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Spéciale dernière ! Serres d'Auteuil : Delanoë s'applatit devant la FFT. Mais la résistance s'organise !

Publié le 09 février 2011 par Delanopolis
Fébrile comme au temps de son échec des jeux olympiques de 2012 ou du congrès de Reims, Delanoë, face à l'opposition croissante que suscite le sacrifice des serres d'Auteuil et du sport scolaire, en vient à faire n'importe quoi. Spéciale dernière ! Serres d'Auteuil : Delanoë s'applatit devant la FFT. Mais la résistance s'organise ! Incroyable ! Vous pourrez trouver le texte de la lettre - révélée par la Tribune de l'Art, bravo à elle - que Delanoë vient d'envoyer à la Fédération française de Tennis où il envisage désormais froidement de concéder toute l'année des bâtiments inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques et qui sont aujourd'hui nécessaires au travail des jardiniers des serres. Il lâche sur tout : subvention, durée de la concession, etc. Paris est plumé, comme aux Halles. Qu'en dire ? Misérable ? Ridicule ? Les adjectifs viennent à manquer pour qualifier un pareil mépris de cette pauvre ville de Paris trahie tous les jours un peu plus par son maire. Derrière les formules ampoulées se dissimule mal une capitulation.

Mais la résistance s'organise et prend de l'ampleur.

Le Collectif Jean Bouin-Auteuil-Les Princes vient d'envoyer un courrier aux membres votants de la Fédération française de tennis qui contient un argumentaire très complet qui détaille en particulier les risques juridiques qui planent sur le projet de saccage porté par Delanoë. En voici quelques extraits :

"Mesdames, Messieurs,

Le week-end prochain, vous aurez à décider de l’avenir du Tournoi de Roland Garros en choisissant un site parmi les 4 villes candidates. Ce projet soulève de nombreuses questions et débats au vu des enjeux et conséquences qu’il comporte ... Il consiste à étendre le stade actuel de Roland Garros dans le jardin des Serres d’Auteuil et à annexer le stade du Fonds des Princes et le stade Hébert, uniques équipements sportifs de proximité dévolu au sport scolaire et associatif ...

Il recèle de graves faiblesses juridiques et a également comme inconvénient majeur de susciter l’opposition des associations environnementales parisiennes et boulonnaises mais également celle d’Ile de France Environnement regroupant 370 associations environnementales franciliennes. Il fédère, également, contre lui l’ensemble des associations de parents des 20 000 élèves d’élèves de l’enseignement public et privé sous contrat (FCPE, PEEP, APPEL) du XVIe arrondissement, les professeurs d’EPS et les associations sportives, regroupés dans un Comité de Défense du Sport de Proximité, soutenu par le syndicat des professeurs d’EPS SNEP-FSU Paris...

Si ce projet devait être retenu, de nombreux recours administratifs et juridiques deviendraient alors inévitables, compromettant sa réalisation et rendant hautement improbable sa mise en œuvre. Ces difficultés juridiques, financières et administratives ont été relevées par les directions techniques de la ville lors de réunions internes dont vous trouverez le compte rendu en pièce jointe.

Si le projet d’extension à Paris était choisi, vous placeriez la Fédération Française en situation d’illégalité :
- au titre de la loi du 2 mai 1930 réorganisant la protection des Monuments naturels et des Sites classant le Bois de Boulogne parmi les sites.
- Au titre de l’arrêté de classement du 23 septembre 1957 qui inclut le Jardin des Serres d’Auteuil dans la délimitation du Bois de Boulogne, dans un plan annexé à cet arrêté.
- Au titre de la jurisprudence constante émise par le Conseil d’Etat (arrêt « Ville d’Auxerre » 11 /01/1978) et la Cour de Cassation (12/06/2006) quant à la protection du Bois de Boulogne interdisant « toute dénaturation, ou modification tant dans sa vocation que son aspect », «toute destruction ou modification de son état » et « l’abattage de toutes les plantations existantes », bref tous travaux si ceux-ci sont contraires au motif pour lesquels le site a été classé. Au vu du montant financier de ce projet, la saisine de la Commission de Débat Public serait également requise.

Au nom de notre Collectif, je tiens à vous rappeler que nos associations regroupées au sein du Collectif et de la Coordination du Bois de Boulogne ont récemment obtenu auprès des différentes instances juridictionnelles :
- L’annulation par le Conseil d'Etat, le 10 juin dernier, du PLU des zones vertes, naturelles et boisées (dont le Bois de Boulogne) de la Ville de Paris pour insuffisance de protection.
- La demande de confirmation par le rapporteur public de la Cour d'Appel de Paris, le 2 février dernier, du jugement d'annulation du Tribunal Administratif du 18 décembre 2009 de la première délibération municipale décidant la démolition du stade omnisports Jean Bouin voisin et la construction d’un stade de rugby à usage professionnel.
- l’annulation par le Tribunal Administratif, le 20 janvier dernier, du permis de Construire de la Fondation LOUIS VUITTON dans le Bois de Boulogne malgré l’avancement des travaux.

Mesdames et Messieurs, le 13 février, vous aurez à faire un choix qui engagera durablement l’avenir du tennis français. Nous ne doutons pas que votre décision sera réfléchie et sincère."

De son côté, l'Association de Protection du Quartier du Parc des Princes a débusqué un "lièvre" : l'avis positif émis en 1992 à la première extension de Roland Garros par la Commission d'enquête publique l'avait été sous réserve qu'on n'empiète pas sur les serres d'Auteuil !

Preuve que, dès cette époque, l'inquiétude était grande !

Par ailleurs, les trois associations de parents d'élèves, désespérant de Delanoë, ont écrit une lettre à Luc Chatel, ministre de l'éducation, pour lui demander d'intervenir.

De même, les professeurs d'éducation physique ont mis en lumière les coups portés à la pratique du sport scolaire pour plus de 10.000 enfants et adolescents puisque le double gymnase du Fonds des Princes et le stade Hébert sont désormais, eux-aussi, passés par pertes et profits par Delanoë.

Mais que cherche donc ce triste personnage dans cette opération ? Faire oublier ses gamelles olympiques et montrer qu'il peut obtenir des sortes de succès diplomatiques pour conforter une stature de je-ne-sais-quoi, ministre de ci ou ça par exemple en cas de victoire de son camp en 2012 ? Faire oublier ses forfaits à Jean Bouin en détournant l'attention sur un autre sujet à proximité ?

En tous cas, ces reptations de dernière minute ne doivent pas influencer la Fédération de Tennis : le refus de l'extension de Roland Garros à Paris est radical et lui exploserait au visage si elle choisissait cette option.





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