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"Nowhere Boy" de Sam Taylor-Wood

Par Cyriltuloup

Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood (2010)

Les fans des Beatles risquent bien de se fasciner pour Nowhere Boy, biopic retraçant la jeunesse de John Lennon. A défaut d’être original, le film séduit par sa mise en scène et son acteur vedette, Aaron Johnson. Il inflige malgré tout un académisme désolant, véritable fardeau pour ce récit délicat. Un film tenu, trop tenu.

 

Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood (2010)

Soyons clair, Nowhere Boy n’est pas une comédie musicale, mais le portrait d’un jeune musicien de 15 printemps. Tourmenté par les conflits familiaux, John se réfugie très tôt dans la musique. Il passe son enfance chez sa tante Mimi, dans un climat propice à l’éducation et au savoir-vivre. Il  ne retrouvera sa mère Julia qu’à l’adolescence, où il embrasse un milieu social différent. Loin des habitudes de Mimi, Julia préfère boire, fumer et enflammer les pistes de danses. Nowhere Boy tient une intrigue en béton, sur laquelle il est assez facile d’évoquer toutes les difficultés de l’adolescence. Seulement, il s’enferme très tôt dans une prudence non convenue. Il reste assez anecdotique, et ce, en dépit de son approche des hostilités sociales. On appréciera la prestation de Aaron Johnson, étourdissant dans la peau de John Lennon.

Nowhere Boy de Sam Taylor-Wood (2010)

Nowhere Boy dépeint avec clarté les années 50, une période assez rare sur nos écrans. Dès les premiers plans, on décèle l’ambiance du récit. La mise en scène est très simple, les angles de vue étant typiques du cinéma moderne. La réalisatrice, Sam Taylor-Wood, prend très peu de risques. Même si le résultat est efficace, on regrettera ce caractère trop « sage ». Le biopic est un genre difficile à maîtriser, mais il y avait en Nowhere Boy tout le potentiel pour s’écarter des canons du genre. Suite à un évènement douloureux, qu’il vaut mieux ne pas communiquer pour vous garder la surprise, John pète les plombs et frappe l’un de ses amis. Une belle droite qui fera saigner la victime. La scène est plutôt réussie, mais la sensation se serait accrue avec des plans rapprochés. Ici, la caméra s’attarde sur des plans posés au lieu de souligner la détresse des personnages. Entre comédie et mélo-drame, Nowhere Boy mélange avec dextérité les genres. Sans jamais tomber dans la superficialité émotionnelle, il trouve un ton propre à son histoire. C’est un film à moitié subtil, presque politique par sa manière d’évoquer la société. Ce n’est pas très profond, mais les idées avancées méritent que l’on s’y attarde. C’est aussi l’illustration d’une jeunesse qui fume, qui s’amuse, qui bouge. Nowhere Boy, ou le biopic assez léger d’un homme pacifiste et précurseur du mouvement Peace and Love.



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