interprétation des chiffres, cette étude permet tout de même de prendre conscience que si les sommes générées par le foot sont démentielles, le monde du foot créé aussi des "richesses" proportionnelles. 

Voici quelques chiffres clés de l'enquête consultable en pdf sur www.ucpf.fr

25 000 La filière représente plus de 25 000 emplois dans l’ensemble des activités directes et indirectes du football professionnel en France

1 x 22 L’effet démultiplicateur des clubs sur l'emploi est considérable : pour chaque joueur professionnel plus de 22 emplois sont créés dans l’économie nationale

4,3 milliards €, le chiffre d’affaires total de la filière dépasse les 4,3 milliards d’euros, dont 29% directement au sein des clubs, 15% dans leur environnement territorial et 56% dans les industries impactées au niveau national (notamment médias, opérateurs de paris et distributeurs de matériel sportif)

1,1 milliard €. La filière génère plus de 1 milliard d'euros de contributions fiscales et sociales

1/15. Pour 1 euro de subvention attribué aux clubs par les collectivités locales, 15 euros sont collectés au titre des recettes fiscales et sociales au profit de l'Etat ou des collectivités locales

12 000. 12 000 licenciés amateurs sont accueillis chaque semaine dans les clubs de football professionnel.

87 % C'est le taux de réussite au baccalauréat 2010 des élèves des centres de formation (quand la moyenne nationale est de 85,5%)

96,7 millions. Sur la saison 2008-2009, le football professionnel a attiré 96,7 millions de spectateurs, dont 11,7 millions dans les stades et 85 millions de téléspectateurs.

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Je termine cette news (une autre va vous arriver avant même la fin de semaine) avec le recyclage de ma chronique consacrée au Marathon de New York. L'occasion de faire une grosse bise à Cécile qui s'en va courir une fois encore cette magnifique épreuve et de donner une grosse tape dans le dos à Alain Braziou, lui aussi en partance (et qui va devoir abandonner son bateau de la Régate virtuelle...). Une grande pensée aussi pour Christelle Daunay, troisième l'année dernière et qui aborde cette édition avec de grandes ambitions ("Je vais à New York pour gagner", déclare-t-elle sur son site www.leblogdechristelledaunay.com). Comme elle l'a montré il y a quelques semaines au Marathon de Reims, elle est en pleine forme pour aller croquer la grosse pomme new-yorkaise. Christelle est une athlète que j'ai eu la chance de rencontrer il y a quelques mois pour un sujet vidéo à l'occasion du Marathon de Paris où elle avait d'ailleurs battu le record de France en 2h24'22''. C'est une sportive comme je les aime avec de la simplicité et de l'humilité. Alors come on Christelle ! Eclatez-vous et comme ils disent là-bas, ENJOY !

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Osez !
Et si vous aussi, vous tentiez l’aventure du marathon. Pour vous donner envie, en route pour le plus mythique, celui de New York !
Dimanche, au milieu d’un peloton de 40 000 coureurs, plus de 3000 Français seront au départ du Marathon de New York, THE Marathon.
New York, c’est le marathon de tous les fantasmes. C’est le défi ou la folie que l’on s’offre pour ses 40 ans, ses 50 ans, voire plus si affinités. Si l’on doit en courir qu’un seul dans sa vie, ce doit être celui-là. New York, c’est aussi le marathon qui vous classe définitivement aux yeux des non initiés. Le dialogue est connu de tous les coureurs marathoniens :
« Ah oui, tu cours des marathons ? Et tu as déjà couru le marathon de New York ?
- Non pas encore…
- Ah ok… »
Et de lire dans le regard de l’autre, un désintérêt immédiat. Pour le grand public, on ne devient un « vrai » marathonien que lorsque l’on a couru dans la grosse pomme.
Pour avoir eu la chance d’y participer à deux reprises, j’imagine l’émotion de ceux qui vont y courir pour la première fois, le 8 novembre. S’il fallait classer mes émotions de pseudo sportif, l’entrée dans la 1re avenue, au 16e miles (26e kilomètre), occuperait incontestablement la première place d’un ranking juste devant la montée du Solarberg sur l’Ironman de Roth (un couloir humain qui s’ouvre pour vous laisser juste le passage).

 

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Mais avant d’arriver à cette 1re avenue, il y a d’abord ce départ sur le Pont Verrazano, dressé entre Staten Island et Brooklyn. Une libération. Sur votre gauche, la statue de la Liberté vous regarde. Même si elle en a vu d’autres, on l’imagine admirative. Ça vous rassure. Le souffle se cale tranquillement et vous entrez dans Brooklyn. Vous y appréciez la joie démonstrative des groupes de gospel. Quinzième kilomètre, au bout de la rue, un virage à gauche. L’euphorie laisse place au silence du quartier juif de Williamsburg. Etonnant. Arrive le Pont Pulaski au semi-marathon puis le Queensboro avec vue directe sur les gratte-ciel de Manhattan. Vision panoramique, écran XXXL. 
Arrive alors cette entrée sur Manhattan. Un moment rare, un privilège. Après un passage sans spectateur sur le pont au moment de quitter le Queens, un virage en épingle à cheveu et vous voilà dans un véritable stade. Ou plutôt une arène. Des milliers de spectateurs vous attendent là, hurlent leurs encouragements au point de plus entendre votre propre respiration. Le faux plat montant de cette avenue vous laisse voir l’océan de coureurs qui vous précèdent avec un incroyable mouvement de houle humaine. Plus tard, un peu au nord dans le Bronx, le calme reviendra. Momentanément.

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Pour finir encore plus fort pour les cinq derniers kilomètres dans Central Park via la 5e Avenue. Vous voilà dans un film, avec toutes ces images de cinéma, ce réservoir où Dustin Hofmann faisait son footing dans Marathon Man, ces calèches qui ont transporté tant de héros de films romantiques. La fatigue aidant, on pourrait presque s’imaginer voir débouler Woody Alen. Encore quelques mètres et vous franchissez la ligne d’arrivée au terme des 42,195km. Vous voilà marathonien. Même pas dur.

Alors pourquoi ne vous lanceriez-vous pas dans cette aventure ? Faites tomber vos barrières mentales. Non, le marathon n’est pas inhumain. Oui, vous en êtes capables. Si, si je vous promets. Comme presque tout le monde. L’ambiance au cœur d’un peloton de marathoniens est unique. Préparer un tel événement va bien au-delà du simple aspect sportif. Il engendre une hygiène de vie, un investissement personnel et parfois familial qui vous transcende. Il vous permet aussi de repousser ce que vous pensiez être vos limites. Il vous apprend aussi à surpasser vos moments de découragement, à mieux vous connaître. Utile … et pas seulement dans le sport. Et pas besoin de traverser l’Atlantique, à New York ou encore à Chicago pour vivre cette expérience. En Europe (Berlin, Londres, Rome pour les plus réputés) mais surtout en France, les occasions sont nombreuses de vous lancer sur ces mythiques 42,195km. La Rochelle fin novembre, Nice-Cannes le 14 novembre prochain, le Mont-Saint-Michel en mai, le Médoc et son côté festif, Reims, Annecy dans un cadre magnifique, Paris bien évidemment et plein d’autres encore. Alors, on éteint l’ordi, on met les baskets et c’est parti pour la première séance ! Chiche ?


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