Cité du livre, cité idéale, à Saint-Claude (39)

Posted on janvier 7th, 2011at12:39byJeanne

4 septembre 2010, Rue mercière à Saint-Claude, Jura, 7h du matin. C’est un samedi différent, un jour rare. La lumière est coupante, acérée, les toits, le mont Bayard sont si  denses, si colorés, si près qu’ils nous éblouissent. L’air est pur, la lumière transparente, à partir de 8h et toute la matinée,  des delta-planes vont tourner paisiblement au-dessus de nous. Le corps allongé du planeur, comme celui d’un papillon,  vu de dessous, avec cette lumière,  nous livre, vulnérable,  tous ses détails, le visage même  est visible,  tendu et extatique.

Un petit groupe de fondus, les bénévoles de l’association Une cité du livre à Saint-Claude sert le café dans des verres en plastiques aux premiers bouquinistes. Bernard, le grand Bernard arrive de Lavans avec son  quatre-quatre, il décharge notre abri ; piquets de pin et  toile plastique,  notre table, quatre tréteaux, notre banderole qu’il faudra tendre au-dessus de la rue, et accrocher aux chéneaux, les panneaux en bois qu’il faudra aller placer en bout de rue,  nos prospectus en noir et blancs. Josette et Schulla sont là fidèles. Christine a préparé le tableau  des marchands et les fiches qu’il faudra leur faire remplir.

Une voiture est restée garée malgré les panneaux d’interdiction de stationner, il faut appeler la police municipale pour la déloger. Vers 8h 30, un malheureux ébouriffé,  mal réveillé,  gueule de bois,  viendra,  penaud,  la déplacer.

Les bouquinistes se présentent au bout de la rue, Michel de Cuisery est arrivé en premier vers 7h. Les autres de Dijon, de Besançon arrivent, ils s’installent tranquillement, montent leurs tables, leurs parasols, sortent leurs cartons, rapidement rangent les livres selon des ordres qu’eux seuls connaissent. Michel me prévient qu’il a une série de Bernard Clavel signée par l’auteur, il me la laisse pour 50 euros. Je décline, je les ai tous, en double ou triple exemplaire, j’ai déjà écrit un article sur Bernard Clavel en colère. Au bout de la rue, c’est la halle du marché, les premiers clients passent avec les paniers à roulette, beaucoup de personnes âgées, les jeunes passeront en courant vers midi. 8h,  tous les bouquinistes sont installés. Maud,   de la librairie ambulante Chez Jeanne est arrivée, notre bouquiniste de la montagne,  qui parcourt le Haut-Jura,  les écoles et les colonies de vacances,  Maud qui ne peut s’empêcher d’acheter à ses collègues, Maud gourmande de livres, passionnée, ardente.

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