Magazine

Youhou, je suis vivant, juste j'avais plus internet et j'étais en France aussi

Publié le 11 décembre 2010 par Francisbf

Bon, les aminches, me revoilà en France. Oué, la mère patrie, la douce France aux seins laiteux qui nous abreuve de son amour passionné et de son picrate labellisé, tout ça tout ça.

Ce que ça fait d'être en France après un an couasiment jour pour jour passés dans la touffeur tropicale de l'Afrique millénaires aux charmes bigarrés et croupelus, à transpirer sous l'ardeur agressive d'un soleil zélé ?

Pour être tout à fait franc, la première sensation qu'il m'ait été donné d'éprouver lors de mon retour est cette espèce d'anxiété, approchant la panique, que l'on lit dans les yeux des demoiselles fouillant fiévreusement leur sac à main en marmonnant « bon sang, où est-ce que je l'ai mise ? Je l'ai laissée là ce matin, j'en suis sûr ».

Oui, c'était tout à fait ça, sauf que c'était en explorant à tâtons, de mes deux mains tremblantes, les profondeurs insondables de mon caleçon sans y retrouver ce que j'avais l'habitude de dégainer sans même avoir à y réfléchir, à savoir, vous l'aurez deviné, ma bite. (j'ai essayé d'y mettre les formes, mais bon, à trop vouloir prendre des gants avec la sensibilité du public, je risque de ne pas me faire comprendre, et ce serait regrettable. Je ne voudrais pas qu'on croie que je prends mon calbute pour un sac à main, où je rangerais mon stick à lèvres goût cerise, un stylo à plume ébréchée, le dernier Marc Levy et mon téléphone portable griffé Hello Kitty. Non, je n'y mets que ma bite. Et un petit sapin vert désodorisant, pour garder une fraîcheur alpine.)

Ce n'est bien sûr pas que le froid qui m'a marqué à mon retour en France. D'ailleurs, personnellement, je me suis rendu compte à mon plus vif contentement que je ne trouvais pas qu'il faisait si froid que ça, et que je pouvais sans problème quitter l'aéroport en T-shirt sous la neige. Bon, depuis, j'ai chopé la crève, j'ai le nez qui coule et un mucus gras m'obstrue la gorge en permanence, mais au moins, j'ai pu me la péter quelques instants, et c'est bien là le plus important.

Ca me ferait quand même chier que cette saleté de rhume, couplé avec les vingt centimètres de neige qu'il est en train de tomber à l'heure où je tape ces lignes sans savoir si je pourrais les mettre en ligne, m'empêchaient d'aller demain à la soirée qu'on m'a présenté comme étant « sur le thé russe. Mais normalement, y'aura de la vodka russe, et des mannequins russes, aussi. Et on pourra ramener du thé russe ». Et j'a-dore le thé russe.

Mais bon, disais-je, il n'y a pas que le froid qui m'ait marqué, il y a d'autres choses, et je ne parlerai ici que de celles qui m'ont marqué en bien, parce que quand même, jusqu'ici, cette note fait sauvagement citoyen irresponsable qui n'aime pas son pays (et qui d'ailleurs l'a quitté), et je ne voudrais pas que l'on croit que c'est le cas.

Voilà donc pêle-mêle quelques-uns des trucs géniaux que j'ai retrouvé en France : en premier lieu, la possibilité de boire au robinet, sans craindre pour la stabilité de son transit intestinal. C'est un peu magique. En plus, l'eau est bonne. Dans le même ordre d'idée, j'allais mettre aussi la possibilité de faire la vaisselle à l'eau chaude. C'est vrai que c'est bien agréable d'avoir deux robinets dans la cuisine, mais en fait, je m'en fiche, je suis devenu bourgeois et j'ai une femme de ménage qui fait ma vaisselle (à l'eau tiédasse imbuvable).

On peut citer aussi le fait de pouvoir aller sur la route et respirer à plein poumons. En fait, j'ai presque envie d'aller téter les pots d'échappement, tellement ils me paraissent doux et gentillets comparés à l'épaisse soupe de goudron qui s'écoule des pots d'échappements des voitures sénagalaises et s'étalent en flaques sur les pistes (je crois que c'est comme ça qu'ils ont fait leurs autoroutes).

Il y a aussi l'absence de moustiques, qui est un atout non négligeable de notre beau pays. Pouvoir laisser la porte de sa chambre ouverte la lumière allumée, c'est un privilège que vous ne vous imaginez pas. Je peux passer des heures dans le couloir, à regarder la porte ouverte donnant sur le foutoir de ma chambre glorieusement éclairé par une ampoule de 100 watts au moins, sans qu'un seul moustique ne rentre (ça a aussi l'avantage de me permettre d'accéder à mon lit sans avoir à me battre avec la moustiquaire, puis vérifier qu'elle est bien hermétique, et braquer une lampe de poche dans tous les coins pour m'assurer qu'il n'y a AUCUN moustique qui ait réussi à s'introduire, puis ressortir chercher du Baygon vert et bien arroser l'intérieur, puis recommencer l'opération de vérification, parce que pour sortir de ma moustiquaire, j'ai dû la soulever, et il peut y avoir de ces saloperies de moustiques qui en ont profité pour se glisser à l'intérieur pendant que je regardais ailleurs).

Mais passons aux choses les plus importantes : de un, pouvoir prendre une douche avec de la PRESSION. Vous n'imaginez pas (tous) le supplice de devoir livrer son corps à une douche qui tousse. Un filet d'eau crapoteux vous coule sur le corps, laissant des traînées dans la poussière, et il faut se tourner et se retourner pendant des heures (en tuant les moustiques qui vous tournent autour) avant d'être sûr d'avoir fait le tour et d'être à peu près propre partout (j'ai résolu ce problème en ne me lavant qu'une fois par semaine, le dimanche, si y'avait rien à la télé. Au moins, j'étais uniformément sale, sauf dans le dos, avec la sueur qui coule).

Puis il y a le bain chaud. Ca faisait une éternité que je n'avais pas pris de bain chaud. (Mes logeurs avaient bien deux baignoires dans la masure où ils m'ont hébergé neuf ou dix mois durant, mais ils m'avaient menacé des pires sévices si je m'en approchais à moins de dix mètres. Ils avaient mis un bracelet électronique à ma cheville, et un GPS dans la baignoire, qui se mettait à siffler si j'entrais dans le périmètre interdit). Là, j'ai pu. Avec un bon bouquin. J'ai pu laisser la baignoire se remplir peu à peu, regardant au loin monter l'eau entre mes orteils, tandis que l'îlot graisseux formé par ma bedaine proéminente voyait ses rives diminuer dangereusement, forçant les puces et les poux à se frayer un chemin entre les poils pour se réfugier autour du cratère de mon nombril, avant d'être emportés par les flots tumultueux et fumants, dans une vague de bien-être criminel. L'extase.

Ben voyez, j'y retourne, tiens.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Francisbf 367 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte