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Des gens très bien

Par Jostein

jardin Titre : Des gens très bien

Auteur : Alexandre Jardin

Editeur : Grasset

Nombre de pages: 304

Date de parution: 5 janvier 2011

Résumé:

C’est un livre tout à fait inattendu dans l’œuvre de l’auteur de Fanfan et du Roman des Jardin. Pour la première fois, en effet, un « Jardin » décide de retrousser les légendes qui, jusque-là et avec sa propre complicité, ont embelli l’histoire de sa famille, et de se pencher sur la face sombre de celui qu’on appelait « le Nain Jaune », c’est-à-dire son grand-père, Jean Jardin.
Rappelons que celui-ci fut le directeur de Cabinet de Pierre Laval de mai 1942 à octobre 1943 ; autant dire que lors la rafle du Vél d’Hiv – à la mi-juillet 1942 – le Nain Jaune était bien au cœur du pouvoir collaborateur.
Dans Des gens très bien, Alexandre Jardin raconte son odyssée intime depuis l’âge de dix-sept ans, où il a commencé à comprendre ce que signifiaient les responsabilités glaçantes de son grand-père, tues par sa famille – avant de s’interroger sur les chemins qui conduisent quelqu’un de bien à participer à l’horreur ; et à l’assumer sans jamais se renier.
Derrière le rire d’Alexandre, il y avait donc ce secret terrible, étrangement exhibé par son père Pascal pour qu’il ne soit pas vu.
Ce voyage chez ces « gens très bien » passe par des souvenirs, des saynètes difficiles : c’est une confession grave.

Mon avis:

J’avais déjà lu plusieurs livres d’Alexandre Jardin, des textes très enjoués sur sa famille haute en couleurs ; Ici,  l’auteur change de ton et d’esprit mais il conserve la richesse de son style littéraire.

Ce texte est empli de rage et de colère. Il veut enfin dire la vérité longtemps occultée sur son grand-père, Jean Jardin. Pourtant encensé dans les biographies de Pascal Jardin ou de Pierre Assouline, le Nain Jaune a été un haut fonctionnaire du gouvernement de Vichy et il n’a pas pu ignorer la rafle du Vel d’Hiv .

Mais Alexandre ne trouve aucune preuve écrite, qu’il suppose détruites grâce à l’influence financière de son grand-père sur les gouvernements successifs. Il soupçonne le Nain Jaune d’antisémitisme profond en se remémorant son entourage ou certaines petites réflexions.

Ce roman est un acte important pour Alexandre Jardin. Après s’être engagé dans des associations, avoir aimé une juive, avoir voulu, comme il dit « enjuiver » la France, ce livre est un acte officiel pour « refuser un testament », rejeter une lignée.

Malheureusement, je me suis sentie peu concernée par son obsédante culpabilité. Je n’y ai retrouvé que les arguments classiques de responsabilité diluée, de charisme d’un leader, de l’influence d’une idéologie ou de la conscience du bien. C’est un roman très personnel qui n’apporte pas d’éléments nouveaux sur ce chapitre de l’Histoire .

J’ai terminé ce livre en espérant que l’Auteur trouve enfin la paix pour amorcer une nouvelle vie car les enfants ne sont pas responsables des actes de leurs parents.


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