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Un conte noir et superbe au Studio Théâtre...

Publié le 26 novembre 2010 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

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Il fallait en avoir, du culot, pour faire des quatre petites pages des "Habits Neufs De L'Empereur", une heure et quart de spectacle quasi muet avec la crème du théâtre français ! La plus "chanceuse" des cinq interprètes étant la jeune Julie-Marie Parmentier qui, après avoir passé 30 minutes immobile dans une vitrine, telle une poupée de collection, peut laisser entendre un joli filet de voix dans une tentative de chansonnette...

Eh bien, c'est très réussi !

Le metteur en scène Jacques Allaire propose en effet un genre de pantomime ultra soignée sur le célèbre conte d'Andersen narré en voix off, soutenue par une bande son superbement travaillée, laissant aller son imagination à travers  plusieurs tableaux s'inspirant de façon plus ou moins précise du texte de l'auteur, mettant surtout en images ce qui n'est pas écrit. Et c'est d'ailleurs là tout l'intérêt de l'exercice.

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Il nous ouvre ainsi les portes de la garde-robe de cet empereur caractériel et tyrannique (Alexandre Pavloff) dont la seule préoccupation se trouve être sa tenue vestimentaire, à tel point qu'il change d'habit à chaque heure et ne quitte jamais cette antichambre qui devient par la force des choses celle du pouvoir, son premier ministre (Michel Favory) étant dans l'obligation de s'y rendre régulièrement s'il veut que les affaires du pays avancent.

C'est en ce lieu aussi que la vie toute entière du palais est concentrée. Sujets et domestiques s'affairent autour du puissant et y organisent ses journées, supportant les caprices, subissant les brimades de celui qui trouve charmant d'avoir à ses côtés sa femme "sous verre"...

Vous connaissez sans doute la suite de l'histoire. L'empereur se voit proposé par deux escrocs (Adrien Gamba-Gontard et Félicien Juttner) la confection d'un habit dont l'étoffe est invisible des gens idiots. Il finira par défiler nu devant son peuple, devenant la risée de tout le royaume, la cour n'ayant osé pointer du doigt la supercherie de peur de le contrarier.

Dépeignant une société recluse, terrorisée par celui qui en est à la tête, Jacques Allaire impose ses visions en douceur et donne à voir un conte très noir qui contraste violemment avec l'esthétique totale et extrêmement séduisante de l'ensemble.

Allez-y.

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Photos : Christophe Raynaud De Lage


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