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Scarecrap

Publié le 02 janvier 2011 par Luxyukiiste

Scarecrap
Je commence à explorer les adaptations cinématographiques de l’oeuvre de Junji Ito, et malheureusement, ça ne débute pas très bien. Le film en question adapte une histoire publiée en 1991, Scarecrow, traduite par Tonkam pour le recueil Le voleur de visages. Le réalisateur, Norio Tsuruta, signait Ring 0 un an avant, en 2000, un bon film sur la jeunesse de Sadako. Mais là, on s’ennuie ferme, et c’est dommage, car Ito mérite mieux.
A la base, Scarecrow par Ito nous présente un village où les habitants ont pris l’habitude d’effrayer les oiseaux avec des épouvantails. Un jour, un homme en plante un devant le tombe de sa fille récemment décédée. Petit à petit, le visage de tissu prend les traits de la jeune fille… Dans le film, Kaoru Yoshikawa part dans un village isolé pour retrouver son frère dont elle a perdu la trace. Son seul indice est une lettre envoyée par une ancienne amoureuse, qui y réside. Il n’en faut pas plus à l’amateur d’Ito pour se douter de la suite : quand sa voiture tombe en rade à l’entrée du village, on ne donne pas cher de sa peau car les habitants sont certainement tous envoûtés. Comme dans le manga, les épouvantails permettent de ressusciter les morts – et les habitants, tellement heureux de revoir les défunts, n’arrivent plus à quitter le village.
Sympathique idée – malheureusement, jamais le film ne décolle, tout est assez plat et peu effrayant, pas très passionnant ni très bien joué. Il aurait fallu s’en tenir à un court-métrage, pour rythmer une histoire qui, sur une heure trente, traîne en longueur. Gros problème : les épouvantails ne font pas du tout peur. Quand on adapte du Ito, c’est la moindre des choses que de faire un effort de ce côté-là. Et si ce n’est pas dans les modèles, ça peut être dans les couleurs, dans les cadrages, dans le son… Mais là, rien, niet. Aussi, l’actrice principale fait bien trop lisse à mon goût, même si cela marque l’opposition entre la fille coquette de la ville et les campagnards. Les filles de Ito ont toujours quelque chose de profond dans le regard, et je n’ai rien ressenti chez elle. Elle est mignonne, mais ça ne va pas plus loin…
Finalement, plus de folie aurait été appréciable. Alors que certaines histoires d’Ito s’achèvent dans la dinguerie la plus totale, tout est ici trop sage pour maintenir l’attention. D’autant plus qu’il y avait moyen d’aller plus loin avec un tel thème, autant visuellement que psychologiquement. Scarecrow est vite vu, vite oublié ; il semblerait que l’adaptation de Spirale par Higuchinsky soit bien plus réussie, c’est en tous cas ce que promettent les visuels qui, là, ont été soignés. Mais Norio manquait peut-être de moyens…
Tant qu’on est sur Ito, cette news d’Otakult révèle que le prochain recueil à paraître en France sera La ville sans rue, le 16 Mars 2011. En attendant, je continue d’explorer son oeuvre, le dernier tome que j’ai lu, Les fruits sanglants, était d’ailleurs plutôt sympa, au niveau du contenu comme de l’édition.

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