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MACHETE : Danny Trejo sort les machettes

Par Tom

Machete au cinéma

Récemment sorti sur grand écran (mais pour combien de semaines encore ?), "Machete", la nouvelle co-réalisation de l’enfant terrible de San Antonio Robert Rodriguez, restera peut-être dans les mémoires pour trois (bonnes ?) raisons : premièrement, pour le concept original de ce long-métrage inattendu (voir ci-dessous) ; deuxièmement, pour l’opportunité offerte à nos vétérans du cinéma pur et dur des années 80-90, j’ai nommé Jeff Fahey ("Silverado", "Le Cobaye"), Don Johnson ("Harley Davidson et l’homme aux santiags") et bien entendu Steven Seagel ("Nico", "Piège en haute mer") de retrouver la toile ; troisièmement, pour la propulsion de la bouille patibulaire de Danny Trejo au devant de l'affiche… Lui qui a trop longtemps brillé dans des seconds rôles parfois un peu minces ou tout simplement pourris !

Danny Trejo est Machete

Hormis ces trois raisons, "Machete" se fond honorablement dans le moule des autres productions Rodriguez : on y retrouve ainsi d’alléchantes Bimbos sublimées par la participation non négligeable de Michelle Rodriguez, Jessica Alba et Lindsay Lohan ; du sang et de la violence et d’immondes crapules, rôles endossés avec brio par Robert De Niro et nos trois lascars : Fahey, Seagal et Johnson. Bref, le cahier de charges standardisé du studio "Troublemaker" de notre ami Robert Rodriguez est bien rempli avec ce "Machete" qui se permet, en plus, de recycler ici tous les archétypes liés au cadre spatial de l’intrigue : la bordure frontalière séparant le Mexique et les Etats-Unis...

Jessica Alba

C’est ainsi que l’ex-Agent mexicain Machete (Danny Trejo) - tentant de ne pas faire de vague sur le sol américain en affichant un statut de travailleur clandestin - va devoir affronter une horde de salopards profitant du désarroi des clandestins mexicains pour s’adonner aux exécutions sommaires, aux extorsions de fonds ainsi qu’aux inévitables trafics de drogue ! Face à un sénateur raciste et corrompu, à un tortionnaire à la tête d’une milice privée, à un Businessman manipulateur et un trafiquant de drogue mexicain cultivant les assassinas sanguinaires, notre ami Machete va avoir du pain sur la planche… Heureusement, il sera bien aidé dans sa croisade par ses compatriotes à commencer par la résistance armée menée par Luz (Michelle Rodriguez), la représentante de la Loi Sartana (Jessica Alba) et par son propre frère (Cheech Larin), devenu prêtre.

Michelle Rodriguez

La genèse du projet - souvenez-vous du double concept "GrindHouse" initié par les frères siamois Quentin Tarantino / Robert Rodriguez - est assez particulière. Alors que généralement une bande-annonce est conçue, en post-production, pour vendre un film ; "Machete" suit le plan inverse : c’est un faux Teaser, réalisé à l’époque de "GrindHouse" (2007) et que les fans ont vénéré après se l’être arraché, qui est à l’origine du long-métrage ! La pirouette scénaristique se devait donc d’insérer dans une trame d’une grosse heure trente les quelques hallucinantes séquences rencontrées sur cette bande-annonce…

Steven Seagel face a Machete

Même si l’on peut saluer ce travail d’accroche, les spectateurs pourront toutefois ressentir, durant la projection, un effet "à deux vitesses" avec quelques (trop rares) séquences Gore et spectaculaires (généralement les coupes du Teaser original) combinées à une histoire de flics pseudo-sociale tirant quelque peu en longueur. Le constat est donc là : "Machete" cultive finalement assez peu le filon Trash du synopsis - un Mexicano en colère réclamant une vengeance expéditive - pour confiner davantage les débats à une petite aventure policière (vraiment !) pas très originale plaçant à l’honneur une communauté hispanique militant pour une Amérique bigarrée et multiculturelle…

Machete

C’est beau ! Et oui, cette effusion honnête de bons sentiments, maintes fois traitée à Hollywood, ne fait pas forcément recette ici & la Cause défendue par Machete restera finalement moins dans les mémoires que la fameuse scène de la piscine, l’envoûtante silhouette de Michelle Rodriguez marchant sur les traces de l’"ange noir" Johnny Depp de "Desperados 2", ou encore des quelques effusions de sang bien juteuses qui ponctue l’ouverture et la clôture des débats… Le tout survolé par la bouille incomparable de Super Trejo. Quel charmeur le gars !

Jeff Fahey et Robert DeNiro

"Machete" demeure donc une réalisation (signée Rodriguez) imparfaite car certainement pas aussi juteuse et sanguinaire que ce qu’on pouvait espérer. Peut-être que les révulsifs de ce genre de spectacles à la "Planet Terror" pourraient trouver, en ce "Machete", une occasion louable de se familiariser, quelque peu, avec le cinéma de notre ami Robert… Un cinéma que l’on aime sans concession, bourré de références, divertissant, sexiste et à consommer sans modération avec une Desperados Tequila dans une main et des Doritos piquants dans l’autre !

Don Johnson

La bande-annonce…

Tags associés : "Machete", Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Jessica Alba, Robert De Niro, Johnny Depp, Robert Rodriguez, Quentin Tarantino, "GrindHouse", "Planet Terror"


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