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Pourquoi le Marais est-il en guerre contre les gays ?

Publié le 26 novembre 2010 par Rsada @SolidShell

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Est-ce une révolution ou une simple rébellion qui couve depuis quelques temps dans les rues du Marais à Paris ? Assisteront-nous bientôt à une bataille rangée de poussettes, sacs et autres escarpins entre riverains épuisés et gays qui ne supportent plus d’être cloisonnés ? Le Marais est-il désormais en froid avec les gays ?

Quelques détails du conflit : depuis plusieurs mois (pour ne pas dire quelques années) les terrasses des bars et cafés gays ont misé sur une expansion sur la voie publique qui n’est pas du goût de certains. Par ailleurs, les gays ne sont pas souvent réputés pour leur discrétion et leurs soirées sont généralement bruyantes. Il n’en fallait pas plus pour que les riverains et les associations qui les représentent ne leur déclarent une guerre sans merci.

Premier problème : le bruit. Ce point est une constante de la vie urbaine et peu de communes échappent à un règlement -à l’amiable ou tranché- de la question des nuisances sonores nocturnes. Au risque d’en faire des villes dortoirs, certains maires ont choisi de prendre des arrêtés imposant la fermeture des établissements à 22H voire 20H. D’autres en revanche préfèrent définir des périmètres dans lesquels des établissements peuvent ouvrir (comme à Nantes par exemple) ou d’imposer des mesures d’insonorisation drastiques. La loi contre le tabac dans les lieux publics accentue très largement ces difficultés. Dans une ville comme Paris à très forte densité de population, cela reste bien entendu très difficile voire impossible.

Deuxième problème : la circulation sur la voie publique. Certains bars du Marais (comme le Cox pour ne pas le citer) ont reçu plusieurs avertissements pour le fait que leur terrasse empiète plus que de raison sur le trottoir empêchant parfois la circulation des piétons. Les associations de riverains pointent du doigt notamment, la difficulté supplémentaire rencontrée pour le passage des poussettes. Un rapide coup d’œil vers un post précédent, vous donnera mon sentiment personnel. Pour permettre une résolution rapide de ce souci, certains établissements ont été contraints de « parquer » leur clientèle dans une zone définie et d’engager des vigiles pour assurer la bonne application de cet arrêté. Les services de Police veillent au grain. Résultat : les gays qui aiment le contact, détestent tout autant la promiscuité délibérée !

Au final, la situation n’a fait qu’empirer ces derniers mois et les associations de riverains ne veulent plus causer avec les associations de commerçants qui entendent défendre leur bifteck bec et ongles. La Mairie du 4ème arrondissement ne désemplit pas de longues complaintes monotones et sa Maire Dominique Bertinotti se retrouve au cœur d’un conflit qu’elle ne peut guère apprécier. Les intérêts électoraux se confrontent aux intérêts économiques. Attention : DANGER !

Après la fermeture de quelques établissements mythiques du quartier comme le bar-hôtel Central ou le café Amnésia, certaines autorisations d’ouvertures comme celles du WOO sont aujourd’hui retardées voire refusées. Il n’en fallait pas plus pour exaspérer certains gays qui crient leur refus de voir le Marais transformé en zone « serre-têtes, mocassins, poussettes » et se sentent discriminés.

En résumé, cette situation de blocage ne risque pas de trouver de solution juste et équilibrée si tous les intervenants ne font pas l’effort d’un minimum d’écoute et mettent de côté leurs intérêts particuliers au profit de l’intérêt collectif. Encore une belle entorse au principe du « vivre ensemble » dans une société française qui a de plus en plus de mal à offrir une place pour chacun dans le respect de la diversité et des différences.

Un Marais qui chasse les gays ? Nous n’en sommes pas encore là ! Ceux qui évoquent un quelconque sentiment d’homophobie pour expliquer ce sentiment de rejet des riverains, seraient bien inspirés de s’abstenir. L’abus de Secret Story ou de Lady Gaga est dangereux pour la santé !

Pour ceux qui sont tentés de le faire, c’est un scénario rêvé pour un remake aux petits oignons de la Cage aux Folles.

A la manière de Zaza Napoli : « Ce n'est rien. J'ai compris. On m'exclut, on me chasse. On me chasse de .. de ma maison. ça n'a pas d'importance. Je vais partir. Je vous laisse. Le monstre... le monstre s'en va ».


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