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Alzheimer: la maladie qui rapporte gros aux laboratoires

Publié le 06 janvier 2011 par Laurepouliquen
alzheimer

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A ce propos, comme je sens que vous aimez les blagues sur les blondes, savez vous ce que ressent un neurone d’une de ces dames ? Une grande solitude ! ben oui, moi cela me fait rire.

Hum, bon, j’en vois qui froncent les sourcils, retrouvons un peu de sérénité.

Cent trente six millions de personnes atteintes dans le monde, 800 000 en France, ces chiffres nous donnent, la mesure de l’enjeu de santé, que cette maladie représente. La grippe que Géraldine Jacob nous a brillamment contée dans un précédent article, à coté de cela est anecdotique et lilliputienne. En effet ces données sont à rapprocher de l’explosion démographique des papy boomers, qui conserveront malgré la crise économique, la culture des soins et un pouvoir d’achat important : 1,3 million de Français pourraient être affectés en 2020.

Comment s’étonner dès lors, que d’immenses enjeux financiers accompagnent les recherches actuelles et que les laboratoires pharmaceutiques, les regardent avec une amitié toute particulière.

Et une blonde atteint d’une dégénérescence sénile ?, vous ne tenez pas à savoir ? je vous le dit quand même… : l’impression d’être le dernier des Mohicans !
Monsieur enfin, on va pas se fâcher, la dame aux cheveux décolorés à coté, c’est votre épouse, félicitations vous devez être un homme heureux.

C’est pourquoi, nombre de molécules sont testées dans le plus grand secret, au plus profond des services de recherche, en relation étroite avec l’industrie pharmaceutique. Objectif principal, détruire ces protéines cibles.

Le Pr Bruno Dubois, directeur du futur Institut de la mémoire et de la maladie d’Alzheimer (hôpital La Pitié-Salpêtrière à Paris) communique :

« Nous menons… une étude avec un traitement dirigé contre ces dépôts. Ses résultats seront connus dans trois ans », fait remarquer le Pr Dubois. La recherche s’intéresse aussi au moyen d’en finir avec les filaments de la protéine tau : c’est la nouvelle piste explorée notamment (mais pas seulement) par le Pr Baulieu et son équipe (Inserm). L’objectif commun de ces médicaments du futur : empêcher la mort des précieux neurones. »

Ainsi que le Pr Alexis Brice, directeur de l’Institut des neurosciences qui définit l’enjeu et les moyens. « Notre pays souhaite devenir un pôle d’excellence dans le domaine de la recherche sur la maladie d’Alzheimer. C’est pourquoi la Fondation de coopération scientifique Plan Alzheimer a été créée dans le cadre du plan gouvernemental Alzheimer 2008-2012. Elle joue le rôle de « super coordonnateur », en fédérant tous les acteurs de cette recherche, qu’ils soient issus du public ou du privé » C’est du domaine de l’excellence, la coopération « public privé », mais sous réserve que le privé ne remporte pas la mise à la fin, et pour cela il conviendrait de fixer des règles prudentielles, de telle façon, qu’en fin de chaine, nous verrons cela plus tard, que la Sécurité sociale ne soit pas la dernière roue du carrosse.

Mais pour tester un médicament en phase IV, encore faut il pouvoir établir le diagnostic de la maladie. Et de façon précoce, car les rares médicaments faisant partie de l’arsenal thérapeutique permettant de freiner celle ci, ne sont actifs qu’à ce stade.

Les gériatres utilisent les tests neuro-psychologiques, comme les tests de mémoire, mais comme ceux ci sont subjectifs, 30 % des patients ne sont pas dépistés de façon précoce à ce stade.

Restent l’imagerie à haute résolution, qui n’est pas disponible partout, et la ponction lombaire à la recherche des deux protéines précédemment citées, beaucoup plus fiables, très utiles pour confirmer le diagnostic, mais qui ne sont pas adaptées à un dépistage de masse. Car la demande est là : demain, nombre de personnes âgées des troisième et quatrième âge, vont vouloir le diagnostic pour se rassurer, à moins que cela soit leur fille quinquagénaire qui l’exige, en ayant recours à une injonction de tribunal, pour obtenir une tutelle. Il faudrait un test sanguin rapide.

Le Dr. Jean de Barry, chercheur au sein du CNRS, et qui a créé la société IHD, avait il y a quelques années réussi à mettre en évidence une forme particulière d’une enzyme appelée PKC (Protéine Kinase C) à la surface des globules rouges des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer. Le dosage sanguin de cette enzyme permettrait de diagnostiquer de façon précoce et rapide la maladie.

Le Dr. Tony Wyss-Coray, lui s’est intéressé au fait que le cerveau affecté par la maladie d’Alzheimer envoie des signaux au système immunitaire. En mesurant la quantité des 120 protéines impliquées dans les communications entre cellules, il s’est avéré que 18 d’entre elles permettaient de distinguer les échantillons sanguins provenant des gens ayant la maladie.

Le journal of Alzheimer’s Disease nous parle des travaux du Dr Hyman Schipper de l’Institut Lady Davis et de l’Université McGill. Il a utilisé une nouvelle technique appelée biospectroscopie proche infrarouge (Near-Infrared Spectroscopy en anglais) pour identifier les modifications dans le plasma sanguin des patients, atteints de la maladie d’Alzheimer. Ces modifications seraient détectables très tôt après qu’elles se soient produites, peut-être même pendant les phases précliniques de la maladie. Avec une sensibilité de 80 % et une spécificité de 77 %, reconnaissons qu’il y a mieux.

Mais ce ne sera aucun de ces « tests » qui remportera la primeur de l’arrivée sur le marché.

Le journal Le Parisien du 3 Août 2010, nous informe :

« Le premier test sanguin pour dépister la maladie d’Alzheimer sera commercialisé dès aujourd’hui en France . »

Pour l’instant, il ne sera disponible que pour les laboratoires pharmaceutiques et centres de recherche qui désirent être certains que les malades avec lesquels ils font des essais cliniques souffrent bien d’Alzheimer, explique le docteur Loïc Maurel, président du directoire de la société franco-américaine ExonHit. Le grand public y aura accès, via les neurologues et gériatres, au premier trimestre 2011.

Le principe, le journal nous en apprend que peu, il s’agit (en utilisant probablement des sondes nucléiques), de localiser des zones variables de la maladie de l’ARN du patient. Sic ! On a encore faim. Quel ARN ? L’ARN ribosomial, impliqué dans la synthèse des protéines précitées ? Vous ne le saurez pas ce jour.

Le diagnostic est fait dans 7,5 cas sur 10 avec une spécificité proche de 100 %, félicitons les chercheurs, car c’est un bien bel outil, permettant un dépistage de masse de la population.

Et c’est là qu’incidemment arrive la bombe, non pas un pétard mouillé, mais une véritable ogive à tête nucléaire, chercheuse de terroriste et à fragmentation multiple au cas où il y en aurait plusieurs, mais bien sur dénué de tout effet collatéraux sur la population civile.

En fait depuis le début, je cherchais à vous amener là, remerciements à ceux qui ont eu le courage de me suivre. Écoutez, chers amis, la triste ritournelle : « Baptisé AclarusDX, ce test vendu 600 €… ».

Rappelons qu’entre cinquante et cent euros, un test de biologie nucléaire est très correctement rémunéré, et que le coût d’une IRM, est de 316 euros. La majorité des biologistes avait déjà été choqué par la financiarisation, des différents tests d’évaluation de la fibrose hépatique dans l’hépatite C.

Mais là, c’est une nouvelle étape, du jamais vu, le grand jeu, qui montre avec clairvoyance, l’évolution à venir de la biologie financière. Des analyses courantes, remboursées par les régimes de prévoyance au prix plancher, faites sur des plateaux technique ultra centralisés et des analyses « dernier cri » directement sorties des bureaux de recherche, commercialisées à un prix astronomique, qui ne pourront jamais être prises en charge par la Sécurité sociale, sauf à tel groupe de patients disposant avec un lobbying approprié, d’un pouvoir de pression important.

Dix ans, de bons et loyaux revenus garantis, avec le brevet ainsi déposé. Le même schéma directeur que pour le médicament ! Des recherches importantes pour les causes médiatiques ou médiatisables, impliquant un très grand nombre de malades potentiels. Quel laboratoire s’intéresse au traitement du trachome, ou de maladies parasitaires, alors qu’on en est à la énième version des anti-inflammatoires, à lutter contre leur exceptionnel effet hypertensif, avec des gains bien peu importants sur le plan médical?

Gageons que le diagnostic de nombre de maladies orphelines n’intéressera pas beaucoup les chercheurs…

Faisons un peu d’anticipation : demain, verra le cours de bourse de tel ou tel laboratoire, exploser ou imploser, selon l’agrément fourni par l’AFSSAPS et ses homologues anglo-saxons.

Avec tout cela, je commençais à me dire que je ferai dans l’avenir, plutôt un petit cancer de la prostate, le diagnostic basal, basé sur la boîte à camembert, sur laquelle se sont entrainés des milliers d’étudiant en médecine, étant peu onéreux, bien qu’empreint d’une réputation injustement dévalorisante et d’un souvenir cuisant, pour ceux qui l’ont subi.

Mon moral était alors au plus bas, heureusement en faisant la bibliographie pour la rédaction de cet article, j’avais alors remarqué une communication du Pr Dartigues publiée dans la revue américaine Brain. : « Une longue scolarité préserverait les fonctions cognitives en dépit de la présence des lésions cérébrales responsables de cette démence. L’apparition de la maladie serait retardée de sept à dix ans ». Par quel mécanisme d’action ?

L’augmentation du réseau de connexions neuronales et de la taille des neurones notamment, et plus particulièrement dans la région de l’hippocampe (rafraichissons : zone de la mémoire) grâce à une étude post mortem, réalisée sur des cerveaux de religieuses américaines : « la nun studies ».

Non, non, non, je ne vous parlerai pas des religieuses blondes américaines !

Bien heureux les simples en esprit ? Je ne sais pas s’ils finiront au royaume de Dieu, mais en tout cas, ils ont bien plus de chance de finir avec un Alzheimer ici bas, qui sera diagnostiqué aussi tardivement, que leur porte monnaie sera léger.

Alzheimer: la maladie qui rapporte gros aux labos

Tout récemment, des guérilléros colombiens, ayant retrouvé une foi dans l’humanité triomphante, depuis qu’ils nous ont renvoyé Ingrid, ont accepté d’apprendre à lire. L’examen par IRM de leur cerveau a permis de voir que ce simple apprentissage avait développé leur matière grise. Nous n’avons malheureusement aucun résultat, à exploiter pour Madame Bétancourt.

Amis biologistes, mes très chers confrères, n’ayons pas pour notre avenir, uniquement un mauvais pressentiment, au regard de la perte de la propriété et de maîtrise de notre outil de travail, voir faisant la queue, dans une agence du Pôle emploi, bien heureusement « nouvelle formule » pour une meilleure efficience, la dizaine, voir la douzaine d’années d’études, nous donne certes quelques problème de vue passée la quarantaine, mais elle nous donne une protection exceptionnelle contre la maladie d’Alzheimer et autres troubles cognitifs. Réclamons d’une voix à l’unisson, une augmentation de la durée de nos études, suivie d’une formation continue intensive, qui pour les générations de jeunes confrères à venir, leur confèrera une immunité définitive.

Et le neurone d’une consœur blonde, qui aurait fait de longues études, mais si c’est possible ! est-il préservé, d’un cataclysme apocalyptique en stade final ?
Cela fera l’objet d’une communication à part.

Vendredi 6 Août 2010 – Sjbm – Blogueur associé
Source : http://www.marianne2.fr


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