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Elections usa : comment faire disparaître six millions d’électeurs… surtout les basanés

Publié le 13 janvier 2008 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa
Le député de l’Arizona, Russell Pearce, et sa bande estiment que les possibilités offertes par la loi HAVA (Help America Vote) pour truquer les élections ne sont pas encore suffisantes. Le député est allé encore plus loin en introduisant la “Proposition 200″, une loi que - pour ma part - je considère comme l’aboutissement de la résurection des anciennes lois Jim Crow mises en place dans les États du sud jusque dans les années 1960 et qui avaient pour but de restreindre la plupart des droits accordés aux anciens esclaves après la Guerre de Sécession.
Vu sur REZO.NET Posted by libertesinternets under Censure, Diebold Election System, Fascisme d'aujourd'hui, Greg Palast, Guerre des civilisations, Libertés publiques, Manipulation de l'opinion, Nicolas Sarkozy, Nouvelle Barbarie, Néo-connerie, Observatoire de l'empire, Ordinateurs de vote, Politique et Propagande, Revue de Web Ce texte est la suite de l’article : COMMENT LE PARTI RÉPUBLICAIN VA TRUQUER LES ÉLECTIONS DE 2008… ainsi que U.S.A. : COMMENT EMPÉCHER LES ÉLECTEURS DU PARTI DÉMOCRATE DE VOTER ? [Greg Palast - extrait de son livre “Armed Madhouse” (édition 2007) pages 353 à 360 - Traduction : Grégoire Seither ] La “Proposition 200″ est devenue une loi de l’Etat d’Arizona en 2006. Elle oblige tout citoyen à présenter une pièce d’identité attestant de sa citoyenneté américaine s’il veut s’inscrire sur les listes électorales. Jusque là tout va bien : vous ne pouvez pas prétendre participer au vote si vous ne pouvez prouver que vous êtes - comme le dit George Bush - “un vraimrikain” (a Murkin). Le seul problème avec cette loi est que dans la plupart des Etats de l’Union, il n’existe que trois documents permettant de prouver sa citoyenneté américaine : un extrait original et certifié de votre acte de naissance, un décret de naturalisation ou bien un passeport. (NdT: il n’existe pas de carte d’identité nationale aux Etats-unis). Aucun de ces trois documents n’est facile à obtenir pour une très grande partie des citoyens des USA. La seule pièce d’identité que possède la majeure partie des américains est le permis de conduire. Et celui-ci n’est pas reconnu par les assesseurs des bureaux de vote. Aux Etats-unis, de très nombreuses personnes, souvent issues de catégories sociales défavorisées et de minorités ethniques, n’ont jamais reçu un acte de naissance officiel. Et presque personne parmi les pauvres ou les classes populaires aux Etats-unis ne dispose d’un passeport. De fait, seulement 23% des citoyens des Etats-unis possède un passeport. En résultat, cette nouvelle loi qui dit “Tu veux voter ? Prouve moi que tu es un vraimrikain” rend l’accès à l’isoloir particulièrement difficile à quelqu’un qui est né quelque part au fin fond de la campagne de l’Alabama… par contre cela ne pose aucun problème à celui qui vient de renouveler son passeport pour aller faire une petite virée sur les plages de Cancun ou au pied de la Tour Eiffel. Le but de l’opération : revenir à l’ancien système en vigueur du temps des “Pères Fondateurs”, quand seuls les hommes propriétaires de biens et ayant payé l’impôt avaient le droit de vote. Les journaliers, les pauvres, les femmes, les noirs, les mexicains ? Qu’ils la ferment s’ils ne veulent pas finir au bout d’une corde. Un tel système permet de garantir que, quelque soit le parti politique qui gagne l’élection, c’est toujours l’oligarchie qui reste au pouvoir. Les listes électorales ne sont plus l’expression d’un droit mais une liste d’invités pour un club select. Et ça marche ! Dans la première année qui a suivi l’adoption de la Proposition 200 en Arizona, près de 30% des résidents nouvellement arrivés dans la région de Phoenix se sont vus interdire l’accès aux bureaux de vote. Une enquête menée par l’ACLU (American Civil Liberties Union) a conclu que les refus d’inscription sur les registres électoraux se concentraient parmi les “couches pauvres de la société”. En Arizona, cela est synonyme de “population d’origine hispanique”. Mais, si ces personnes a qui on a refusé l’inscription - plusieurs dizaines de milliers de personnes - sont en fait des immigrés clandestins tentant d’usurper un droit réservé aux citoyens légaux, ne faut il pas poursuivre et punir ces usurpateurs ? D’autant que c’est facile de les retrouver, après tout, sur leur formulaire d’inscription, ils nous fournissent leur nom, adresse et numéro de permis de conduire. J’ai donc appelé Jan Brewer, la Secrétaire d’Etat de l’Arizona chargée de l’application de la loi “Proposition 200″, pour lui demander combien d’électeurs immigrés illégaux elle avait réussi à appréhender. Personne dans son équipe n’a pu me citer un seul cas d’électeur rejeté parcequ’il n’était pas un immigré en règle. (Est-il nécessaire de mentionner que Mlle Brewer est également la vice-présidente pour l’Arizona du comité de campagne pour la réelection de George Bush ?) Pendant ce temps là, à Washington, les comités républicains suivaient attentivement ce qui se passait en Arizona. L’application de la Proposition 200 les faisait saliver comme des chiens devant la vitrine d’un boucher. Le député républicain de l’Illinois, Henry Hyde - qui ne s’est jamais embarassé de préoccupations démocratiques quand il s’agit de s’assurer la victoire à une élection - a proposé une loi fédérale qui obligerait chacun des 50 états à exiger de chaque électeur (et pas seulement des nouveaux inscrits) une preuve de citoyenneté américaine ainsi qu’une pièce d’identité officielle, comportant sa photographie, sous peine de ne pouvoir prendre part au vote. Cette proposition était une attaque tellement directe, sans fard et ouvertement biaisée contre le droit au vote des citoyens de ce pays que le Congrès, dominé par les Républicains, l’approuva à une grande majorité. Les citoyens de notre pays peuvent se féliciter que le Sénat, un peu plus circonspect, ait pris le temps d’examiner la proposition et ne se soit pas encore prononcé pour l’instant. La croisade contre les organisations des droits civiques et la Ligue des femmes électrices Il fallait trouver un moyen pour se prémunir contre ces groupes de citoyens charitables qui s’obstinent à faire leur devoir civique en incitant les gens à s’inscrire sur les listes électorales. Ces quatre dernières années, les différents Etats ont promulgué toute une série de lois ayant pour principal objectif de faire obstacle aux campagnes d’incitation au vote auprès des jeunes et des pauvres. Ici encore la Floride est un exemple typique de stratégie mise en oeuvre par les Républicains. Là-bas, Sue Cobb, Secrétaire d’Etat nommée par Jeb Bush (le grand frère de l’autre) a pris sa plus belle plume pour écrire aux organisations de défense des droits civiques, aux églises ainsi qu’à la vénérable Ligue des femmes électrices, une association qui figure dans tous les livres d’école aux Etats-unis. Que disait la lettre de Sue Cobb ? Elle ne disait pas… elle menaçait. Il était inadmissible que l’argent du contribuable soit dépensé pour corriger les bulletins d’inscription mal remplies par les associations civiques. En conséquence une nouvelle loi imposait des amendes pouvant aller jusqu’à plusieurs milliers de dollars à toute association ou groupe qui soumettrait des formulaires d’inscription sur les listes électorales et comportant des erreurs. Ce genre de loi a pour conséquence de faire disparaître de nos trottoirs toutes ces petites vieilles dames avec leur porte document. La Ligue des femmes électrices a calculé qu’il suffirait que 14 formulaires soient mal remplis par l’un de leurs bénévoles pour que l’organisation soit mise en faillite par le paiement de l’amende. A noter que cette nouvelle loi ne s’applique qu’aux “empécheurs de tourner en rond”, les organisations civiques. Les partis politiques, eux, ne sont pas concernés par ces amendes. Mais ne croyez pas que c’est toujours le Parti Républicain qui tient le bout de la corde avec laquelle on est entrain de lyncher le droit de vote. En 2006, en Géorgie, la Secrétaire d’Etat de l’époque, Cathy Cox, imposa toute une série de mesures destinées à compliquer la vie des campagnes d’inscription sur les listes électorales : soudain il était interdit de déposer les demandes d’inscription en bloc (ce qui est génant quand des pasteurs en font remplir des dizaines lors de fêtes paroissiales), il fallait être “officiellement enregistré” pour avoir le droit d’aider les gens à remplir les formulaires (souvent complexes), il était interdit de photocopier des bulletins remplis (seul moyen pour les groupes de garder une trace et de suivre les demandes rejetées). Enfin, il fallait être assermenté par l’Etat de Géorgie pour pouvoir collecter les bulletins d’inscription. Cox, tout comme son prédecesseur, l’ancien Sénateur Zell Miller, est un membre du Parti Démocrate, du moins en a t’elle l’étiquette. Mais tout comme Miller, Cox prouve par ses actions qu’elle est habitée par une méfiance, voire une peur profonde, de l’électorat basané au sein de son propre parti et qu’elle est prête à tout pour maintenir l’oligarchie blanche en place. Heureusement n’importe quel juge normalement constitué était en mesure de repérer le caractère “Jim Crow” de ce genre de mesures et le tribunal local annula la majorité des décisions de Cox pour cause d’anti-constitutionalité. Malgré cela, Cox et ses copains au Parti Démocrate parvinrent à dresser suffisamment d’obstacles sur la route des électeurs Noirs de Géorgie pour réussir à empécher l’élection de la candidate de leur choix… la député Cynthia McKinney, membre du Parti Démocrate (même si elle y est méprisée par une bonne part des “éléphants” du parti). Le blocus des électeurs Noirs permit de “punir” la député Démocrate rebelle… mais cette “victoire” eut un prix : elle fit perdre au Parti Démocrate certains scrutins où les voix Noires bloquées auraient probablement pu faire pencher la balance. Parmi les victimes de cette absence de voix Démocrates : la candidate au siège de gouverneur, Cathy Cox. Mais , au bout du compte, les blocages pour empécher les gens de voter ne sont pas motivés par l’affiliation politique ou par la couleur de peau. Empécher les gens de s’inscrire sur les listes électorales est simplement une nouvelle bataille sur le front de la lutte des classes. Avoir le droit de voter aux Etats-unis est entrain de devenir un privilège exclusif des classes favorisées. Pour la première fois dans l’histoire de ce pays, le taux d’électeurs inscrits dont le revenu annuel est inférieur à 15 000 dollars est tombé en dessous des 50% des inscrits. Et la cause de cette statistique n’est pas à chercher - comme la presse aimerait nous le faire croire - dans une soi-disante “desaffection des citoyens dans la politique”. Si les pauvres de ce pays ne vont pas voter ce n’est PAS parce que ils s’en foutent… c’est parce que leur demandes d’inscription sur les listes électorales sont discrètement jétées à la poubelle. Et - quand personne ne fait attention - les électeurs déjà inscrits sont tout aussi discrètement effacés des régistres. C’est un phénomène fréquent au “Purgistan”…. . Le Purgistan Si un électeur pauvre ou basané réussit quand même à s’inscrire sur le registre électoral, il n’est pas certain qu’il réussisse à s’y cramponner. En effet, il va devoir affronter le deuxième volet de l’offensive des Républicains contre la démocratie : la “purge” des registres électoraux. En janvier 2000, en Floride, plusieurs dizaines de milliers de personnes innoncentes avaient été rayées des listes électorales parce qu’elles portaient le même nom qu’une personne condamnée par la justice (un “felon”). Cette “purge” n’était pas un accident de parcours honteux - c’était un test pour le Parti Républicain au niveau national. A l’époque on improvisait en marge de la légalité, aujourd’hui la nouvelle loi HAVA de 2002 obligeles Secrétaires de chaque d’Etat de “corriger” les listes électorales, une invitation ouverte à pratiques des purges massives d’électeurs suspects de ne pas “bien voter”. Apartheid électoral à Cleveland, les voix des Noirs passent à la poubelle Au cours de chaque élection, des votes sont “annulés” pour des raisons diverses. Il peut s’agir de bulletins “souillés”, “illisibles” ou “mal marqués” et donc impossibles à lire, ou bien des bulletins mal perforés par la machine. Mais le Secrétaire d’Etat local peut également décider, pour des raisons de temps, de ne pas compter les “bulletins provisoires” qui ont été donnés aux personnes ne pouvant voter en personne.`Ainsi, en 2004, dans l’Ohio, les électeurs qui faisaient la queue depuis 3 heures pour voter, se sont vus proposer des “bulletins provisoires” afin “d’accélerer les choses”… ces bulletins n’ont ensuite pas été comptés. En 2004, plus de 600 000 bulletins provisoires ont ainsi été rejétés ou tout simplement jetés à la poubelle. On peut faire de même avec les votes par correspondance qui peuvent être contestés par l’un ou l’autre représentant d’un parti (par exemple, on peut contester que la personne habite vraiment à l’adresse indiquée)…Bon, me direz vous, c’est pas grave si ces votes annulés sont répartis dans tous les districts et ne favorisent donc pas un candidat par rapport à un autre. Mais cela ne se passe pas comme ça. Regardez par exemple cette carte des bureaux de vote de Cleveland (Ohio) pour le comté de Cuyahoga en 2000.La tache noire en forme de botte sur la carte du haut vous indique les bureaux de vote où on a mis un maximum de bulletins de vote “illisibles” ou “souillés” à la poubelle.Si vous comparez cette carte avec celle du dessous, vous verrez que ce sont avant tout les voix des ghettos noirs (et donc susceptibles de voter pour le Parti Démocrate) que l’on a mises à la poubelle… Les avocats de défense des droits civiques commencent à savoir repérer le petit jeu des “faux criminels”, les politiques doivent donc trouver de nouvelles astuces pour “blanchir” les registres. Ainsi, en 2006, s’appuyant sur les droits octroyés par la nouvelle loi HAVA, le Secrétaire d’Etat Républicain du Kentucky découvrit que 8000 résidents de son Etat étaient également inscrits dans un autre Etat… de toute évidence des personnes ayant l’intention de voter deux fois, ce qui constitue un délit. Sans perdre de temps, il supprima leurs noms des registres et ne prit même pas la peine de prévenir ces personnes. Ce qui est bizarre c’est que - quand il a été interrogé à ce sujet par la presse - le Secrétaire d’Etat du Kentucky a été incapable de citer le cas d’une seule personne ayant été prise sur le fait de voter deux fois dans des Etats différents… mais c’est probablement parceque notre vaillant Secrétaire d’Etat a réussi à déjouer leurs plans diaboliques avant qu’ils ne commettent leur crime… n’est ce pas ? Ce n’est pas si sûr. Peut-être que notre Secrétaire d’Etat a simplement découvert une évidence : dans une nation peuplée de plus de 300 millions de personnes, il y en a beaucoup qui portent les mêmes prénoms et noms communs, et sont en plus nés le même jour. Par ailleurs, une des conséquences de l’esclavage est que les descendants des esclaves africains partagent souvent les mêmes noms de famille. Cela rend les membres de la communauté noire particulièrement vulnérables aux “purges” des registres électoraux qui ne se basent que sur des comparaisons entre deux bases de données. Ainsi, il y a plus de 200 Leroy Johnson, tous nés le 17 février 1952 et résidant dans divers comtés du Kentucky. Logiquement - si on se base sur la méthode employée par le Secrétaire d’Etat pour “nettoyer” les registres électoraux, sur ces 200 citoyens américains, un seul aura le droit de voter, les autres ayant été rayés des registres. Ca fera toujours autant de votes en moins pour Hillary Clinton, hein ? Est-ce que le Secrtétaire d’Etat du Kentucky, membre du Parti Républicain, s’est rendu compte qu’avec sa méthode il risquait de priver de leur droit de vote des milliers de citoyens Noirs (dont on sait qu’ils votent statistiquement plus pour le camp adverse) ? Un juge fédéral s’en est rendu compte, lui, et a interdit toute la méthode de “purge”, la déclarant anti-constitutionnelle. Malheureusement, cette décision de justice est intervenue après les élections. Votes Noirs rejetés en Floride… et ayant permis l’élection de G.W. Bush Il n’y a pas qu’au Kentucky ou dans l’Ohio qu’on fait tout pour empécher les voix des Noirs d’être comptées aux élections.. Le graphique ci-contre provient du rapport de la U.S. Civil Rights Commission pour les élections 2000 en Floride. Il se base sur une analyse, bureau de vote par vote, des votes annulés. En Floride, l’appartenance raciale est indiquée sur les listes électorales.La pile blanche indique le taux de rejet pour les voix des électeurs “non-noirs” : 1,6% soit 1 bulletin de vote sur 63. La pile noire indique que 14,4% des voix des électeurs noirs ont été annulées, soit un bulletin de vote sur 7.Si on extrapole ce chiffre à la population de l’Etat de Floride (qui comporte 13% de citoyens Noirs) alors cela signifie que plus de la moitié (54%) des votes annulés en Floride sont des bulletins émis par des Noirs.Et alors ? Et bien, si plus de la moitié des 179 855 bulletins annulés en Floride sont des votes de Noirs, alors on peut en déduire qu’une grosse partie de ces bulletins étaient en faveur d’Al Gore, la communauté noire de Floride votant traditionnellement majoritairement Démocrate. Si on avait pu recompter ces bulletins, plusieurs milliers de voix seraient venues s’ajouter au score de Al Gore en Floride… un Etat qui a permis à George Bush de remporter l’élection présidentielle avec une avance de…. 537 voix. Vous comprenez maintenant ? Il n’y a pas de limites aux raisons qu’un Secrétaire d’Etat peut inventer pour évincer quelqu’un des registres électoraux, par exemple le fait que la personne habite à une “adresse suspecte”. La méthode de l’adresse suspecte avait été abondamment utilisée en 2004 par le Comité National Républicain, permettant la “purge” de plusieurs centaines de milliers d’électeurs qui se virent ainsi privés de leur droit de vote. Si vous vous souvenez, nous avons vu plus haut dans ce livre qu’une “adresse suspecte” est très souvent celle d’un soldat Noir envoyé à Bagdad… ou dans un des nombreux autres endroits où notre Président envoie ses Hummers pour faire le plein. Mais l’ancètre de toutes les méthodes pour purger les registres, celle qui avait tellement bien marché en Floride en 2000 et que Katherine Harris avait maniée avec brio, celle là est toujours parmi nous. On continue à “nettoyer” les listes électorales en y traquant les “felons”, les personnes condamnées par la justice et privées de leur droits civiques. Et ce n’est pas une petite affaire. En Juin 2006, la Secrétaire d’Etat de la Géorgie a annonçé avoir détecté (et éliminé des registres) plus de 80 000 personnes censées être des criminels condamnés à la privation des droits civiques. Un tel chiffre est hallucinant. Si on considère qu’un ancien criminel, privé de droits civiques et qui tente de se réinscrire sur les listes électorales commet un nouveau crime, la Géorgie devait être - en cet été 2006 - au coeur d’une vague de criminalité sans précedent. Et pourtant, malgré le fait qu’ils étaient 80 000 à avoir commis le crime de s’inscrire illégalement sur les registres, la Secrétaire d’Etat a été incapable de nous donner le nom d’une seule personne arrêtée et mise en examen pour s’être inscrit de manière frauduleuse. Le jour de cette gigantesque “purge”, j’ai pris l’avion pour Atlanta, capitale de la Géorgie. Devant le Capitole, les avocats en colère de l’Opération PUSH (NdT : mouvement incitant les Noirs à s’impliquer dans la vie politique locale) m’ont expliqué que - tout comme en Floride en 2000, la liste des “soi-disants criminels” virés des listes contenait surtout les noms de personnes coupables d’un seul crime : celui d’être noir ou basané et de vouloir voter. En Géorgie, c’est une élue Démocrate qui a fait le sale boulot mais - comme c’est souvent le cas - ce sont les Républicains qui ont le sourire aux lèvres et encaissent les retombées de ces tripatouillages électoraux. Le jeu de l’oie des élections : éviter les chausses-trappes pour arriver à l’isoloir (et réussir à faire en sorte que sa voix soit prise en compte) Quand j’étais petit, j’adorais jouer au jeu de Uncle Wiggily - une variante du Jeu de l’Oie. La bande à Bush adore y jouer maintenant. Sauf qu’aujourd’hui, c’est nous qui sommes leurs pions qu’ils déplacent à loisir sur le plateau de jeu électoral. Prenons brièvement le temps de récapituler les différents obstacles qui séparent l’électeur de l’isoloir. Pour commencer, ils bloquent les campagnes d’inscription sur les registres électoraux. Ensuite, si vous réussissez à vous inscrire néanmoins, ils rejettent votre inscription pour une raison ou une autre. Si vous réussissez malgré tout à vous inscrire sur les registres électoraux, vous courez toujours le risque de vous faire “purger” sans préavis. Ces méthodes sont les premières étapes de ce que j’appelle “la stratégie Uncle Wiggily”. Dans cette variante du Jeu de l’Oie, vous devez suivre un parcours semé d’embuches, d’obstacles et de chausses-trappes pour enfin arriver à la maison du Dr. Possum. Ce sont les dés qui décident de votre progression sur le plateau. En 2008, les Républicains vont jouer à ce jeu avec nous, sauf que les dés seront pipés et désavantageront prioritairement les citoyens qui ont le mauvais goût de ne pas être “fiables” dans leur vote : les Latinos, les Noirs, les “mobiles” (c’est à dire les étudiants). Ce groupe de population se caractérise par le fait qu’il n’a généralement pas de passeport… et que statistiquement il vote très souvent pour des candidats Démocrates. Si vous lisez ceci dans l’espoir de découvrir “l’astuce” qui permettra la falsification des élections de 2008 - par exemple la manipulation des ordinateurs de vote - alors laissez tomber. Il n’y aura pas “d’astuce”, nous sommes en face d’une stratégie à facettes multiples et dont le but est de créer toute une série d’obstacles qui permettent d’éliminer à chaque étape, un discret pourcentage d’électeurs Noirs ou basanés et les priver ainsi de leurs droits. Nous avons parlé des obstacles dressés par la loi HAVA sur la route des personnes voulant voter. Mais ce n’est que le tout début de parcours du combattant pour l’électeur. Celui qui réussit à s’inscrire et à éviter les purges est encore loin de pouvoir glisser son bulletin dans l’urne. Aujourd’hui, il y a toute une série de nouveaux obstacles entre vous et l’isoloir. Et si vous réussissez quand même à atteindre l’urne, il existe toute une batterie de moyens sophistiqués pour vous empécher de donner votre voix au candidat de votre choix. Et si vous parvenez néanmoins à voter, il y a de fortes chances pour que votre bulletin ne soit tout simplement pas compté par les dépouilleurs. “CAGING LISTS” - comment cibler les électeurs susceptibles de “mal voter”… et bloquer leur vote Exemples de Caging Lists, envoyées par erreur par le Parti Républicain Qu’est ce qu’une “caging list” ? Regardez à gauche. En 2002, un membre du Comité National Républicain a, par mégarde, envoyé à une mauvaise adresse mail une série de courriers électroniques et de fichiers Excel contenant des milliers de noms et d’adresses d’électeurs vivant dans les quartiers noirs de Floride…. où le vote est traditionnellement pro-Démocrate. Les Partis politiques aux USA sont coutumiers du fait depuis que les Noirs ont le droit de vote… sauf que c’est illégal depuis 1969. Alors on continue à le faire, mais en cachette…Ces listes sont ensuite dispatchées par bureau de vote où les assesseurs sont chargés de contester le droit de vote des personnes qui y figurent ou bien demander l’annulation du bulletin si l’une des personnes y figurant a néanmoins réussi à voter.Pour quelle raison ? Et bien, par exemple (comme c’est le cas dans l’illustration) parce que la personne “ne vit plus dans le district électoral” - en effet, pour le moment elle n’y vit plus puisqu’elle est mobilisée avec la Garde Nationale dans la banlieue de Bagdad. On peut aussi trouver des homonymes qui ont un casier judiciaire et ensuite dire “cette personne, John Smith, n’a pas le droit de voter”. Ou encore des “migrants” qui sont suspects pour la simple raison qu’ils vivent dans un asile pour personnes sans domicile fixe. Lors des élections présidentielles de 2004, où il était clair que l’Etat d’Ohio allait être le point tournant de la campagne, le Parti Républicain a lancé, le 2 novembre 2004, une campagne de plusieurs millions de dollars visant à contester les votes de plus de 35 000 citoyens, essentiellement des électeurs dans les districts noirs de Cleveland. Kenneth Blackwell, le Secrétaire d’Etat Républicain bloqua les tentatives des avocats du mouvement des droits civiques en s’appuyant sur une finasserie juridique. Ailleurs, en Pennsylvanie, en Floride, dans le Michigan et le Wisconsin, les comités locaux Républicains contestèrent des milliers de votes. On n’avait pas vu une telle attaque contre le droit de vote des Noirs en Amérique depuis Martin Luther King et son incarcération, dans les années 1960, à Birmingham, pour protester contre les lois “Jim Crow”. Bon, il faut être honnète. Les Républicains n’attaquèrent pas que le vote Noir. A Palm Beach, en Floride, ils ciblèrent également les électeurs des maisons de retraite juives, un segment de la population américaine qui a la mauvaise habitude de voter Démocrate. Voici le parcours du combattant de l’électeur “suspect de voter pour le camp adverse” : * Oh Non ! Vous voulez vous inscrire sur les registres électoraux mais vous n’êtes pas sur la “liste de vérification”. Votre demande d’inscription est rejetée. Vous ne pourrez pas voter. * Oups ! Vous avez le même prénom et nom qu’ne autre personne, dotée d’un casier judiciaire. Votre inscription sur les registres est “purgée”. * Désolé ! Vous ne pouvez fournir une pièce d’identité officielle pour prouver que vous êtes bien vous. Pas grave, prenez un bulletin de vote provisoire. * Ha-ha ! Votre bulletin provisoire est rejeté par la commission électorale. * Comme c’est dommage ! Votre bulletin n’est pas bien perforé ou bien souillé par la machine à voter (à perforation ou à marquage). Votre bulletin ne sera pas compté. * Pas de bol. Votre nom figure sur une “caging list” - une liste d’individus dont le vote sera contesté par le camp adverse (par exemple parce qu’on dira que vous n’habitez plus à la même adresse vu que vous êtes mobilisé à Bagdad ou à Kaboul. Votre bulletin de vote par correspondance sera annulé. * C’est trop bète ! Vous avez voté avec un ordinateur de vote qui ne génère pas de trace papier (paper trail). Il est donc impossible de contester les résultats et de demander un recompte des voix. Les chiffres pour 2004 proviennent des données fournies par la US Elections Assistance Commission. Reportez vous au Chapitre 4 du livre ‘Armed Madhouse’ pour l’explication détaillée comment 3 millions de votes n’ont pas été comptés en 2004. Ce n’est pas facile de projeter les futurs “néga-votes” mais on peut néanmoins avancer une estimation raisonnable. Considérant les nouveaux pouvoirs accordés par la loi HAVA, on peut s’attendre à ce que les rejets d’inscriptions sur les listes électorales va augmenter de 50%. Les nouvelles lois adoptées dans les différents Etats et obligeant l’électeur à fournir une pièce d’identité valide risquent de doubler le nombre de refus de vote. En conséquence, 300 000 personnes supplémentaires se verront proposer un “bulletin provisoire”… augmentant d’autant le nombre de bulletins provisoires rejetés. Les votes par correspondance (absentee ballots) devraient être refusés dans la même proportion qu’en 2004. Et - étant donné que des nouvelles machines à voter ont été installées depuis 2004, il devrait y avoir un peu moins de bulletins rejetés pour “souillure” ou “mauvaise perforation”. Si ces chiffres ne vous convainquent pas, proposez moi les votres. Lien pour voir les tableaux et graphiques: http://libertesinternets.wordpress.com/2008/01/13/elections-usa-comment-faire-disparaitre-6-millions-delecteurs/ (La suite au prochain numéro )
http://torapamavoa.blogspot.com http://myspace.com/torapamavoa Non Nicolas! Le rap anti sarko !!

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