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Les projets rochelais font des vagues à l'île de Ré

Publié le 04 décembre 2010 par Blanchemanche
Les projets rochelais font des vagues à l'île de Ré
L'extension du port des Minimes et l'implantation d'un cimentier à La Pallice suscitent l'opposition d'associations et d'élus.
http://www.charentelibre.fr/2010/12/04/les-projets-rochelais-font-des-vagues-a-l-ile-de-re,1009925.php
Les projets rochelais font des vagues à l'île de Ré
Vus depuis Rivedoux, en face, les projets pour le port de La Pallice ne sont pas les bienvenus et inquiètent les Rétais. Photo A. M.
Qu'il regarde vers le sud ou le nord-ouest, Maxime Bono, maire de La Rochelle, se dit probablement qu'être à la tête d'une ville côtière n'est pas un exercice aisé. Toucher au littoral est périlleux. Le projet d'extension du port des Minimes suscite ainsi beaucoup d'oppositions. Europe Écologie le critique, entre autres, sous l'angle financier. «Alors que la crise pèse sur les finances publiques, ce choix économique est lourd et risqué», écrit le représentant du mouvement, Jean-Philippe Brothier, qui ne croit pas que cette opération de 50 millions d'euros, «pour un simple parking à bateaux», sera indolore pour les contribuables.
Profitant de l'ouverture du Salon nautique à Paris, les associations France Nature Environnement et Robin des Bois enfoncent le clou sur les risques liés aux boues de dragage portuaire en général et celles de l'extension des Minimes en particulier. «Un million de mètres cubes de boues chargées de polluants doivent être extraits du chenal d'accès au vieux port et dispersées en mer dans le site Natura 2000 dit du Pertuis charentais», pointent les écologistes de Robin des Bois. La municipalité rochelaise a déjà rétorqué que les études réalisées sur ces sédiments démontraient qu'il n'y avait aucun impact sur le milieu marin. Tandis que s'échangent les communiqués, l'association Nature Environnement 17, elle, dépose un recours contre le projet devant le tribunal administratif «en raison des risques du clapage [opération consistant à déverser en mer des substances, NDLR], mais aussi de l'impact paysager», déclare Patrick Picaud, de l'association.
Une tour de 71 mètres
Du côté du port de commerce de La Pallice, la vie n'est pas non plus un long fleuve tranquille avec trois sites classés Seveso, un dépôt pétrolier Picoty qui entend s'agrandir, l'opposition des habitants à ce projet comme à celui de l'implantation d'une cimenterie Holcin... «Ce n'est pas une cimenterie, martèle Maxime Bono. Il s'agit d'un centre de broyage de clinker, une activité différente qui n'a pas du tout le même impact en terme de poussières et de nuisances.» Reste cette cheminée de 71 mètres de haut, plus élevée que les actuels silos à grains palliçois, qui devrait couronner l'implantation d'Holcin sur 4 hectares de terre-plein du port de commerce dans l'objectif d'y conditionner 500 000 tonnes de ciment par an.
«Nous sommes habitués au paysage industriel de La Pallice, mais tout de même. Une tour de 71 mètres, cela va renforcer cet impact visuel négatif», déclare le maire de Rivedoux, Patrice Raffarin. À son instigation, la communauté de communes de l'île de Ré a voté une motion réclamant la révision du dossier Holcin. «Plus globalement, nous sommes inquiets des projets du Grand Port maritime qui veut encore gagner sur la mer, créer de nouveaux terre-pleins. Mais pour faire quoi? Avec quel impact sur la courantologie?»
Si l'on ajoute à toutes ces clameurs les voix des élus qui, au sein même de la majorité municipale de La Rochelle, critiquent un autre projet - la création à La Pallice d'un site de stockage d'engrais liquides -, on voit que Maxime Bono n'a pas fini de batailler avec ceux qui ne partagent pas sa vision du développement de La Rochelle.
Agnès MARRONCLE 4 décembre 2010 | 04h00

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