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Cancer: pour ne pas avoir à dire «ayez pitié»

Publié le 14 janvier 2011 par Suzanneb

Rester en vie ! 

En santé comme en d'autres domaines:
Nos représentants élus DEVRAIENT NOUS PROTÉGER contre l'appétit des industriels... mais ils préfèrent se remplir les poches !

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Par suzanne

Quand on a un cancer, on doit faire face à de sérieux problèmes, qui n’ont parfois rien à voir avec la souffrance physique, mais qui en rajoutent une couche épaisse, dont on a vraiment pas besoin.

Il peut s’agir:

  • de problèmes familiaux (combien de couples se sont séparés à cause de cette terrible maladie?) et plusieurs n’ont même plus de famille,
  • de problèmes financiers (combien sont encore capables de travailler ?),
  • de problèmes affectifs, psychologiques, de détresse profonde pour peu que cette maladie soit vécue dans l’isolement… (le désir d’en finir ne puise pas toujours sa source dans la douleur physique),
  • et c’est sans compter les Docteurs Fast-Food rencontrés sur la route… (comme si on avait besoin de ça !).

L’isolement

Qu’il le choisisse ou en soit la victime, le malade pourra souffrir d’isolement. En face de l’éventualité d’une mort proche… on n’a pas toujours le goût ou la possibilité d’exprimer ce qu’on ressent vraiment. Certains n’ont personne, n’ont plus rien… que leurs yeux pour pleurer.

Les malades n’ont pas tous un conjoint, ou pourraient le perdre, comme ce fut le cas pour moi. La maladie peut durer longtemps, l’autre peut se «fatiguer».

Célibataire, marié, veuf ou séparé, on chemine seul sur cette route.

Cancer: pour ne pas avoir à dire «ayez pitié»
Combien jouissent d’un réseau d’amis et de relations capables de les supporter efficacement ? ces gens travaillent… ont une vie, une famille, des obligations, un horaire… ils ne sont pas tous en mesure d’offrir le soutien nécessaire, ou croient qu’ils ne peuvent pas…

Bien des tracas au quotidien du malade… beaucoup d’incertitudes… À qui pensent-on lorsqu’on s’imagine allongé sur le lit de l’agonie ? dans quelle main mourra la sienne ?

Il suffirait parfois d’un simple coup de fil d’un ami: As-tu besoin de quelque chose ? pour réconforter le malade.

Mais les proches ne savent pas toujours quoi faire, quoi dire… ils fuient cette douleur qui leur rappelle leur propre finalité… ils choisissent parfois d’ignorer. J’en ai connus, d’excellents amis, qui ont pris la poudre d’escampette.

Le malade commencera à compter ceux qui restent, s’il ne souhaite pas les perdre eux aussi, il se taira pour ne pas «déranger».

Certains voudraient crier: «Ayez pitié de moi»

Les communautés ne sont plus tricotées serrées comme autrefois. Les gouvernements ont inventé des systèmes de prise en charge sophistiqués. Peu de chances de recevoir un panier de nourriture que vous n’avez pas demandé, ou une visite d’un aidant non sollicitée…

Il y a tant de procédures, tant de gestes à poser qu’au final le bénéficiaire se sent redevable. Trois formulaires pour chaque «Ayez pitié de moi».

Au Québec, on ne manque pas d’organismes (publics ou de charité), établissements, tables sectorielles, conseils…  et de toutes sortes d’entités aux noms ronflants et sécurisants, tous créés pour venir en aide aux personnes atteintes du cancer. Ils ont chacun leur petite niche.

Pourtant, une multitude de personnes atteintes du cancer ne demanderont rien, n’obtiendront rien.

Qui a le goût de dire: «Ayez pitié de moi» en trois copies après une ronde de ping-pong ?

Je termine avec cette petite vidéo déjà présentée sur le blogue et qui m’avait beaucoup émue.

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