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Old Boy de Park Chan-wook (2004)

Par Cyriltuloup

Philosophie ou réflexion sur la vengeance ? Old Boy est l’œuvre d’un cinéaste intéressé, innovant et prodigieux. Quand la mise en scène soulève la psychologie….

Old Boy de Park Chan-wook (2004)

En 2004, au festival de Cannes, Old Boy a failli recevoir la palme d’or. La récompense tant convoitée fut finalement remise au documentaire Fahrenheit 9/11 de Michael Moore. Le film coréen ne repart pourtant pas bredouille, décrochant au passage le Grand Prix. Une récompense on ne peux plus méritée, valorisant le travail d’un cinéaste créatif. Oh Dae-Soo, un père de famille anodin, se fait capturer à la fin des années 80. Il retrouve la liberté 15 ans plus tard, après avoir subit séquestrations. et manipulations mentales.  Souhaitant prendre sa revanche sur un agresseur anonyme, il passe son temps à se battre contre un mur. Il ne voit le monde extérieur que par le biais d’ une télévision, de laquelle il apprendra aussi le décès de sa femme. C’est décidé, il éclatera l’enfoiré qui l’a emprisonné. A peine sortit, son agresseur l’appelle, lui laissant 5 jours pour découvrir l’origine de son enlèvement. Vous venez de le voir, l’intrigue est particulièrement poignante. C’est un film mystérieux qui dévoile progressivement les indices. Un cinéma collaboratif qui demande l’attention du spectateur, suscitant une curiosité permanente.

Old Boy de Park Chan-wook (2004)

Atmosphère cafardeuse

Oh Dae-Soo, carrément incontrôlable, ira jusqu’à retirer, via une pince et une par une, 15 dents de l’un de ses malfaiteurs. Une autre scène sort du lot, celle du combat en 2D, lorsque le héros défonce avec un marteau une vingtaine d’adversaires armés de battes de Baseball. La caméra est posée, se déplaçant tantôt à gauche tantôt à droite, mais ne se rapprochant jamais des personnages. Sans zoomer, Park Chan-wook rend fascinant la bagarre urbaine. Un couteau planté dans le dos, il est inconcevable pour Oh Dae-Soo de mettre un terme aux hostilités, tant il désir se venger du mec qui vient de lui faire perde 15 précieuses années de sa vie. Old Boy n’est pas de caractère politiquement incorrect. A la place d’une multitude de balles, de gros flingues et de mitraillettes, le réalisateur privilège une sauvagerie humaine, une violence tactile et malpropre. Le spectacle ne serait pas le même sans Choi Min-sik, un acteur impeccable. Entre pleurs et rage fulgurante, son personnage demandait de l’aisance théâtrale, et l’interprétation est à la hauteur. Outre la mise en scène, très posée, le film se distingue avec son scénario. C’est une œuvre psychologique, entraînant des réflexions qui envahiront les pensées du spectateur. La projection close, on ne pourra que repenser à des citations comme « Ris et tout le monde rira avec toi, pleure et tu seras le seul à pleurer ». Ou encore : « Le caillou et le rocher coulent dans l’eau de la même façon », « Peut-être que je suis une bête, mais moi aussi j’ai le droit de vivre ». L’ouverture la plus intéressante est celle sur la vengeance, quel serait l’intérêt de vivre après avoir accompli ses objectifs ? Le vengeance guide Oh Dae-Soo, seul et unique moteur de son existence. Peu à peu se dessine une histoire déchirante, affirmant le douleur humaine au travers d’une approche philosophique de la raison et des désirs. Ici, le septième art s’impose artistiquement et intellectuellement. Magistral.


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