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Quelques cabarets, traiteurs, pâtissiers et maisons parisiennes suspectes du XVème au XVIIIème siècle.

Par Bernard Vassor

PAR BERNARD VASSOR

 

LES ETUVES DE LA RUE TIREBOUDIN(rue Marie-Stuart)

Commençons par le célèbre cabaret de la Pomme de Pin, cher à François Villon, qui était dans l’île de la Cité près du pont Notre-Dame. François Rabelais a lui aussi fréquenté cet endroit fameux. Le Mouton Blanc et laCroix de Lorraine en étaient proches. Les poètes de la bohème littéraire se retrouvaient à la Croix de Fer rue Saint-Denis, Guillaume Colletet nous a laissé un sonnet écrit au cours d’un joyeux festin dans ce modeste cabaret. Chapelle a lui célébré la Croix Blanche dans un poème de « fin de banquet ». L’Ecu d’argent dans le quartier de l’Université était réputé pour sa soupe au citron et jaune d’œuf.

D’autres enseignes se disputaient la clientèle artistique du temps : La Croix du Trahoir, rue de l’Arbre Sec, Au Panier Fleury, rue Tirechappe, Au Petit-Panier, rue Troussevache (rue de la Reynie), Aux Bons Enfantsrue Saint Honoré près du Palais Royal tenu par un certain Bergerat. Le Chesne-Verdétait proche du préau du Temple. Un bouge infâme se tenait rue des Fossés-Saint-Germain l'Auxerrois avait pour enseigne Au Cormier, qui a été célébré par le cénacle de SaintAmant. Le renommé marchand de vin Boucingottenait d’une main de fer les Trois Cuillers.Selon Tallemant des Réaux dans ses Historiettes, une pâtissière, "la Coiffier" quiavait beaucoup de succès, était l'hotesse de la Fosse-aux-Lions.L'abbé Michel de Marolles (1600-1681), cite les meilleurs cuisiniers de son temps : le Clerc, Gribou, la Basoche, Guille et la Varenne. Rue de la Harpe, Mignot, un pâtissier-traiteur tenait boutique.Boileau l'avait surnommé "l'empoisonneur" . La "Guerbois" dont nous avons déjà parlé, exerçait ses diverses activités dans son cabaret de la Butte Saint-Roch. Il était fréquenté par la classe la plus élévée, gros financiers et grande noblesse, et ceux que l'on appelait "les poètes crottés" "les Goinfres" "les rouges trognes"autre nom d'un cabaret ainsi que "la Crevaille, et la Chambre des débauchés", Théophile Viau, Chapelle, Saint Amant, Berthelot, des Motin, du Motet, des Sigogne, Patrixdu Rosset, sans oublier Guillaume Colletet et Luillier, le plus riche de la bande, tous libertins et libres penseurs, auteurs du "Parnasse (ou la quintessence) satyrique et de l'Espadon Satyrique", recueil selon le père Garasse, censeur de l'époque "de fornication, de luxure et de sodomie". Les parties fines que l'hôtesse de la rue Saint Roch organisait rencontraient le plus grand succès. Le chef incontesté de cette assemblée était Thèophile de Viaux, le plus gros buveur Marc-Antoine de Gérard, sieur de Saint-Amant.

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Paris au XVème siècle

Près du Théâtre -Français, la maison Forel recevait comédiens artistes et bourgeois en goguette. La taverne Rousseau rue d'Avignon acquit une grande renommée dès la fin du dix septième siècle. Rue Béthisy le sieur Gardy avait l'enseigne "A la Petite-Bastille". La "Société des impies", se réunissait au Cormier, ou à la Pomme de Pin, qui était située rue de la Juiverie, près de l'église de la Madeleine. A la Fosse aux Lions, chez la Coiffier,  "on vend la folie par bouteille". Les rires fusent à tout bout de champ, entraînés par Saint-Amant et la compagnie des "Goinfres", le duc d'Harcourt surnommé Cadet-la-Perle, de Fargisdu Tillyl'abbé de MarollesSalard-le-paillard 


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