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Johnny Ringo

Publié le 08 novembre 2010 par Joeybassett

Johnny RingoComme nous l’avons déjà vu dans de nombreux exemples, les Westerns télévisés ont largement puisé dans le catalogues des personnages « historiques » de la période du Far West. Nous avons évoqué Wyatt Earp, le juge Roy Bean et Kit Carson, mais il y en a encore bien d’autres et ce Johnny Ringo dont nous parlons d’aujourd’hui en est un. Comme tous les autres également, sa version télévisée est très romanesque par rapport à sa biographie. Le véritable John Peters Ringo était plus connu de son vivant pour ses assassinats (apparemment, il aimait bien tirer sur des cibles désarmées) que pour sa lutte pour la justice qui l’a enfermé à plusieurs reprises et qu’il a lui même affronté, notamment à Tombstone où il eut quelques déboires avec le clan de Wyatt Earp. Aujourd’hui encore, on se demande encore qui a tiré la balle qui lui a perforé la tempe alors qu’il avait à peine trente-deux ans (à l’époque on a conclu à un suicide).

Dans la série qui démarre en Octobre 1959, Johnny Ringo porte carrément et fièrement une étoile de sheriff, il a une jolie fiancée et il est le champion de la veuve et de l’orphelin. Moralité : la télévision lave plus blanc.


Johnny Ringo
Cette série est une création du jeune Aaron Spelling ou, plus précisément, une commande de son employeur : Four Star Television qui souhaitait un rôle taillé sur mesure pour l’acteur Don Durant. Ce dernier, alors âgé de vingt-sept ans, était apparu dans quelques séries (notamment trois épisodes de Sergeant Preston of the Yukon et deux autres de Perry Mason). Flanqué d’un fidèle assistant alcoolique et entre deux flirts avec sa fiancée, Johnny fait donc respecter la loi. On s’attend naturellement à du classique et les premiers épisodes sont effectivement dans la pure veine du genre avec des histoires de duel, de légitime défense, d’innocent faussement accusé, de prisonniers à escorter… Mais une fois le décor planté, les intrigues se creusent un peu et Johnny, décidément irréprochable, confond un politicien corrompu, dénonce un exploiteur d’enfants, protège un réfugié poursuivi par des assassins à la solde du Tsar et vole au secours d’une vieille maquerelle de ses amies. Les mauvais esprits noteront toutefois qu’ils sont étrangement nombreux, ces gens qui débarquent en ville en assurant que Ringo a refroidi leur frère et leur copain et auquel l’intéressé répond que ce n’est pas vrai ou bien qu’il était obligé. Et puis, parce qu’il faut bien vendre des jouets, Johnny se sert d’une arme spéciale : un revolver particulièrement taquin qui est équipé d’un canon supplémentaire offrant au héros la septième balle sur laquelle les bandits ne comptait pas et qui les surprend toujours.

Johnny Ringo
Mark Goddard est l’adjoint qui boit. C’est un de ses tout premiers rôles à la télévision et il va les enchaîner ensuite. Il sera dans The Detectives Starring Robert Taylor, aura la vedette dans la sitcom Many Happy Returns, traversera une partie de la galaxie avec la famille Robinson de Lost in Space et récemment on a encore pu l’apercevoir dans un épisode de Supernatural. La jolie fiancée, c’est Karen Sharpe, une actrice qui avait été nommée comme la débutante la plus prometteuse de l’année 1955 avec Shirley MacLaine et Kim Novak… Et dont ce fut l’unique rôle d’importance à la télévision. Dans les apparitions remarquables, il y a Michael Hinn de Boots and Saddles, Jack Tornek parce qu’on l’a vu dans toutes les séries westerns et même souvent jouer plusieurs rôles successifs tout comme John Harmon.

Richard Levinson et William Link, futurs créateurs de Columbo et Murder she Wrote, ont écrit sur cette série qui est très agréable à regarder au final, parce bien jouée et bien filmée. Malgré une bonne audience, elle fut annulée à la fin de la première saison (trente-huit épisodes), tout simplement parce que son sponsor avait changé d’avis et souhaitait désormais annoncer ses produits avec une comédie. À ma connaissance, la série n’a pas encore été éditée officiellement.

J.B

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