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Cimenterie : la communauté de communes de l’île de Ré dit non

Publié le 25 novembre 2010 par Blanchemanche
La communauté de communes de l’île de Ré vient de voter une motion contre l’implantation de l’unité de ciment à La Pallice.
Les élus de l’île de Ré ont voté jeudi 25 novembre lors de la réunion du conseil communautaire, une motion contre l’implantation de l’unité de ciment à la Pallice, projet dont le Phare de Ré s’est fait écho dans son édition du 10 novembre 2010 (à lire sur notre site Internet). Au-delà de cette implantation, c’est le renforcement du site Seveso qui inquiète les élus. Voici le contenu de cette motion :
"A l’occasion du projet d’implantation d’une unité de production de ciment et de liants hydrauliques par broyage sur la future extension portuaire de La Pallice, les membres de l’assemblée délibérante communautaire, bien que non consultés, souhaitent se prononcer à la défaveur de ce projet.
Pour mémoire, ce projet, porté par le cimentier helvétique Holcim (dont les ciments de La Rochelle sont une filiale), consiste à produire entre 500 000 et 600 000 tonnes de ciment par an à compter de 2013, en bénéficiant des accès nautiques du port rochelais.
La confirmation récente de cette décision, par délibération municipal du conseil de la ville de La Rochelle ainsi que par l’avis du CODERST (1), est d’autant plus incompréhensible voire dramatique pour le territoire de l’île de Ré, qu’elle intervient en totale contradiction avec :
D’une part le principe d’un partenariat entre l’agglomération rochelaise et la communauté de communes de l’île de Ré à l’heure des réflexions menées dans le cadre de leur SCOT respectif,
D’autre part et surtout, au regard des considérations environnementales manifestement occultées : nuisances sonores induites (puisque les broyeuses fonctionneront 24h/24), pollution atmosphériques voire de l’eau en raison des rejets de poussières, empreinte visuelle (puisque 4 silos de 66 mètres et une cheminée de 71 mètres de hauteur sont envisagés)
A l’heure des décisions stratégiques engagées par le territoire de l’île de Ré et notamment par la communauté de communes relatives à la nécessité de mettre l’environnement au cœur des réflexions : SCOT, affirmation du principe 80/20, aires marines protégées, site remarquable et classé (Natura 2000, RAMSAR)…il apparaît aux élus de l’île de Ré inconcevable qu’un tel projet puisse aboutir.
C’est la raison pour laquelle, les élus communautaires confirment leur volonté d’intervenir auprès des autorités compétentes afin que ce projet, durablement néfaste pour l’environnement, soit abandonné."
Débat au sein du conseil
Après l’avis défavorable émis 30 avril par les élus de Rivedoux-Plage (la commune faisant partie du périmètre de l’enquête publique a de fait été sollicitée), la prise de position ces dernières semaines du conseil municipal de La Flotte contre ce projet (vote d’une motion), c’est donc au tour de la communauté de communes de l’île de Ré, dans sa globalité, de prendre position. "Malgré le ciment de notre relation (avec le député-maire de La Rochelle, Maxime Bono, ndlr), les poussières commencent à me monter au nez", déclare Lionel Quillet. Le président de la CdC regrette le fait de ne pas avoir été invité aux discussions.
Anne Deniel (Les Portes-en-Ré), est la seule des 20 élus communautaires à ne pas avoir voté cette motion (abstention). "Je n’ai pas assez de renseignements en ma possession, explique-t-elle. Nous avons un port en face de nous et nous ne pouvons pas nous opposer à son développement. Il n’y a pas que la donnée environnementale à prendre en considération". Pour l’élue du bout de l’île, il ne faut sous-estimer l’enjeu économique et les emplois induits.
Christian Bourgne, maire des Portes, a voté en faveur de cette motion mais se pose une question : "pourquoi nous ne sommes pas monté au créneau plu tôt ? Ce projet, je l’ai lu dans Sud Ouest il y a plus de deux ans. Nous n’avons pas bougé !". Sa suppléante ajoute : "comme souvent, on prend conscience des choses au moment où elles arrivent". Elle regrette enfin que l’avis défavorable émis au nom de la commune de Rivedoux-Plage par Patrice Raffarin, également premier vice-président de la CdC, ne soit pas remonté au sein du conseil communautaire. Bernadette Mathieu (Saint-Clément) abonde dans ce sens.
Vendredi 3 décembre à 20h30 à la salle des fêtes de Rivedoux-Plage, une réunion publique sera organisée en présence du directeur du port rochelais et le porteur du projet pour faire le point sur ce dossier qui inquiète les élus et bon nombre de Rétais.
(1) CODERST : conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques
http://www.pharedere.com/actualite/Cimenterie-:-la-CdC-dit-non-3201.html
Article rédigé par : Emmanuel Legas Article du 25/11/2010

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