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Les spectacles du Lucernaire : "Heureuse ?" que j'ai vu et Hitch que je vais aller voir sans tarder

Publié le 31 janvier 2011 par Nathpass
 Heureuse c'est une leçon de vie de vue de jeu et une leçon de musique avec émotion. J'y ai comme lu revu ré-entendu : une chanson de Diane Dufresne " J' vieillis..."
"Diane Dufresne
JE VIEILLIS
M. Jonasz
Je vieillis
J'ai la peau qui s'est flétrie
J'ai mes cheveux qui se raréfient
Et ça me donne du vague à l'âme et le mal de mer
Je vieillis
J'ai le derrière qui grossit
J'ai ma route qui se rétrécit
Et ça me rend, je vous dis, l'âme amère
Je dessèche
Je suis pus douce comme la peau d'une pêche
J'ai pus cette chaleur qui passe quand on m'embrasse
Je suis vieille
J'ai les seins qui sont pus pareils
Y vont bientôt toucher la terre pourquoi faire
Pourtant j'ai pas vraiment vu passer le temps
J'ai pas usé toutes mes affaires
Enfin j'espère
Je vieillis
Je vieillis
Je vieillis
Je me rapproche du paradis
Tous les jours petit à petit
C'est mon enfance qui s'éloigne loin derrière
Je vieillis
C'est tout se qui me différencie
Celle que j'étais de celle que je suis
Sauf que je suis peut-être aujourd'hui moins belle qu'hier
Je fatigue
Je suis pus comme l'intérieur des figues
J'ai pus ce rouge vif dans les veines et ça me gène
Je suis vieillie
J'ai pus le bonheur pareil
J'ai pus les courants si forts dans mon corps
Pourtant j'ai pas vraiment vu passer le temps
J'ai pas usé toutes mes affaires
Enfin j'espère
Je vieillis
Je vieillis
Je vieillis
J'ai la peau qui s'est flétrie
Le blanc de mes yeux qui jaunit
Et ça me donne du vague à l'âme et le mal de mer
Tu vois les douceurs c'est pus pour moi
Celles que l'on glisse à l'oreille
Je vieillis
Je vieillis"
"J'vieillis j'ai pus...." il manque la musique
si vous ne versez pas quelques gouttes de rosée sur cette chanson...
Heureuse ? sur
Froggydelight le site à la grenouille....
Théâtre du Lucernaire (Paris) janvier 2011
Spectacle musical conçu et interprété par Hélène Delavault accompagné par Cyrille Lehn au piano.
Hélène Delavault est une chanteuse lyrique mezzo-soprano qui a commencé sa carrière en interprétant Carmen pour Peter Brooks. (c'est là que je l'ai vue la toute première fois au Théâtre des Bouffes du Nord, après vous tombez amoureuse à vie et de Carmen et de la chanteuse, à vie... ) Au Lucernaire, elle nous convie, avec "Heureuse ?", à une sorte d'exposé en chansons sur le bonheur, ou du moins sur la poursuite du bonheur.
Pour une grande majorité de personnes, le bonheur suppose une relation amoureuse harmonieuse. A travers son répertoire, Hélène Delavault s'évertuera à illustrer que nombre de chanteurs, écrivains ou chansonniers tordent depuis longtemps déjà ces idées reçues sur le couple, l'amour et le bonheur.
Cyrille Lehn qui accompagne Hélène Delavault en pianiste complice proposera souvent, entre deux chansons, quelques citations et bons mots d'auteurs (toutes sauf une sont de fausses citations attribuées pas toujours n'importe comment ex:Laurence Parisot) qui abondent dans le sens du propos défendu par la chanteuse.
Les textes des chansons sont de Colette ou de Camus, mais ce sont aussi parfois les siens, accompagnés par une musique empruntée à Gabriel Fauré. Elle détourne aussi de manière drolatique certaines chansons que chacun connaît, comme "La vie en rose".
Sa conclusion pourrait être que le bonheur commence d'abord en apprenant à s'aimer soi-même, et non en laissant cette tâche ingrate à d'autres, mais aussi en cultivant son optimiste quels que soient les gués que l'existence vous oblige à traverser.
Pour illustrer ce propos elle choisit d'interpréter, "Le lendemain, elle était souriante", une chanson popularisée par Montel dans les années 30, un bijou de chanson burlesque d'un temps révolu, mais qui vous reste en tête des jours durant.
A l'issue de ce spectacle, on ressort en sifflotant des airs des temps jadis avec un sourire fendu jusqu'aux oreilles. Et pourtant, croyez-moi, ce n'est pas facile de siffloter en arborant un aussi large sourire.
Laurent Coudol
 Le théâtre c'est redonner de l'air à son crâne, c'est revibrer pour repartir. Hélène Delavault c'est une femme délicieuse et inquiétante comme si Madame Garbo ne se serait jamais rangée des voitures. C'est une diva aussi et puis c'est quelqu'un de raffiné et de désopilant à sa façon. Si vous ne la connaissez pas allez y les lumières son acolyte au piano Tout est entièrement d'elle. Si vous la connaissez vous la retrouverez comme une amie et une artiste qui vous ne trahit pas.
L'intimité c'est subtile et rigolo et la dernière chanson comme une litanie, la vie secrète des foetus morts nés pour comme être mutants au pays des limbes c'est une chanson comment disait-on d'avant guerre. Dans ce mélange étal égal de sensualité et de formes, il y a aussi une trouvaille la jouissance à être gentil.....
http://www.facebook.com/l.php?u=http%3A%2F%2Fwww.lemonde.fr%2Faujourd-hui%2Farticle%2F2009%2F12%2F26%2Fla-gentillesse-c-est-bon-pour-le-moral_1285159_3238.html&h=49fd4
  "Les études scientifiques ont montré qu'il existe plusieurs bénéfices à être gentil. Quand vous faites une bonne action, vous activez une zone liée au plaisir dans le système mésolimbique du cerveau, la même que celle qui est activée par les drogues, la bonne nourriture et le sexe, détaille Stefan Einhorn. Par ailleurs, les études montrent que la probabilité que des personnes fassent de bonnes actions envers vous et même envers les autres augmente si vous-mêmes en faites envers eux."
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Par Gilles Costaz sur WT webthea
Hitch d’Alain Riou et Stéphane Boulan Du vin français dans le verre d’Hitchcock  
Et si Alfred Hitchcock avait été assassiné au moment où il rencontrait Truffaut à Hollywood ? C’est juste une hypothèse. Mais qu’est-ce que les films du maître du suspense sinon des machines à hypothèses qui ne s’arrêtent de fonctionner qu’à la vérité finale ? Pour rendre hommage à ce génie du cinéma – que biographies et rétrospectives saluent un peu partout dans le monde, par un heureux hasard qui favorise peut-être la création de la pièce – Alain Riou et Stéphane Boulan ont élaboré un scénario scénique qui fonctionne comme les œuvres du maître et dont le maître est lui-même le héros. Héros, victime, manipulateur et coupable au gré d’une action qui se permet, au deuxième degré, de parcourir pas mal des situations et des relations utilisées depuis L’Inconnu du Nord-Express jusqu’à Vertigo. Et pourtant un seul décor, comme dans La Corde. Et juste trois personnages. Mais à un moment important pour tous les amateurs : en 1962, dans un bureau d’une major hollywoodienne, François Truffaut vient interviewer le cinéaste, qui ne le reçoit pas seul à seul. Sa femme est là et n’a aucune gêne à entrer dans la conversation.
Pour Truffaut, l’affaire n’est pas gagnée. Il a beau téléphoner régulièrement à Chabrol pour obtenir des conseils et des encouragements. Le maître se fait prier, argue de sa dépendance face aux producteurs, s’absente volontiers du bureau et joue avec son interlocuteur au point de le faire passer un moment pour un criminel. Pourtant Truffaut a apporté une bouteille du vin français qu’on boit dans Fenêtre sur cour. Mais tout est facéties et humour anglo-américain, derrière lesquels se développe une conversation de haute volée sur le cinéma en tant qu’art et comme combat livré avec les acteurs, les producteurs et la morale.
Cinéaste lui-même, Sébastien Grall a su, pour sa première mise en scène, mener avec grâce ce ballet de répliques acérées et cette succession de chausse-trappes. La subtile pièce de Riou et Boulan est une fantaisie, au sens le plus noble et le plus délicat, un salut de l’esprit français - comme le vin bu lors de cette rencontre – au goût du double sens anglo-saxon : c’est la fausse face cachée du livre d’entretiens que publia Truffaut. Tout y est imaginaire et tout y est vraisemblable ; c’est ce que Grall a très bien senti et superposé, en nous plaçant à la fois dans la réalité d’Hollywood et au plus profond de notre amour idéal du cinéma. L’acteur qui joue Hitchcock est étonnant : Joe Sheridan possède une prodigieuse ressemblance ; surtout, il l’utilise, ainsi que son accent gaiement accentué, avec une présence à la fois bienveillante et diabolique. Sous son aspect placide, il dispute avec une extraordinaire attention gourmande toutes les parties qui se jouent derrière les mots. Si Hitchcock, c’est Hitchcock, Truffaut, c’est Truffaut ! L’un des miracles de ce spectacle, c’est le flair de la distribution. Mathieu Bisson, interprétant le réalisateur de Jules et Jim (car, à ce moment-là, Truffaut est encore aux Cahiers du cinéma, mais il a déjà fait trois films), est face à un enjeu moins spectaculaire : les auteurs, au gré de leur ironie admirative, ont dessiné son personnage comme un être chaleureux, passionné, et aussi maladroit et timide, qu’Hitchcock tourne parfois en bourrique. Le comédien l’endosse en beauté par l’intériorité ; il donne à ce rôle une jeunesse, une sensibilité et une conviction évidentes, avec aussi le sens constant d’une brûlure secrète, d’une blessure d’enfance mal guérie. Oui, tout Truffaut ! Enfin, il y a la malicieuse Patty Hannock en vedette américaine, si l’on ose dire. Elle compose Mrs Hitchcock avec le tranchant des seconds couteaux – et toute une culture de l’humour derrière sa ruse de maîtresse du maître. Le crime de lèse-majesté n’est pas presque parfait. Il est parfait !
Hitch d’Alain Riou et Stéphane Boulan, mise en scène de Sébastien Grall, décor de Valérie Grall et Flavia Marcon, costumes de Catherine Leterrier, lumières de Pascal Sautelet, avec Joe Sheridan, Mathieu Bisson, Patty Hannock et les voix de Féodor Atkine et Thomas Chabrol. Lucernaire, tél. : 01 45 44 57 34, jusqu’au 27 février (durée : 1 h 20).

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