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La côte d'Ivoire agonisante :" Bédié m'a TUER "

Publié le 01 janvier 2011 par Gnali

La mort du président Houphouët Boigny le 07 Décembre 1993 précipite le destin de la côte d’ivoire vers un avenir incertain. Houphouët était sur son lit de malade de l’Hôpital Cochin à paris que ses successeurs aiguisaient déjà leur appétit du pouvoir.

La constitution ivoirienne prévoit dans l’un de ses premiers articles qu’en cas de décès ou de vacances du président de la république, c’est le président de l’Assemblée nationale qui le remplace.

Monsieur H. Konan Bédié est le Président de cette assemblée, c’est donc lui qui assure l’intérim du pouvoir jusqu’aux prochaines élections de 1995.

Le 08 Décembre 1994,un an après , avec le soutien des députés du PDCI-RDA, le parti unique, acquis à 100 % à sa cause, Bédié modifie le code électoral ivoirien qui stipule désormais que tout candidat à la présidence de la république doit prouver qu’il est ivoirien de père et de mère, eux-mêmes de parents ivoiriens . Selon lui cela permet de préserver l’identité de la côte d’ivoire. Parler d’identité quand l’on sait que le pays est composé de mosaïque de populations d’origines diverses est une faute politique qui se paie à long terme. La question d’identité a ouvert la boîte de pandore.

Monsieur Bédié venait ainsi, sans se douter un seul instant d’inventer le concept d’ivoirité qui tue le pays à petit feu. C’est une nébuleuse, un venin politico-social qu’il a inoculé dans les veines de la côte d’ivoire.

En 1995, lors de la présidentielle, Bédié sort ce concept pour empêcher son allié d’aujourd’hui de se présenter. Les autres candidats ayant boycotté les élections. Le mal est déjà fait. Je crois qu’il n’avait pas eu la bénédiction des gens du Nord. Voulait-il se racheter en 2010 ?

En 1998, la reforme de la propriété foncière enfonce le clou. La gestion calamiteuse des affaires courantes du pays de 1993 à 1999, le tribalisme, le favoritisme, la corruption dans l’administration ivoirienne, il faut mettre tout cela sur le compte de Monsieur Bédié.

Le coup d’état de 1999, orchestré par le général Guéi, avec la complicité de quelques mutins qui réclamaient le solde du mois aurait dû être évité si Bédié avait demandé à la France (la 43 e BIRMA basée à Port-bouet à Abidjan) d’intervenir pour reconduire dans leur camp, ces petits mutins. Les accords de défense entre la France et la côte d’ivoire sont restés au placard. Ils n’ont servi à rien. Le résultat des courses, Monsieur Guéi arrive au pouvoir, rien dans la cafetière, auréolé de son béret de l’école militaire Saint-Cyr.

Guéi fait son show au moment où se forment dans le pays de groupuscules militaires, des rebellions armées, se revendiquant de telle ou telle ethnie, notamment les rebelles du Nord, ces cartels de drogue, de diamant, de produits illicites, d’argent sale pour financer les campagnes électorales, d’armes de destruction massives stockées dans le nord pour alimenter les guérillas urbaines, sur lesquels l’ONU ferment les yeux et qui terrorisent la côte d’voire. La guerre civile et toutes les tentatives de déstabilisation du pays depuis 2002 doivent être aussi mises au crédit de Bédié et de la communauté internationale .

Le ralliement de Monsieur Bédié à Monsieur Ouattara lors du second tour de l’élection présidentielle est considéré comme une trahison aux yeux des populations autochtones du Sud. Un proverbe Baoulé dit à Monsieur Bédié : Ce sont les ivoiriens à qui vous faites mal que vous verrez en rêve

Gnali Zako


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