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Test : Splinter Cell Conviction

Publié le 23 janvier 2011 par Guls
Test : Splinter Cell Conviction
Chez Zone Jeu, on a plein de points communs avec Sam Fisher, comme par exemple le fait de n'avoir peur de rien, pas même de publier le test d'un jeu quelques neuf mois après sa sortie. Plongeons donc sans discrétion aucune dans le dernier épisode de Splinter Cell, qui marque à plus d'un titre un tournant dans la série.
Version 2.0
Avant de parler du jeu en lui-même, rappelons l'espace d'un paragraphe le calvaire de développement qu'a été Splinter Cell : Conviction pour Ubisoft. L'existence du projet a été leaké pour la première fois en 2006 lorsqu'un gros paquet d'artworks a aterri entre les mains de la presse. Une annonce à l'E3 2007 a confirmé le tout, avec une vidéo montrant un Sam Fisher affublé d'une grosse barbe se déplaçant dans la foule, poursuivi par la police. Le mot était donné : fini le gameplay classique de Splinter Cell, les combats au corps à corps et le camouflage en pleine foule seraient au centre de ce nouvel épisode... ou pas. En effet, en 2008, le projet a été complètement arrêté et repris à zéro avec une équipe en grande majorité nouvelle. Le nouveau chef de projet a dévoilé dans un post-mortem paru dans Game Developer Magazine il y a quelques semaines que le projet initial était plein de bonnes idées irréalisables. Retour au point de départ donc, et deux ans de développement plus tard nous voyons arriver le Splinter Cell : Conviction que nous connaissons sur les étalages.
Vidéo de la première version de Splinter Cell : ConvictionSplinter Cell : DépressionRetour en 2010, et avant de parler du jeu, rappelons en quelques mois ce qu'est la série Splinter Cell a ceux qui ont vécu dans une grotte ces 9 dernières années. Splinter Cell est un jeu d'action-infiltration tiré des romans de l'auteur américain à succès Tom Clancy (tout comme Rainbow Six, Ghost Recon, Endwar ou H.A.W.K également développés par Ubisoft), dans lequel le joueur incarne Sam Fisher, super-agent de l'organisation Third Echelon, une sous-division secrète de la National Security Agency américaine. Conviction est le 5ème épisode de la série et nous montre un Sam Fisher désabusé, déprimé, en fuite et traqué par sa propre agence.La descente aux enfers a en fait débuté dans le précédent épisode de la série, intitulé Double Agent, dans lequel Fisher fait non seulement face à une remise en question suite à la mort de sa fille dans un accident de voiture, mais est également envoyé infiltrer un groupe terroriste, mission qui lui retirera beaucoup de ses illusions sur Third Echelon, et en fera donc l'agent renégat que l'on voit dans Conviction.
Test : Splinter Cell Conviction
Conviction voit donc Fisher mener seul (ou presque) sa croisade contre Third Echelon, découvrant petit à petit les nombreuses trahisons de ses alliés du passé, ainsi que d'autres éléments d'un complot que les fans prendront plaisir à découvrir. Mais la révolte de Sam n'est pas juste un prétexte scénaristique, et elle a un fort impact sur le gameplay du jeu. Libéré de ses obligations de défenseur de la liberté, notre héros n'hésite pas à employer la manière forte pour arriver à ses fins, "interrogeant" ses adversaires de manière très musclée en les envoyant s'écraser contre les murs jusqu'à ce qu'ils parlent (ndz : Un autre point commun entre Zone Jeu et Sam Fisher puisque c'est une méthode que nous utilisons régulièrement pour acquérir nos propres informations).
Si on retrouve le gameplay d'infiltration propre à la série, Conviction est donc un épisode plus sombre et plus violent que les précédents, peut-être un passage à l'âge adulte pour l'équipe d'Ubisoft Montreal dont le premier Splinter Cell était également le premier titre d'envergure en 2002.
Test : Splinter Cell Conviction
Entre James Bond et Bad Lieutenant
Si le gameplay de ce 5ème épisode reste dans la lignée de la série, il se fait également plus accessible, voir même plus "facile" diront les fans. Ainsi, au fil des missions et de l'évolution de l'histoire, vous dirigerez Sam à la recherche de réponses dans des lieux aussi diversifiés que les bureaux de Third Echelon, les rues de Washington D.C. ou même la Maison Blanche. Dans ces décors, il vous faudra avancer sans faire de bruit et observer les mouvements de vos ennemis afin de les éliminer un par un en toute discrétion. L'interface étant minimale, toutes les informations dont vous avez besoin apparaîtront dans le jeu. Ainsi, les objectifs des missions apparaîtront projetés contre les murs et éléments du décors de manière très classe, tandis que l'image passera en noir et blanc pour vous indiqué que vous êtes cachés. Si vous vous faites repérer, une image de vous-même apparaîtra là où vos ennemis vous ont vu pour la dernière fois, vous permettant de prévoir leurs mouvements et de les prendre à revers.
Bien sûr, vous avez toujours l'option de foncer dans le tas en tirant sur vos ennemis et en balançant des grenades tout en priant qu'elles atteignent leurs cibles, mais les balles de vos adversaires vous auront vite troué la peau, il vaut mieux donc garder un profil bas. Pour ce faire, vous pouvez bien sûr utiliser quelques gadgets, tels que les fameuses lunettes sonar/vision de nuit, une caméra afin de regarder sous les portes, ainsi qu'une panoplie de grenades et mines en tous genres. Un système de défis à effectuer vous permet de gagner des points pour personnaliser vos armes, un ajout utile quoique limité. Le combat est également agrémenté d'une nouvelle fonction "Marquer & Exécuter" plutôt agréable. Arriver à éliminer un adversaire au corps à corps vous donne ensuite la possibilité de "Marquer" deux cibles ennemies, puis de les exécuter d'une simple pression d'un bouton. Utile pour préparer un assaut en douceur.
Test : Splinter Cell Conviction
Plus accessible donc, le gameplay de Conviction paraîtra peut-être trop facile aux puristes, mais permettra d'ouvrir la série à une nouvelle population de joueurs. On regrettera toutefois quelques problèmes récurrents, comme le fait qu'on entende toujours des voix de gardes discuter entre eux même après avoir vidé toute la zone, ou les évènements scriptés dans lesquels l'IA "triche", faisant apparaître des ennemis de nulle part là où vous aviez regardé trois secondes auparavant. 
Bien que regrettable, on est maintenant habitués à ces sacrifices de gameplay effectués au profit de l'aspect cinématique des jeux modernes. Et cinématique, Conviction l'est très clairement. Graphiquement très joli malgré une légère rigidité des personnages, le jeu se démarque surtout par un style et une atmosphère très marquée. De nombreux éléments contribuent à cette ambiance sombre : les objectifs et images venant de la mémoire de Sam projetés sur les murs, les dialogues et voix des personnages, la palette de couleurs du jeu, etc. Une ambiance très réussie et qui sera, on l'espère, conservée pour les jeux à venir.
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Durée de vie et Multi
Tout cela nous donne un jeu complet et plutôt jouissif, avec une grosse ombre au tableau : la durée de vie. La campagne solo mettra entre 6 et 8 heures pour être terminée, ce qui est bien malheureusement affreusement court. Ce manque est en partie compensé par un important volet multijoueurs, proposant d'une part une courte (4 heures) campagne coopérative dont les évènements se déroulent avant ceux de la campagne solo et mettant en scène des opérations menées conjointement par deux agents, un Russe et un Américain, et d'autre part un multi compétitif plus classique disposant de trois modes de jeu plutôt bien pensés. Un DLC nommé "Opérations Confidentielles" étend quelque peu la durée de vie de la campagne coop tout en ajoutant du contenu au multi, mais ça ne reste toutefois pas bien long.
Notons pour conclure l'intégration UPlay qui permet de débloquer des éléments du jeu via des points débloqués dans d'autres jeux Ubisoft, et nous aurons fini notre tour d'horizon de Splinter Cell : Conviction.
Test : Splinter Cell Conviction
Conclusion
Si l'on excepte sa durée de vie famélique très certainement dûe à un développement chaotique, Splinter Cell : Conviction est un excellent jeu d'action-infiltration, étendant ce genre à un public un peu plus large via des mécanismes de gameplay diminuant le potentiel de frustration. Plus mâture dans son scénario, innovant dans le style, il marque un tournant dans la série en s'adressant à un nouveau type de joueurs et en proposant une campagne coopérative. Un dernier épisode de qualité pour Ubisoft Montreal, qui pose des fondations sur lesquelles pourra s'appuyer le prochain titre de la série qu'on attend avec impatience puisque développé par Ubisoft Toronto, dirigé notamment par Jade Raymond, la demoiselle à qui l'on doit déjà Assassin's Creed. Les fans seront aux aguets, et si Splinter Cell 6 nous propose une campagne plus longue et répare les quelques erreurs de son prédécesseur, on aura certainement droit au meilleur épisode de la série.



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