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Mangez-le si vous voulez, de Jean Teulé

Publié le 08 février 2011 par Onarretetout

mangez_le_si_vous_voulezCertes, l’histoire est épouvantable. Et c’est le premier livre de Jean Teulé qui m’arrive entre les mains. J’ai espéré, après la première page, que le style de l’auteur allait changer au fil du récit. Hélas, non ! c’était toujours aussi factice. Des dialogues sur la place publique, dans les rues d’une foire, comme s’ils étaient prononcés par des écoliers studieux. Des façons de nommer les interlocuteurs au détour des paroles échangées, entre deux virgules bien marquées. Des images comme celle-ci : « Il est en lévitation comme une étoile de mer ». Pour dire qu’il est écartelé ! Et ce n’est pas la seule, malheureusement. Le massacre d’un innocent, le 16 août 1870, dans un village meurtri par la guerre, les mauvaises récoltes, le manque d’eau, la bêtise, la chute de Napoléon III, devient, dans cette écriture poseuse, un spectacle de grand guignol. Perd de sa cruauté par un adjectif, une phrase, qui sonnent faux. Comme « le soleil couchant, à l’horizon, [qui] s’effondre et pleure du sang », et cette lune qui « jette un regard délétère ». Jusqu’à la dernière page, l’auteur n’épargne pas son lecteur : six mois après qu'Alain de Monéys ait été brûlé, « une particule de cendre, telle que descendue en voletant des nuages, se dépose sur une lèvre pailletée de givre d’Anna et s’y fond tel un baiser ». Il était temps que ça s’arrête.

Il vaudrait peut-être mieux lire le livre d’Alain Corbin, Le Village des cannibales, où Jean Teulé a, entre autres sources, trouvé son histoire.


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