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Miquet-Marty (Viavoice) récidive dans la sarkonnerie à-plat-ventriste

Publié le 06 novembre 2010 par Kamizole

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J’avais déjà épinglé récemment ce politologue hagiographe du sarkozysme. Mon attention fut il y a quelques instants attirée par un titre du Monde La réforme des retraites “sauve la marque Sarkozy” (4 nov. 2010). Avant de le lire, je ne savais pas que cette formule fût de lui mais cela me conforte dans la piètre opinion que j’avais de ses capacités mentales tout en me hérissant le poil… J’ai déjà dit – au sujet du non moins inepte Borloo - tout le mal que je pense de cette idée de “marque” appliquée à autre chose qu’au commerce. La politique ne doit pas – ne devrait pas – être considérée comme une affaire de margoulins.

Il me semble que s’agissant de Nicolas Sarkozy, il serait nettement plus opportun et judicieux de parler actuellement de “démarque” ! Connue ou inconnue. Il vient en effet de perdre encore des points dans l’opinion : chute à 26 % d’opinions favorables selon le dernier baromètre TNS-Sofres ! Pas de quoi pavoiser ni rester «droit dans ses bottes» dans lesquelles il ne doit pas être très à l’aise : quelqu’un aura certainement pissé dedans. A moins que ce ne fût lui-même.

Pascal Perrineau - directeur du Centre d’étude de la vie politique française de Sciences-Po (Cevipof) - est bien plus proche de la réalité en parlant «d’annus horribilis» pour le chef de l’Etat. Qui a perdu depuis déjà pas mal de temps «le contrôle de l’agenda médiatico-politique». Sauf exceptions, les journalistes ne courent plus ventre-à-terre dans la peur de rater quelque “événement” – ne disait-il pas qu’il les sifflait ? – et un grand nombre d’entre eux en sont arrivés à se poser la question : ment-il ou dit-il la vérité ? à chacune de ses affirmations aussi péremptoires que toujours contraires à la vérité.

Il est bien évidemment plombé par les «affaires». L’article rappelle rapidement son rôle dans le procès de l’affaire Clearstream contre Villepin, son népotisme dans l’affaire Prince Jean à l’Epad, l’affaire Woerth-Bettencourt qui n’en finit pas de faire des vagues et n’a pas pesé pour rien dans la mobilisation des salariés contre la réforme des retraites, et la circulaire anti-Roms. Chasse aux Roms qui a mis l’Eglise catholique en émoi.

Il y en aurait sans doute beaucoup d’autres, la nomination de Pérol à la tête du nouveau groupe Caisse d’Epargne-Banque Populaire en contradiction formelle avec la loi mais si Nicolas Sarkozy se souciait de légalité, cela se saurait ! La double casquette – et le double salaire ! assorti d’une confortable “retraite-cha-peau” (plusieurs millions !) de Proglio (EDF et Véolia). Ajoutez la belle baffe électorale en mars 2010 à l’occasion des élections régionales. Lors même qu’il avait tout misé sur le «gros rouge qui tache» pour ratisser l’électorat lepéniste, avec le nauséabond débat sur l’identité nationale et les boules puantes qui n’ont cessé d’éclater. Je lis «qu’un tiers des sympathisants de l’UMP serait favorable à une alliance avec le FN» et au sein de celui-ci, il me semble que l’on trouve la même proportion d’électeurs en faveur d’un tel rapprochement. Normal : «qui se ressemble s’assemble» dit à bon escient la sagesse populaire.

Miquet-Marty enfonce une porte ouverte : «La nécessité d’une réforme du système de retraites était acquise pour les sympathisants UMP (…) Dans la séquence que traverse la majorité gouvernementale, le chef de l’Etat est particulièrement soucieux de conserver son leader-ship au sein de son camp : il était nécessaire pour lui de se présenter comme tel et donc de rester ferme». Pour Pascal Perrineau «Nicolas Sarkozy retrouve ainsi un statut de gestionnaire responsable au sein de son cœur de cible politique».

Sans doute mais au-delà de ce «cœur de cible politique» qui à l’évidence se riquiquise davantage au fil des mois, voire des semaines : 26 % d’opinions favorables, c’est pas derche ! De cela, Miquet-Marty n’a cure. Il lui faut sans doute convaincre les Français que Nicolas Sarkozy reste le meilleur. Ses pseudo analyses sont un vrai régal dont je ne voudrais pas vous priver.

«Le passage en force de la réforme pourrait avoir un double effet politique : non seulement il serait suscep-tible de redorer l’image du président de la République, mais également de ringardiser l’opposition. L’attente majeure des Français vis-à-vis de la classe politique, c’est qu’elle mette fin aux années d’immobilisme. Nicolas Sarkozy s’applique donc à toujours apparaître comme un président en mouvement».

Je ne voudrais pas être méchante mais il me semble que c’est précisément ce passage en force, sans aucune concertation avec les syndicats ni discussion dans la dernière ligne droite au Sénat qui a pris l’opinion à rebrousse-poil et que l’attente majeure des Français n’est pas d’avoir un président vibrionnant et s’acharnant comme un malade contre la protection sociale, leur pouvoir d’achat, etc. tout en privilégiant ses amis du Fouquet’s.

Mais suis-je bête ! Les syndicats et l’opposition : rien à cirer ! Miquet-Marty – j’ai bien envie d’orthographier “Mickey-Marty” parce que c’en est un de première bourre ! – le dit tout crûment, brut de décoffrage et d’intelligence politique :

«Pour l’Elysée, rester ferme sur la réforme des retraites, c’est également une manière de désigner ses opposants, les casseurs et les syndicalistes, comme les champions de l’inertie. Les confédérations sont cantonnées à l’incantation inutile et le Parti socialiste relégué dans l’irresponsabilité politique (…) Dans un contexte de désordre, le chef de l’Etat se pose comme le garant de l’ordre. Une position risquée dans un contexte d’exaspération sociale et démocratique due à la crise et à la surdité du gouvernement. Mais il n’avait pas intérêt au compromis. Ce succès pour le président de la République sauve la marque Sarkozy.”

Ouaip ! Mais la «marque» de Sarkozy pourrait être celle du Diable ou de la Bête de l’Apocalypse – dont je rappellerais un curieux passage (13-17) : «De façon que personne ne pût acheter ou vendre sans être marqué du nom de la Bête ou du chiffre de son nom» … 666, comme chacun le sait.

«Une position risquée dans un contexte d’exaspération sociale et démocratique due à la crise et à la surdité du gouvernement», c’est l’évidence même et chacun peut en tirer des leçons diamétralement opposées.

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De nombreux observateurs autrement perspicaces parlent sans doute avec plus d’intelligence politique de “victoire à la Pyrrhus” et pour l’instant, sans chercher à préjuger de l’avenir encore trop lointain de l’élection présidentielle de 2012 : je refuse énergiquement de tirer des plans sur la comète, tout changeant vraiment trop vite – qui eût pensé pendant l’été 2009 que la Maison Sarkozy s’effondrerait comme un château de cartes bâti en Espagne lors même que les élections régionales semblaient relever de la pure formalité ? – il semble bien que l’adhésion de seulement 26 % des Français – son «cœur de cible» ! - à la politique autant qu’à la personnalité de Nicolas Sarkozy relève de la réponse du berger à la bergère. Il faut de surcroît n’avoir garde d’oublier l’immense propension de Sarko à se tirer des balles dans le pied. Peut-être est-ce lui qui s’est définitivement «ringardisé» ?

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