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You don't know Jack" ("La Vérité sur Jack") : le téléfilm avec Al Pacino plusieurs fois primé

Publié le 03 février 2011 par Vierasouto

Primé aux Emmy awards 2010, meilleur téléfilm/mini-série, meilleur acteur, Al Pacino vient également d'obtenir le Golden Globe 2010 du meilleur acteur dans un téléfilm/mini-série dramatique pour "You don't know Jack". Orange Ciné Max en profite pour rediffuser ce téléfilm le 24 février 2011 (déjà diffusé en septembre) réalisé par Barry Levinson avec rien moins que Al Pacino et Susan Sarandon au casting ; la télévision n'en finit pas (et ce n'est qu'un début) d'être transfusée par les stars du cinéma, on assiste vraiment à la translation du cinéma à la télévision, notamment dans les séries, Scorsese ("Boardwalk empire"), Spielberg ("The Pacific") et bien entendu on se dit que David Lynch l'avait compris avant les autres ("Twin peaks"), quand ce ne sont pas des créations originale haut de gamme comme l'inégalé "Mad men", ou créatives bien que stoppées dans l'oeuf telle "Rubicon", etc.. ma rubrique CinéTV devient donc naturellement CinéTVSéries, étant souvent moi-même, comme tout un chacun, scotchée devant les séries et les créations TV... Revenons aux Golden globes qui n'a pas choisi de primer des sujets faciles : le cancer dans "The big C" avec Laura Linney et l'euthanasie dans "You don't know Jack" produit et diffusé par HBO.

You don't know Jack
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Pitch.
La croisade du Docteur Jack Kevorkian, médecin à la retraite qui décide de pratiquer l'euthanasie à visage découvert. Plusieurs fois acquitté, cela ne lui suffit pas, acharné dans son combat pour sa légalisation, il envoie une cassette d'une de ses interventions à un show télévisé, ce qui lui vaut de passer 8 ans en prison.

C'est le sujet de société par excellence qui divise, a-t-on le droit de décider de mourir et un médecin peut-il aider au suicide, à mourir dans la dignité s'agissant de malades condamnés qui le demandent? De l'assistance au suicide à l'homicide, il n'y a qu'un pas, le film le montre bien. Tant que le Dr K, surnommé "Doctor death", soulevant des polémiques dans tout le pays, apporte tout son matériel pour provoquer une "mort assistée" au domicile d'un patient et lui demande de tirer lui-même sur le cordon d'arrivée du gaz mortel, il n'est pas accusé d'homicide mais qu'il fasse lui-même l'injection létale est il est condamné pour homicide.
Le film est présenté un peu comme un documentaire s'agissant des patients que va euthanasier le Dr K, 130 patients en tout. Chaque cas a un numéro, après chaque intervention finale, on montre un série de photos des cadavres. Trois types d'images, celles au jour le jour, celles des vidéos que fait le Dr K de ses entretiens avec les patients et leur famille, enregistrant leur décision d'en finir, et celles en noir et blanc des même patients qu'on emporte à la morgue.
You don't know Jack

photo HBO/OCS
La première partie du film est très rythmée, ensuite, c'est plus long, on est dans un enchaînement de procédures, de procès, accusations, défense. Le Dr K va être aidé par un ancien infirmer, Neal, qui l'assiste, par sa soeur Margo avec qui il vit, par une militante, Janet Good, épouse d'un policier, par  Geoffrey Fieger, un avocat futur gouverneur. Petit à petit, son entourage disparaît tandis que les exigences du Dr K augmentent : pas satisfait d'avoir été acquitté plusieurs fois pour aide au suicide, il veut davatnage : la légalisation de l'euthanasie et provoque la justice en envoyant une vidéo où il administre lui-même une injection létale à un patient en phase terminale. Le récit se passe dans les années 90, condamné en 1999, le Dr K fera huit ans et demi de prison et sera libéré en 2007 à 79 ans.
Soit qu'on s'habitue, soit que le film s'essouffle ou les deux, les premiers cas de "mort assistée" sont durs à soutenir comme cette dame, atteinte d'Alzheimer, qui redoute de ne plus reconnaître son mari, ses enfants, ou cet officier de marine à qui le Dr K, n'ayant plus que deux bonbonnes de gaz (monoxyde de Carbone) pour plusieurs patients, met un sac sur la tête du premier pour récupérer ensuite le gaz, ce qui tourne mal, le malheureux chauffe, demande qu'on stoppe, puis qu'on reprenne. D'autant plus dur à voir qu'au début, les conditions de travail du Dr K sont très artisanales comme opérer à la sauvette à l'arrière d'une camionnette dans la campagne et filer ensuite à l'anglaise pour éviter l'arrestation.
Al Pacino met le paquet pour ce rôle de composition où il a adopté un peu le look Woody Allen, maigre, voûté, un galurin démodé sur la tête, de grosses lunettes, la voix éteinte et grave. C'est le rôle "à Oscar", la performance d'acteur. Face à lui, Susan Sarandon, plus naturelle malgré sa perruque bouclée mise en pli de dame sans âge. Malgré quelques longueurs en seconde mi-temps, le film est intéressant, les dialogues souvent légers à dessein pour laisser respirer le spectateur. Le sujet étant tellement d'actualité, cela vaut la peine de regarder ce film, ne serait-ce que pour constater à quel point, tels les témoins des procès, la vision des vidéos des malades en phase terminale change la manière de percevoir les choses, d'un côté, la position intellectuelle, voire religieuse de certains, de l'autre, un cas précis tragique suscitant une compassion immédiate. Mais la question philosophique demeure : possède-t-on le droit de décider de cesser de vivre? Les médecins  thanatologues pratiquant l'euthanasie comme le Dr Kevorkian se prennent-ils pour Dieu?

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