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LCD Soundsystem, The Bewitched Hands, Jamaica, Is Tropical - Le Zénith - 8 novembre 2010

Publié le 12 novembre 2010 par Toto
LCD Soundsystem, The Bewitched Hands, Jamaica, Is Tropical - Le Zénith - 8 novembre 2010A l'avenir, il faudrait que je pense à ne plus aller voir de concerts au Zénith de Paris. Car c'est régulièrement un supplice pour les oreilles. Surtout si, comme maman et moi, vous avez oublié de prendre des bouchons. Le son est trop fort, les basses vibrent, ça résonne, c'est parfois proche de l'insupportable. Mais nous étions déjà passés à plusieurs reprises à côté de LCD Soundsystem cette année, d'abord au Bataclan, puis à Rock en Seine. Impossible pour moi de rater le groupe une fois de plus. Mais avant cela, il y avait trois autres formations de programmer pour la soirée, vu que c'était dans le cadre d'un festival, celui des Inrocks (de moins en moins défricheurs, de plus en plus raccoleurs, à l'image des jeunes excités vendant leurs boissons et leurs sandwichs au milieu de la salle). Les hostilités ont donc commencé assez tôt. Dès 19h, arrivaient sur la grande scène, les jeunes anglais de Is Tropical, cachés derrière leurs traditionnels foulards de cambrioleurs. Je vous avais déjà parlé d'eux ici, et j'attendais donc avec une certaine impatience leur prestation. Et ma foi, j'ai été déçu : flagrant manque de charisme et de présence scénique, musique assez prétentieuse, son brouillon mais forcément pas aidé en cela par l'accoustique désastreuse du site. Il semble toutefois y avoir un potentiel qui demanderait à être d'abord confirmé sur disque - ils n'ont pas encore sorti d'albums. Parce que pour être bon sur scène, il faut au minimum avoir de bonnes chansons. C'est ce qu'ont à priori oublié de faire les pénibles français de Jamaica, même si leur son était nettement meilleur. Ils nous ont balancé quarante interminables minutes durant une espèce de pop-rock pour bandes FM sans grande originalité. La voix du chanteur est faiblarde et son accent anglais tendance "one again" est digne d'un collégien débutant. Par contre, il se débrouille mieux à la guitare mais a une fâcheuse tendance à vouloir démontrer à tout prix sa technicité en pratiquant quelques solos particulièrement casse-bonbons. Et puis que dire du volume sonore honteusement amplifié ? Bref, depuis quand invite-t-on sur la scène du Zénith de Paris de modestes groupes de rock dignes d'un bal de village du 14 juillet, aussi sympathiques soient-ils ? Si au moins, ils avaient fait une reprise de "Smoke On The Water" ou de "La bombe humaine", on aurait pu rigoler cinq minutes... Mais même pas, allez, zou, ouste, on oublie, on n'a rien vu. On passe donc rapidement aux charmants Bewitched Hands et à leur pop-folk mélodique. C'est indéniablement plus sympathique, plus frais, plus supportable, même si ça ne sort pas vraiment du lot, surtout en comparaison des groupes anglo-saxons du même genre. Et puis, une fois de plus, le Zénith semblait une, voire plusieurs tailles de trop pour eux. Un groupe qui sera peut-être à revoir dans un contexte plus intimiste, une fois aussi que leur musique aura gagné en maturité et en personnalité.

Et alors qu'on était déjà en train de se demander ce qu'on était venu faire dans cette galère, James Murphy et sa bande entrent en scène et assènent d'emblée le génial "Dance Yrself Clean" et d'un coup, d'un seul, tout s'éclaire. On est monté de plusieurs divisions. La soirée commence enfin. LCD Soundsystem est bien la machine à danser qu'on nous promettait. Malgré le Zénith. Malgré le son trop fort. Malgré le public jusque là passif ou plutôt abruti par les décibels. Nos oreilles sont meurtries, mais tant pis, nos yeux brillent et les tubes s'enchaînent : "Drunk Girls", "Daft Punk Is Playing In My House", "All My Friends", "Tribulations", "Yeah!", tous aussi bons les uns que les autres. Il n'y aura pas de temps mort. Il faut dire que festival oblige, le temps est limité. Pas de rappel donc et à peine une heure et quart de concert. C'est forcément trop peu dans un tel contexte. Ce groupe est  l'un des meilleurs sur scène actuellement, nous avons pu en témoigner. James Murphy est bien un type incroyable.
Quelques photos de la soirée sont visibles ici, des compte-rendus là et là.

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