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"Reviens-Moi" : mélo visuel sans étincelle

Par Buzzline
Orgueil et Préjugés, le nouveau long métrage du jeune et très doué Joe Wright pouvait laisser augurer du meilleur. Malheureusement, l'essai n'est pas transformé et la douche est très froide. Le film débute pourtant sous les meilleurs auspices. L'image soignée et le classicisme de la réalisation, agrémentée de certains effets de style concernant la narration, promettent une très grande fresque. On se laisse happer par cette histoire d'amour qui naît de manière très électrique. La beauté de chaque plan et les mouvements de caméra laissent s'exprimer une foule de sentiments et de ressentis. Les aspects sexuel, charnel et sensuel se mélangent adroitement à cette magnifique reconstitution de l'époque victorienne.   Puis, le rebondissement qui va lancer l'histoire arrive et ce qui s'ensuit s'enlise dans une monotonie sansa saveurs. La réalisation si alléchante du début laisse peu à peu place à une ambiance soporifique, sans relief. La dramaturgie, inexistante, empêche les émotions désirées par le réalisateur de faire mouche. Une impression renforcée dès qu'apparaît le personnage de Vanessa Redgrave (dont la prestation est pourtant formidable).  Nous suivons alors l'intrigue sans passion ni excitation. Joe Wright, visiblement fier de ses pirouettes au montage  et à la photographie, multiplie à outrance son processus. Mais en vain. La flamme allumée par nos deux protagonistes, mise en péril par le personnage de Briony, se retrouve étouffée, et sombre dans l'ennui. En parlant de ce trio infernal, si le personnage de Briony change selon les époques, l'ensemble des actrices qui l'incarne est impeccable. mélo visuel sans étincelle" title=""Reviens-Moi" : mélo visuel sans étincelle" /> Concernant nos deux amants maudits, l'interprétation est relativement bien assurée, bien que très classique. En effet, Keira Knightley s'offre enfin un rôle de femme consistant. Mais son charisme, s'il convient à l'époque, ne convainc guère. Quant à James McAvoy, il s'en sort relativement bien, sans toutefois occuper un terrain assez large pour rééditer l'exploit du Dernier Roi d'Ecosse.  La suite du récit ne nous réserve alors plus rien jusqu'au dénouement, où toutes les pièces du puzzle se rassemblent et où la morale pointe le bout de son nez. Malheureusement, il est déjà trop tard et nous pédalons dans la semoule : le film est vraiment trop imparfait. C'est un vrai pétard mouillé. L'émotion, tant désirée, ne vient jamais.
 Au final, la mise en scène ingénieuse du début, la magnifique esthétique de l'ensemble et les quelques envolées lyriques ne parviennent pas à rattraper un mélo romantique globalement handicapé par trop d'effets de style et une somnolence irrécupérable. Bourré d'académisme et formaté pour la "statuette", il est inquiétant de voir ce film remporter le Golden Globe du meilleur film dramatique et donc d'être a priori favori pour les Oscar. Mais un miracle peut toujours avoir lieu (souvenons-nous que Into the WildJesse James ou Les Promesses de l'ombre devraient également être en lice...)  Un seul mot pour résumer notre pensée : dommage.
 
 note sur 10 :03

  

Pourquoi y aller ? 

Pour le démarrage très prometteur du film. Pour le montage et les quelques effets de style qui ponctuent le film. Pour la fin.

Ce qui peut freiner ?

L'interprétation trop peu consistante, malgré de belles prestations physiques. Le manque de puissance générale de l'intrigue. La réalisation ronronnante.

 Pitch : Août 1935. Malgré la canicule qui frappe l'Angleterre, la famille Tallis mène une vie insouciante à l'abri, dans sa gigantesque demeure victorienne. La jeune Briony a trouvé sa vocation : elle sera romancière. Mais quand, du haut de ses treize ans, elle surprend sa soeur aînée, Cecilia, dans les bras de Robbie, fils de domestique, sa réaction naïve face aux désirs des adultes va provoquer une tragédie et marquer à jamais le destin du jeune homme... 
note sur 10 :03
Notre avis : Un long mélo ennuyeux et sans réel éclat qui brasse beaucoup d'idées pour finalement pas grand-chose. Quelques effets de réalisation originaux et classieux sauvent in extremis la mise en scène et tiennent en éveil tout en plombant l'ensemble....

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