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Un coup à prendre, Xavier de Moulins

Par Craklou

Bonne année mes petits poulets !! Je m'aperçois avec horreur que j'avais disparu depuis un bon mois... Ce n'est pas faute de ne pas avoir pensé à vous, mais j'ai la chance d'avoir intégré une école suuuuper sympa, mais aussi suuuuper prenante en terme de temps et d'énergie. Et encore, vous n'avez rien vu, je vais bientôt commencer à sillonner la France en stage à droite à gauche. Bref, merci de m'avoir attendue, mais j'espère que vous vous y êtes faits, parce que d'ici juillet 2012 ça va être un peu ce rythme de croisière que je vais devoir adopter.

Ceci étant dit, je n'ai pas pour autant arrêté de dévorer ma PAL, puisque horaires de fous ne signifie pas que j'ai arrêté le métro qui me procure les 90% de mon temps de lecture, bien au contraire. J'ai donc une petit dizaine de critiques en attente, au bas mot. Allons y donc tout de suite!

Je commence avec un roman que j'ai reçu dans le cadre d'un partenariat avec Blog O Book et que je suis en retard pour présenter, ah la vilaine! Et pourtant, je l'ai lu le jour même où je l'ai reçu... Il faut dire à l'époque je passais cinq à six heures dans les bus par jour... (mais si rappelez vous, la région parisienne en décembre, la neige, tout ça tout ça...).

Allez, venons en au fait : 

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« C'est pour rester proche de mes filles que je me suis installé à trois rues de leur mère, trois semaines tout juste après l'avoir quittée pour une autre. Pourtant, j'ai toujours été contre la rupture de proximité. Plutôt du genre à penser que lorsqu'un couple se viande et enterre son histoire, il convient de séparer les tombes, ne pas faire cimetière commun. Je m'étais même toujours dit que, si un jour ça nous arrivait à Alice et moi, eh bien que j'irais me refaire à l'opposé, question de principes et de territoire. Bien sûr, j'ai fait l inverse. Et j'ai cherché la bonne distance, pour installer un nouveau chez-moi. La bonne distance, c'était la croisée des chemins entre vie d'avant et vie à venir, entre deux saisons, l'été et l'hiver. C'était simple en théorie, jeté comme ça sur le papier. La bonne distance, c'était une sorte de Yalta, un partage sinon du monde, du moins d'un arrondissement, d'un quartier, d'une rue, sans casque bleu pour maintenir la paix, mais un processus, un accord tacite comme entre deux pays belligérants, entre deux bandes rivales au lycée. Avec Alice, on s'était mis d'accord dans l'intérêt des enfants. »

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Je m'attendais à un récit un peu tragi comique, à un retour humoristique sur une situation franchement pas drôle. Très vite, on sent pourtant que si l'humour est là dans les premières pages, en filigrane, rapidement à mesure que le narrateur prend conscience que ce n'est pas juste un jeu, un caprice de la quarantaine, le ton se fait plus anxieux : comment je vais gérer la pharyngite de la première, le goûter d'anniversaire de la seconde, déballer mes cartons, convaincre mon banquier de m'accorder un nouveau prêt, le tout en quinze minutes trente. J'ai aimé le début, comme j'ai aimé la suite. A mon sens, l'auteur a su trouver un équilibre très fragile entre la bravoure, l'auto-apitoiement, le caprice, la découverte de ce que c'est la vie sans une femme qui s'occupe de tout (ce n'est pas moi qui le dit, c'est le roman!). 

On a parfois envie de détester un peu cet Antoine, parce que finalement cette Alice pourrait, plus ou moins certes, bien être nous. On aurait aussi pu être l'une des filles qui trinque sans rien avoir demandé. Certains (certaines) s'identifieront peut être aussi au "héros", qui passe finalement un sale quart d'heure. Le roman est court, se dévore, mais j'ai réussi à m'attacher à ses personnages, son ambiance, leurs états d'âmes.

La vie n'est pas toujours rigolote. On le sait, certains n'ont pas besoin d'en peupler encore en plus leurs lectures. Passez votre chemin, ce roman n'est pas fait pour vous. Pour d'autres, ceux qui pensent que tout finit toujours très mal, ça ne sera pas non plus la panacée. Pour tous les autres j'ai bien envie de recommander la lecture de ce récit (en totale objectivité, on ne m'a pas (encore) laisser tomber pour une jeune gourdasse à m'occuper de mes deux filles, il y des situations dans lesquelles lire ce genre de livre doit passablement agacer) ; je l'ai avalé en deux heures, et j'en suis sortie sans savoir s'il fallait sourire ou faire la tête, réfléchir ou profiter de l'instant. Et ce genre de roman, qui ne me laisse pas indifférente, je les aime !!

Merci à BOB et aux éditions du Diable Vauvert pour cette découverte.


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