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Aubry, c’est fini

Publié le 03 décembre 2010 par Hmoreigne

 En choisissant une nouvelle fois le silence dans l’agitation, Martine Aubry amène à douter sur sa capacité à gérer le PS et au delà à pouvoir incarner une candidate crédible pour les présidentielles.

Il y a encore de la lumière à Solferino, mais dans la tempête le capitaine s’obstine à ne pas vouloir sortir de sa cabine. “Elle n’est pas là à des moments où il faudrait stabiliser le parti, Elle ne sent pas les choses” assène Michel Sapin, un proche de François Hollande. Mardi soir en effet, alors que Ségolène Royal venait de faire l’actualité en se déclarant candidate aux primaires, Martine Aubry jouait les filles de l’air préférant rester à Lille pour la mise en place du plan grand froid plutôt que de présider le bureau national du PS.

Le problème de la Première secrétaire c’est, sa visibilité et sa lisibilité. Le refus de la polémique se traduit souvent par un sentiment de décalage entre les actions de la patronne du PS et l’actualité qui donne une impression de flottement perceptible en interne et surtout en externe.

L’agacement touche jusqu’à Jack Lang. L’inoxydable ancien ministre de la Culture a estimé jeudi sur LCI que le PS aujourd’hui, “c’est un peu une pétaudière. On se croirait parfois à l’hippodrome d’Auteuil avec chaque jour un nouveau venu pour participer à la course hippique“. Le député socialiste souligne toutefois que la maire de Lille “a les capacités, la force de caractère” pour “reprendre l’initiative“.

Reine d’un style totalement opposé basé sur une utilisation opportuniste des médias, Ségolène Royal reproche à Martine Aubry un parti “inaudible” pendant le conflit sur les retraites. La Maire de Lille s’en défend et avance qu’ “en temps de crise, c’est un signe de sagesse que de peser le pour et le contre“.

Une stratégie cautionnée par Laurent Fabius qui juge que la patronne du PS “choisit son rythme, va à son rythme” ce qui à ses yeux est une qualité.

Il en ressort l’image d’une dirigeante certes laborieuse, capable de remettre le parti au travail, mais décidemment pas faite pour porter la parole socialiste. S’y ajoute le ressenti d’une femme fine tacticienne mais qui agit par devoir à quasi-reculons comme l’illustre l’un de ses propos tenu dernièrement : “L’important est dans la capacité à travailler et à être porté par un mouvement, l’envie vient quand on est en responsabilité.

Acceptable au niveau du parti ce manque d’envie, cette quasi résignation est incompatible avec la course à la présidentielle dans laquelle les candidats doivent être habités par une obsession, une motivation quasi mystique et un goût pour la castagne.

Force est de constater que Martine Aubry n’a pas ce profil mais plutôt celui d’un premier ministrable solide aux bourrasques et condamné à la grisaille du gestionnaire.

Selon Europe 1, Martine Aubry devrait sortir de son silence ce week-end à travers un entretien accordé au Journal du Dimanche. Un choix qui confirme le peu de goût de la Première secrétaire pour la télévision, un média qu’elle maîtrise mal et qui pourtant est l’arme essentielle pour des présidentielles. La candidature de Martine Aubry aux primaires semble aujourd’hui loin d’être acquise.

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